7 conseils pour postuler quand on n’a pas le bon profil

Séverine Dégallaix

Vous avez la nette impression que cet emploi est fait pour vous. Mais l'annonce publiée impose des critères auxquels vous ne correspondez pas : vous n'êtes pas diplômé d'une grande école de commerce, vous n'avez pas encore atteint les 5 années d'expérience requises ou vous n’êtes pas trilingue. Sauf qu'il y a des critères indispensables et d'autres accessoires. Apprenez à les distinguer et tentez votre chance grâce à nos 7 conseils pour postuler quand on n’a pas le bon profil.
7 conseils pour postuler quand on n’a pas le bon profil

Pour postuler quand on n’a pas le bon profil : cernez les compétences clés du poste

Parmi les critères de sélection d’un candidat à l’embauche, certains sont indispensables et sont mis en avant dans les offres d’emploi, d'autres sont accessoires. Encore faut-il savoir les distinguer dans l'offre :

Exemples de compétences clés :

  • Une entreprise de micro-électronique a peu de chance de transiger sur une forte connaissance des semi-conducteurs pour un poste de commercial.
  • Si vous visez un poste de community manager sans rien connaître aux réseaux sociaux... passez votre chemin.

À l’inverse, il existe des compétences plus secondaires sur lesquelles l’entreprise pourrait être prête à faire des concessions.

Exemples de compétences secondaires :

  • La maîtrise de l’anglais est désormais demandée presque systématiquement, mais est-elle vraiment nécessaire à un poste de chef de produit en région n’ayant jamais affaire à des clients étrangers ? Même si c’est en vue d’une future expansion, vous aurez l’occasion de vous améliorer d’ici là en vous formant pendant que vous travaillez.

En attendant, ce handicap ne devrait pas vous empêcher de postuler.

Notre conseil Cadremploi : vous pouvez identifier les compétences nécessaires en consultant d’autres annonces pour le même type de poste : celles qui reviennent systématiquement sont celles dont vous ne pourrez pas vous passer.

Valorisez vos soft skills sur votre CV

Les savoir-faire peuvent s’acquérir. Les savoir-être relèvent des qualités personnelles et sont plus compliqués à faire évoluer. À défaut de posséder toutes les compétences techniques requises pour le poste vacant, ne cherchez pas à les mettre en valeur dans votre CV. Privilégiez votre savoir-être sur le CV, vos soft skills, si vous pensez qu’elles peuvent vous aider à décrocher l’emploi de vos rêves. Esprit d’équipe, intelligence émotionnelle, créativité… autant de compétences comportementales que les entreprises s’arrachent aujourd’hui et qui peuvent faire la différence si la rubrique "Expériences professionnelles" de votre CV est moins fournie.

Bon à savoir : il existe pléthore de formations en développement personnel qui peuvent vous aider à vous améliorer sur certains points, tels que la communication ou la gestion du stress.

Pour postuler quand on n’a pas le bon profil : misez sur la lettre de motivation qui accompagnera votre CV

Votre lettre de motivation jouera un rôle essentiel si vous n’avez pas le bon profil. Elle vous servira à argumenter votre choix en démontrant que vous êtes fait pour le poste. N'écoutez pas ceux qui vous disent que la lettre de motivation ne sert à rien. Les recruteurs lisent celles qui ne sont pas des copiés/collés insipides. Cela vaut la peine d'en prévoir une si vous n'avez pas le profil, par exemple :

  • Vous n'avez pas le diplôme requis ? Prouvez que votre expérience comble largement ce manque.
  • Vous n'avez pas cumulé les 5 ans demandés en tant que responsable marketing ? Expliquez que vous avez néanmoins mené plusieurs missions équivalentes à cet emploi durant votre parcours.
  • Vous avez travaillé sur le web et souhaitez néanmoins rejoindre l'édition littéraire ? Montrez que votre candidature n'est pas le fruit du hasard et que votre projet professionnel est mûrement réfléchi.
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otre conseil Cadremploi : n'hésitez pas à avancer les éléments de votre vie personnelle susceptibles de montrer votre intérêt pour ce domaine d'activité. Par exemple, on vous demande de l’expérience en management d’équipe, précisez au recruteur que vous entraînez tous les dimanche une équipe de football dans votre ville.

Renseignez-vous sur la personne en charge du recrutement

Une fois votre CV et votre lettre de motivation envoyés, votre candidature peut attirer l’œil du recruteur ou finir à la corbeille selon la personne à qui elle sera adressée. Les cabinets de recrutement, qui sélectionnent les candidats selon un cahier des charges très précis, ont peu de marge de manœuvre pour déroger aux exigences du client. À l’inverse, partout où les recruteurs sont aussi des opérationnels (dans presque toutes les PME et dans certains grands groupes), plus de souplesse peut être accordée dans l'examen des candidatures. Certains même fonctionnent « au feeling ».

Notre conseil Cadremploi : certaines entreprises misent sur la diversité et sont plus ouvertes aux profils atypiques que d’autres : soft skills, hard skills et même mad skills sont les nouveaux dadas des recruteurs. N’hésitez pas à fouiller la page carrière de l’entreprise convoitée ou les avis laissés par les salariés sur les sites de notation. Vous devriez y découvrir une mine d’informations à ce sujet.

Pour postuler quand on n’a pas le bon profil : anticipez les formations à venir

S’il vous manque des compétences techniques, par exemple la maîtrise d’un logiciel en particulier, vous pouvez toujours postuler en précisant que vous êtes bien conscient de cette lacune mais que vous êtes prêt à vous former pour y remédier, soit de votre côté avant la prise de poste, soit au sein même de l’entreprise, pourquoi pas accompagné par un salarié plus expérimenté.

Bon à savoir : il peut paraître contrintuitif d’admettre ce qui s’apparente à une faiblesse, mais en réalité, votre employeur potentiel appréciera l’effort et vous préférera à un candidat refusant de reconnaître qu’il a des lacunes.

Travaillez votre entretien d’embauche même si vous n’avez pas le profil idéal

Même si vous sentez que vous n’avez pas le bon profil, ne faites pas l’impasse sur la préparation de votre entretien d’embauche, qu’il soit physique ou par vidéo. À éviter au cours de votre face-à-face avec le recruteur : un positionnement défensif. Vous n’avez pas à vous excuser de votre parcours. En revanche, sachez transformer en force ce que l’employeur pourrait considérer comme une faiblesse et soyez prêt à expliquer en quoi vous vous distinguez des autres candidats qui cochent peut-être mieux les cases.

Notre conseil Cadremploi : si vous êtes arrivé jusqu’à l’étape de l’entretien de recrutement malgré votre CV atypique, c’est que le recruteur envisage sérieusement de vous donner une chance, cela devrait vous aider à contrôler votre angoisse.

Trop ou pas assez d’expérience ? Rassurez le recruteur

Le manque d’expérience est l’un des principaux obstacles pour les jeunes diplômés. Logique lorsqu’on sait que de nombreuses annonces exigent au moins 3 ans d’expérience. Toutefois, partez du principe que si on ne vous donne pas votre chance au départ, vous n’aurez jamais l’occasion d’accumuler ces trois premières années ! Ne vous autocensurez pas : postulez malgré tout, et justifiez votre candidature en précisant que vous avez effectué des stages, de l’alternance, du bénévolat, que vous avez entraîné des débutants dans votre club de sport, organisé des voyages entre amis ou un club de lecture, etc. Et liez ces expériences parallèles aux exigences du poste.

À l’inverse, les profils seniors font parfois peur aussi, les employeurs craignant qu’ils ne demandent un salaire trop élevé ou ne soient pas prêts à s’adapter à la culture de l’entreprise. Précisez que vous êtes ouvert à la négociation et à de nouvelles façons de travailler.

Bon à savoir : n’oubliez pas que pour rédiger l’annonce, le recruteur choisit d’afficher le profil idéal dans l’espoir de trouver un mouton à 5 pattes. En réalité, il est conscient qu’il ne trouvera pas toujours exactement ce qu’il cherche et qu’il devra sans doute faire des concessions. Certains critères d’embauche priment d’ailleurs sur d’autres.

Séverine Dégallaix
Séverine Dégallaix

Diplômée en presse écrite, Séverine Dégallaix travaille depuis plus de dix ans sur des sujets concernant la recherche d’emploi et la gestion de carrière. A travers des interviews d’employeurs et de spécialistes du marché du travail ainsi que des années de recherches, elle a développé une expertise qui lui permet d’apporter des réponses actuelles aux problématiques rencontrées par les salariés et candidats de tous secteurs.

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