Comment chercher un nouveau job sans éveiller les soupçons de son boss

Tiphaine Réto

Poser sa démission pour cherche un nouveau poste est un luxe que peu de candidats se risquent à prendre. Mais mener de front recherche d'emploi et responsabilités d'entreprise n'est pas toujours évident. Nos conseils pour s'en sortir.

« 98 % des candidats que nous accompagnons dans leur recherche d'emploi sont en poste. » Le constat de Gul Ozturk, responsable de la partie chasse du cabinet RCBF Executive search, est repris par bien des professionnels du recrutement : le meilleur moment pour chercher du travail, c'est d'en avoir déjà un. Pourtant, mener de front son travail et sa quête d'un nouveau job n'est pas une mince affaire.

De la discrétion avant tout

« Légalement, à moins d'avoir signé une clause de non-concurrence entre votre entreprise et celle que vous voulez rejoindre, vous ne risquez rien, précise Roland Finotto, dirigeant fondateur du cabinet de recrutement XY. Professionnellement, vous pouvez vous exposer à quelques tensions avec vos supérieurs. » Le mot d'ordre est donc la discrétion.

Un deuxième travail après le boulot

« Il faut éviter de mener votre recherche d'emploi sur votre lieu de travail, souligne Gul Ozturk. Etre surpris à écrire une lettre de motivation au bureau n'est pas du meilleur effet. » CV et candidatures sont donc réservés à vos horaires hors boulot. « C'est un deuxième job à plein temps qui commence, reconnaît Roland Finotto.

Candidatures anonymes

Mais que faire pour éviter que votre employeur tombe inopinément sur votre CV en ligne ? « Il est possible de masquer son nom, son prénom, le nom de la dernière entreprise dans laquelle on a travaillé, prévient Gul Ozturk. Pour nous, si le profil est intéressant, on appellera quoi qu'il arrive. » Attention, tout de même à ne pas dissimuler trop d'informations. Dans ce cas, « on peut se méfier un peu du candidat. Veut-il vraiment quitter l'entreprise ? », tempère Roland Finotto. Pour lui, il est essentiel de distiller quelques détails : « Précisez au moins le secteur d'activité de votre dernière société. Ca nous aide aussi à ne pas tomber à côté de la plaque. »

Le recruteur lui aussi travaille tard

Quoi qu'il arrive, agissez avec mesure et discernement : « Ne déposez pas votre CV partout au risque d'être harcelé par des entreprises ou cabinets de recrutement qui voudraient vous rencontrez, précise Gul Ozturk. Si vous vous absentez sans cesse pour répondre au téléphone ou pour aller passer un entretien, ça finit par être louche. »

N'hésitez pas non plus à préciser au recruteur qui appelle que vous n'êtes pas en mesure de lui parler. « Nous proposons généralement de rappeler en soirée », précise la chasseuse de tête.

Les RTT, royaumes de l'entretien

Reste encore à caler discrètement les rendez-vous pour les entretiens. Le matin, le soir, le midi... Là encore, profitez des temps libres pour éviter d'éveiller les soupçons sur des absences répétées. « Généralement, on laisse un peu de délais pour fixer les rendez-vous, note Roland Finotto. Le candidat peut ainsi anticiper et poser une RTT pour le jour J. »

Et après ?

Anticiper... c'est l'autre obligation du salarié en quête de changement. « Pour le recruteur, il sera essentiel de connaître très vite votre délais de préavis, affirme Roland Finotto. Observez comment s'est passé le départ d'un ancien collègue ou posez adroitement quelques questions à votre N+1 pour savoir si ces préavis sont négociables. « Dans tous les cas, il est bon de préparer votre départ avec tact, ne serait-ce que pour laisser une bonne impression. C'est toujours dans votre intérêt de partir en bons termes. »

Tiphaine Réto © Cadremploi.fr

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