Comment postuler dans un groupement d’employeurs ?

Sylvie Laidet-Ratier

Méconnus, les groupements d’employeurs se multiplient doucement en France. On comptait 4 500 de ces structures associatives, qui regroupent des employeurs d’un même secteur ou d’un même territoire, en 2008. Elles sont plus de 6 000 aujourd’hui. Une hausse qui va de pair avec des besoins croissants de recrutements. Voici ce qu’il faut savoir pour postuler.

Les groupements d’employeurs (GE), le principe

Il s’agit d’un regroupement d’entreprises qui décident de s’associer pour embaucher le personnel qu’elles ne peuvent pas recruter seules à temps plein toute l’année. Salariés par le groupement, les collaborateurs sont mis à disposition des adhérents du GE au minimum 24 heures par semaine mais majoritairement (à 80 %) à temps plein. Une étude est en cours pour les recenser précisément mais l’Union des Groupements d’employeurs de France (UGEF) estime à 5 000 le nombre de GE, soit environ 40 000 salariés dont 20 000 hors groupements d’employeurs agricoles, premier secteur concerné par les GE. 

Les groupements d’employeurs, ça marche aussi pour les cadres 

« Sur ces 20 000 salariés, on compte environ 40 % de cadres. Soit 8 000 personnes », déchiffre Philippe Benito, directeur de l’UGEF. Chez Alliance Emploi, groupement d’employeurs du Nord-Pas-de-Calais, la proportion de cadres est de 10 %. « Ils sont embauchés pour des fonctions support comme les ressources humaines, le commercial, la communication, le marketing, les finances et pour des postes plus techniques, notamment sur les sujets qualité, méthodes, hygiène, sécurité et environnement », détaille Mehdi Ikaddaren, chargé de communication d’Alliance Emploi.

Les groupements d’employeurs, une certaine sécurité de l’emploi  

Les candidats sont salariés du GE. « Si l’une des entreprises fait défaut, c’est au développeur commercial du groupement de rechercher de nouvelles heures au salarié et non pas à lui de se démener pour trouver un autre poste », insiste Mehdi Ikaddaren. Pendant cette vacance, il continue à être payé par le groupement. Les GE recrutent essentiellement en CDI. Ce type de contrat attire bien sûr des cadres expérimentés mais aussi de plus en plus de juniors. « Les jeunes diplômés profitent du côté sécurisant du CDI pour se faire des expériences chez 3 ou 4 employeurs en même temps. Passer par un groupement d’employeurs peut être un vrai accélérateur de carrière », note-t-il. De plus, « la loi Cherpion de 2011 garantit l’égalité de traitement en matière de rémunération, d’intéressement, de participation et d’épargne salariale entre le salarié du groupement et les collaborateurs des entreprises auprès desquelles il est mis à disposition », souligne Bertrand Biechy, directeur de GEYVO, un groupement d’employeurs franciliens.

Les groupements d’employeurs, où postuler ?

Il faut candidater directement auprès des GE (dont vous trouvez la liste ici). Après un ou deux entretiens, le candidat est reçu par l’entreprise adhérente proposant le poste, afin de valider définitivement ses savoirs faire et son savoir-être. « Nous ne sommes pas dans une logique de mission mais sur des tâches pérennes à temps partiel », souligne Mehdi Ikaddaren. Donc exit les mercenaires, il s’agit d’un engagement sur la durée.

Groupements d’employeurs, travail à temps partagé, portage salarial, même combat ?

Non pas vraiment. Même si chacune de ces trois formes d’emploi rime avec pluriactivités, elles ne fonctionnent pas de la même façon. En portage salarial, c’est au collaborateur de décrocher ses missions qui sont ensuite facturées au client par la société de portage. Cette dernière rétrocède ensuite les honoraires facturés au « porté », sous forme de salaire, déduction faite des charges sociales salariales et patronales et des frais de gestion. Dans le cadre du travail à temps partagé, le salarié dispose de plusieurs contrats de travail chez différents employeurs. À lui de faire en sorte que les plannings concordent au mieux. À lui de trouver un autre contrat en cas de besoin. Des formules plus risquées qu’un poste au sein d’un groupement d’employeurs.

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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