Combien pour mon départ ?

Sylvia Di Pasquale

Voilà, c’est fini... Mais quel montant d’indemnités de rupture pouvez-vous attendre de ce licenciement ou de cette rupture conventionnelle ? Signe des temps, le site mesindemnités.com, dont l’algorithme calcule précisément ces montants, croule sous les demandes depuis le début de la crise. Il permet aussi au salarié de décider s’il est utile de faire appel à un avocat afin d’obtenir plus.

Dessin de Charles Monnier ©Cadremploi

Combien pour mon départ ?
Dessin de Charles Monnier ©Cadremploi

L’heure est à la planque, à la position de la tortue, la tête dans le sable, en attendant des jours meilleurs ? C’est une solution. Et pour rater tous les trains qui passent, c’est sans doute la meilleure. Sinon, il y a l’autre manière, celle qui consiste à ne pas rester à l’arrière, et à ne pas laisser les autres sauter dans les wagons des opportunités. Et il y en a. Une période d’instabilité n’est pas une période à l’arrêt. 

Cela étant, si l’on ne vit pas d’amour et d’eau fraîche, les conséquences financières d’une rupture conventionnelle ou d’un licenciement, ne sont pas neutres. Il est sacrément plus rassurant de savoir ce qu’on va réellement toucher avant de faire le grand saut.

C’est ce qu’une avocate spécialisée dans le droit du travail s’est dit, en créant le site mesindemnites.com il y a trois ans. L’idée, toute simple, consiste à faire mouliner un algorithme qui tient compte des différentes conventions collectives en vigueur, de l’ancienneté du salarié et de son salaire. En quelques secondes, si le demandeur travaille dans l’un des 10 secteurs dont la convention figure sur le site, et en 48 heures si son cas est plus particulier, la machine fournit un chiffre : le montant qu’il percevra s’il perd son emploi. Il en coûte 9,90 euros pour connaître le chiffre qui figurera sur votre solde de tout compte, plutôt précis, puisque aujourd’hui, les indemnités sont plafonnées. 

Évidemment, l’algorithme n’est ni un mage, ni un fieffé négociateur capable de discuter avec un employeur susceptible d’abonder le chiffre officiel. Mais ce petit site est rassurant et permet à ceux qui perdent leur emploi de savoir ce qui les attend. Voire de décider s’il est utile de faire appel à un avocat pour obtenir plus. Signe des temps, le site jusqu’alors confidentiel a décollé avec la crise. Inquiets, nombre de salariés s’y connectent pour savoir quels montants ils peuvent espérer s’ils sont licenciés.

Mais ce site a aussi une autre fonction : il peut donner des ailes à ceux qui n’osent pas proposer une rupture conventionnelle à leur employeur. Ou à ceux qui savent leur entreprise actuelle en difficulté, mais qui ont peur de répondre à cet appel du pied d’une autre, en parfaite santé, car ils sont effrayés par le changement. La peur de l’inconnu, parfois, est libérée par un simple montant. A condition, certes, qu’il soit suffisamment conséquent pour être rassurant.

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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