Prêt à des sacrifices pour décrocher un job ?

Flore Ozanne

Plus que jamais, les concessions sont à l'ordre du jour pour décrocher un poste. Voici des conseils pour faire son deuil du job idéal.

"Faire son deuil" du poste idéal et de l'entreprise rêvée

Au démarrage d'une recherche d'emploi, le candidat peut définir le poste idéal qu'il souhaite obtenir, tout comme l'entreprise idéale qu'il espère rejoindre. Avoir cet objectif motive la recherche et oriente les démarches.

Pour autant, confronté à la réalité du marché et aux premiers retours des recruteurs, le candidat se doit d'accepter de faire d'éventuelles concessions par rapport à son projet idéal s'il veut que sa recherche aboutisse rapidement.

EXEMPLE

Céline, juriste en entreprise, cherchait un poste à Bordeaux : « Au début de mes recherches, je souhaitais un temps partiel à 4/5 e . Mais en analysant l'ensemble des offres et suite aux premiers entretiens que j'ai eus, j'ai pris conscience que je ne trouverai pas en maintenant ce critère. J'ai donc trouvé une solution temporaire pour faire garder mes enfants le mercredi, ce qui m'a permis de décrocher mon poste actuel. Je ne désespère pas de pouvoir obtenir un 4/5 e lorsque j'aurai fait la preuve de mon efficacité en interne. »

Identifier les critères fondamentaux

À l'inverse, et pour pouvoir faire des concessions, il faut que le candidat ait hiérarchisé ses souhaits et identifié les domaines sur lesquels il ne veut pas transiger. Que ce soit un secteur d'activité, un niveau de responsabilités, une zone géographique, un salaire minimum, il peut choisir quelques critères sur lesquels il ne fera pas de compromis, pour garantir sa satisfaction, sa motivation et son évolution professionnelle. Il lui sera alors moins douloureux d'accepter d'être plus souple sur des critères considérés comme secondaires.

Avoir une démarche humble, être prêt à apprendre

Dans tout nouveau poste réside une part d'inconnu, de marge de progression pour le futur embauché, de technicité à appréhender. En recherche d'emploi et quel que soit son niveau, le candidat est invité à adopter une démarche humble, démontrant sa capacité à apprendre pour s'adapter à un contexte nouveau. Cette attitude constitue une règle de base dans toute recherche d'emploi.

Regarder un poste dans son ensemble

Un futur poste doit toujours être analysé dans son ensemble. Contenu des missions et tâches à réaliser, responsabilités, management, conditions financières ou annexes, qualité de vie, possibilités d'évolution, formations internes ou externes, affinités avec les futurs managers ou collaborateurs, stabilité économique et financière de l'entreprise sont autant de critères à évaluer pour accepter ou refuser une proposition. Pour avoir une vue globale, il est fondamental de ne pas s'en tenir au poste, à l'entreprise et au salaire, mais de mener une réflexion approfondie sur un large spectre de thèmes.

TÉMOIGNAGE

Julie, diplômée d'école de commerce avec une année d'expérience : « L'entreprise dans laquelle je travaillais a fermé pour raisons économiques. J'ai accepté de prendre un poste légèrement moins bien rémunéré que mon précédent car il était plus polyvalent et m'offrait clairement des perspectives d'évolution dans une PME.»

Accepter une étape intermédiaire avant le poste visé

Dans certains contextes liés au marché, à la culture d'entreprise ou au profil du candidat, l'obtention du poste idéal se fera en deux étapes et il faut que le candidat accepte cette phase intermédiaire avant d'accéder à la fonction qu'il recherche.

EXEMPLE

Dans une société du secteur de la téléphonie, tous les chefs des ventes doivent avoir passé au minimum six mois à un poste de commercial pour assumer une responsabilité managériale. La règle est valable pour les nouveaux embauchés, y compris s'ils ont fait leurs armes au niveau du management dans une autre entreprise. Un candidat au poste de chef des ventes devra donc se plier à cette règle interne.

Mesurer le risque de refuser un ou plusieurs postes

Il arrive que les candidats refusent des propositions de poste pour des raisons certainement valables, et qui leur sont propres. Ces décisions doivent faire l'objet d'un arbitrage entre le risque constitué par un délai de recherche très long et celui représenté par des concessions faites sur le poste proposé. Le fait d'accepter un poste, même un peu « sous-dimensionné » au regard de ses compétences et prétentions, est, dans certains cas, préférable à celui de rester longtemps sans emploi, et plus facile à justifier auprès des futurs recruteurs pour sa prochaine étape professionnelle.

TÉMOIGNAGE

Laurence reprend une activité professionnelle après dix ans d'interruption pour élever ses enfants : « Je suis dans une procédure de divorce et j'ai préféré accepter le premier poste qui m'a été proposé plutôt qu'être en recherche plus longtemps, compte tenu de ma situation personnelle. »

Extraits tirés du livre "Etre recruté et recruter", Flore Ozanne, © Nathan

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