Faut-il « verdir » son CV ?

Valérie Froger

Directeur du développement durable, responsable environnement, chargé de mission Agenda 21... Les métiers verts se déclinent à toutes les sauces dans les entreprises et les collectivités. Faut-il pour autant prendre le risque d'orienter sa carrière vers ces fonctions récentes et encore peu connues ?

Pour : Donner du sens à son job

Respect de l'environnement, protection de la nature, croissance maîtrisée... Sans être de doux rêveurs, de plus en plus de cadres décident, par conviction personnelle, de bifurquer vers des fonctions vertes. « C'est avant tout une satisfaction personnelle » déclare David Ascher, directeur du site emploi-environnement.com. « Ces fonctions sont valorisantes car elles se trouvent à l'intersection de l'environnement, de l'économique et du social ».

Pour : se projeter sur le long terme

« Verdir son CV, c'est aussi se donner une durabilité en termes de carrière. La prise de conscience est générale et toutes les entreprises du CAC 40 ont aujourd'hui une direction développement durable. Prendre les devants aujourd'hui est une excellente option » poursuit David Ascher.

Pour : des fonctions qui se professionnalisent

Hier, les fonctions vertes étaient assimilées à des placards ou à des voies de garage pour des seniors en fin de carrière. Aujourd'hui, la réalité est tout autre. « 60 % des services développement durables sont rattachées à la direction générale des entreprises et 75 % des directeurs développement durable sont présents dans les instances dirigeantes » déclare Johan Titren, responsable du pôle management de la RSE pour Adecco France. L'étude réalisée par ce groupe d'intérim en janvier 2010 montre également que les effectifs gonflent dans ces fonctions : ils sont passés de 3,5 personnes en 2007 à 5,5 personnes en 2009.

Contre : peu d'élus

Les postes sont le plus souvent accessibles par mobilité interne et réservés à des cadres qui connaissent très bien les rouages de l'entreprise. « En général, c'est le responsable des ressources humaines ou le directeur financier qui évolue vers ces fonctions » analyse David Ascher. Cependant, une nouvelle génération de « green cadres » à doubles compétences fait son apparition. « Il s'agit par exemple de directeurs achats qui se voient confier une mission d'achats durables, respectueux de l'environnement, sur une famille de produits. Toutes les fonctions de l'entreprise peuvent aujourd'hui comporter un volet « vert » » constate Johan Titren.

Contre : un manque de légitimité

Les fonctions vertes dans l'entreprise sont jeunes, et souvent mal connues. « Il doit y avoir un petit millier de directeurs du développement durable en France. C'est un métier qui reste pour l'instant assez confidentiel. On est un peu dans le même cas que la fonction marketing ou qualité il y a 30 ans. Tout le monde se demandait à l'époque à quoi cela servait. Aujourd'hui, plus aucune entreprise ne peut s'en passer » note Davis Ascher. De quoi voir l'avenir en « vert ».

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