De la débrouillardise
Dans une TPE, il est fort à parier que la période d’intégration et de formation sera réduite à peau de chagrin faute de temps et de moyens. « En entretien, le candidat doit donc montrer qu’il saura se débrouiller pour avancer et faire avancer l’entreprise rapidement. Et ce, quelle que soit sa fonction dans l’entreprise », explique Pauline Lahary, dirigeante de Mycvfactory. « Pour moi, la débrouillardise est la capacité à comprendre les règles du jeu. Donc en entretien avec un profil junior, je vais par exemple chercher à comprendre comment il a trouvé ses stages, ses jobs étudiant… », illustre Pierre-Gilles Bouquet, dirigeant du cabinet Voluntae.
De la polyvalence
Dans une TPE, on reste rarement cantonné à un seul rôle, une seule mission. « Le comptable va à la fois gérer les fournisseurs et les clients, mais aussi la trésorerie, faire un peu de contrôle de gestion… Pour intégrer une TPE, le candidat doit être adaptable et en mesure de passer du coq à l’âne sans problème », insiste Laurent Gousset, dirigeant du cabinet Evolution RH. Pour cela, il doit aimer apprendre et pouvoir emmagasiner rapidement de nombreuses connaissances.
Un esprit d’équipe
« Au-delà des compétences et des diplômes, j’essaie de sonder si le candidat sera capable de s’intégrer dans l’équipe. Le bon fonctionnement de l’équipe est essentiel à notre réussite car sinon, impossible d’aller aussi vite que le business l’exige », argumente Adam Levy-Zauberman, fondateur de Costockage. « J’aime valider avec les candidats leur implication dans un sport collectif, leur altruisme. Dans un TPE, comme sur un terrain de sport, si on ne la joue pas collectif, entraide et solidarité, ça ne fonctionne pas », plaide Pierre-Gilles Bouquet.
Des idées innovantes
Dans une TPE et, à fortiori dans une start-up, on a besoin de candidats à même de présenter des idées dès l’entretien. « Même si elles sont foireuses car on les à déjà testées, c’est primordial qu’il soit déjà dans une démarche d’innovation », précise Adam Levy-Zauberman.
De l’autonomie
Dans une TPE les lignes hiérarchiques sont par définition réduites. « Les dirigeants attendent donc des candidats qui oseront agir seuls sans le regard d’un manager. Des candidats capables de décider seul en tenant compte de la globalité de l’entreprise. Ils aiment les candidats qui n’ont pas peur d’être bousculés », constate Pauline Lahary.
De l’aisance relationnelle
Là où dans une grande structure, on peut vivre caché dans son service ou sa business unit, en TPE, il faut aller sur le terrain pour représenter l’entreprise. En être le VRP. Et souvent, quel que soit son poste. L’aisance relationnelle avec le monde extérieur est indispensable.
Un partenariat
« Le chef d’entreprise ne recherche pas un simple salarié ou collaborateur mais un partenaire. Une personne de confiance à même de réaliser les projets du dirigeant en cas de coup dur ou d’absence », insiste-t-elle.
De l’enthousiasme
« Entre un candidat hyper compétent au niveau technique mais apathique et un autre moins brillant au niveau technicité mais enthousiasme, on sélectionne le second. La bonne humeur est essentielle pour la synergie de l’équipe et donc pour l’entreprise », assure Antoine Dematté, dirigeant de TouchsMods.
De l’ambition
Peut-être qu’un jour la TPE deviendra PME (découvrez notre article Comment se faire recruter par une PME ?). Ce jour-là, il faudra des hommes et des femmes capables de tenir la barre. « On mise donc sur des candidats ayant le potentiel de prendre des responsabilités et de gérer une équipe le jour J. Donc des candidats ambitieux mais pour l’instant humbles », explique Adam Levy-Zauberman.
Une fibre d’entrepreneuriale
Évidemment, pas question de vouloir être calife à la place du calife mais les dirigeants de TPE sont sensibles aux candidats qui vont de l’avant, qui ont un projet, qui osent, qui comme eux, donnent de leur personne pour la boîte et ne comptent pas nécessairement leurs heures. « J’aime les candidats qui sont chef d’entreprise dans leur tête. Certes, ils n’ont pas nécessairement sauté le pas mais ils sont structurés pour. C’est une réelle valeur ajoutée », détaille Antoine Dematté. D’ailleurs avant de prendre la décision finale de recruter tel ou tel candidat, les patrons de TPE se posent tous une ultime question : « est-ce que je donnerais des parts de ma société à ce candidat ? ». Si la réponse est oui, le candidat a de grandes chances d’être embauché. Sinon…
Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.