Soyez prêt à vous décider, et vite !
Les start-up, des entreprises en devenir, sont par définition des sociétés plus agiles et moins centralisées que leurs ainées. Ce principe vaut également pour le recrutement. « Si elles ont un besoin urgent, les start-up peuvent prendre leur décision en moins de 10 jours », constate Aviva Markowicz, community manager de l’accélérateur Le Camping, organisateur du Job Fair, speed meeting entre candidats et start up.
Chez Bird Office, plateforme de réservations d’espaces professionnels créée il y a 10 mois, cela peut même aller plus vite. « Les recrutements sont toujours pour la veille, donc on se décide parfois en 48 heures après maximum 2 entretiens », confie Arnaud Katz, son co-fondateur.
Conséquence pour les candidats : « ils doivent être capable de prendre une décision rapide », souligne Clément Lécuyer, consultant senior au sein du cabinet de recrutement spécialisé dans les start-up Urban Linker.
Mais on trouve aussi des start-up qui recrutent à la Google. Elles organisent entre 4 et 6 entretiens assortis d’études de cas restituées devant un jury. Il faut dire que l’enjeu d’un recrutement est énorme dans de telles sociétés. « Dans une équipe de 3 personnes, l’arrivée d’une quatrième peut changer la donne. Une erreur de casting pour un nouveau CDI pourrait mettre l’entreprise en péril », explique Aviva Markowicz.
Montrez-vous ultramotivé
Selon la maturité de la start-up, le candidat va rencontrer directement le ou les fondateurs. « Il faut être capable de les rassurer car l’entreprise est leur bébé, prévient Delphine Roset, fondatrice du cabinet de recrutement spécialisé en start-up Osalys. Et aussi de les séduire. Lors de l’entretien, ils cherchent avant tout une personnalité qui vibre avec la boîte. »
Par exemple, chez Bird Office, les deux co-fondateurs reçoivent chacun leur tour le candidat, histoire de se faire leur propre avis. « On fonctionne à 100 % au coup de cœur, avoue Arnaud Katz. C’est plus important que les compétences qui elles peuvent s’acquérir. On est très vigilant sur l’état d’esprit du candidat. Il faut que, d’emblée, on sente que la personne a envie de s’investir pleinement dans notre aventure. »
Comprenez qu’on postule dans une start-up par passion, car on croit à ses produits et/ou aux services rendus. Et pour les recruteurs (ou fondateurs), ça passe par un intérêt réel pour les innovations, les défis à relever et les marchés à saisir. Il faudra aussi leur faire comprendre dans quelles proportions vous êtes prêt à entrer dans cette grande famille, qui multiplie les déjeuners et les cinés tous ensemble. « Le candidat doit nous dire qu’il est prêt à venir bosser dès demain avec nous. D’ailleurs lors du second entretien, on donne notre réponse en live et parfois, ils descendent travailler dans la foulée », raconte le start-upper.
Mettez en avance votre polyvalence
Comme dans toute embauche, le recruteur présente une fiche de poste aux candidats. « Mais ce document est souvent faux, du moins en start-up, le candidat doit s’attendre à remplir d’autres tâches rapidement », commente Aviva Markowicz. Ayant peu de ressources, elles puisent allègrement dans toutes les compétences présentes pour faire face à l’imprévu. « Une start-up est une boîte qui va peut-être pivoter en passant par exemple d’une stratégie à une autre (business to business à business to consumer, par exemple). Le candidat doit faire valoir son agilité dans le travail. Il pourrait très bien être recruté comme business développer pour au final faire de la com’ et du marketing », illustre-t-elle.
Adoptez le look détendu, mais pas coincé
À quoi reconnaît-on un candidat qui n’a jamais mis les pieds dans une start-up ? À son costard cravate ! « Eh oui, c’est la grossière erreur du candidat débutant en start-up », sourit Aviva Markowicz. Sans aller jusqu’au vieux jeans troué, se pointer en tenue décontractée mais propre est tout à fait autorisé, voire même conseillé. À une exception près. « Pour les commerciaux, ou les candidats à tout autre fonction de représentation, il demeure intelligent de respecter le costume cravate pour postuler », prévient la community manager. Attention à ne pas confondre look détendu et apparence négligée. Même en jeans et sans cravate, les recruteurs ne sont pas vos potes mais vos futurs employeurs.
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Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.