Quand candidats et recruteurs essaient de se comprendre...

Sébastien Tranchant

Deux jours pour donner le maximum de conseils utiles sur la recherche d'emploi. C'est le but de l'opération « 48 heures pour la diversité » mise en place par l'association A compétence égale les 10 et 11 juin derniers.

Il est rare que recruteurs et candidats parlent le même langage. C'est en partant de ce constat que l'association A compétence égale - qui regroupe 40 cabinets de recrutement - a souhaité organiser les 10 et 11 juin derniers les « 48 heures pour la diversité », à Neuilly-sur-Seine, vaste opération de conseils pour « aider les personnes discriminées à obtenir des entretiens et un emploi ». 48 heures pendant lesquelles 150 candidats ont été reçus par des professionnels du recrutement.

Comment se marketer ?

Volodymyr, jeune étudiant de 24 ans d'origine ukrainienne, quadrilingue et bientôt diplômé en marketing, est venu pour obtenir des réponses à des questions simples : Comment se positionner face à un recruteur ? ; Comment 'marketer' son profil ? ; Sur quels leviers s'appuyer en fonction des postes que l'on recherche ? « Je suis venu pour tenter de mieux comprendre les recruteurs. Connaître leurs attentes pour parvenir à me faire remarquer par eux » explique l'étudiant qui a travaillé dans six pays au cours des deux dernières années.

Trois phases d'entretien

Au cours de ces deux jours chaque entretien s'est déroulé en trois phases : une phase de découverte pendant laquelle le candidat se présente ; une phase d'analyse où son CV est passé au crible ; une phase de conseil durant laquelle le consultant prodigue ses recommandations pour améliorer la recherche d'emploi du candidat. Petit débrief à la sortie d'entretien en compagnie de Cyril Capel, directeur associé de CCLD recrutement : « Les demandeurs d'emploi pèchent souvent par manque de cohérence. Soit ils orientent mal leur recherche en ne contactant pas forcément les entreprises les plus appropriées à leur profil, soit ils ne préparent pas assez leurs entretiens. »

« Pourquoi les recruteurs ne rappellent-ils pas ? »

Charles, 35 ans, ingénieur informaticien d'origine africaine et familier des SSII, n'a jamais eu de difficultés pour enchainer les missions. Jusqu'à mi-2008, date à laquelle « la donne a changé », commente Charles qui regrette à demi-mots de ne pas avoir accepté un CDI quand on le lui a proposé. « Subir la crise n'est pas évident, mais ce qu'il l'est encore moins c'est de comprendre les recruteurs. Parfois vous avez l'impression que tout s'est bien passé et on ne vous rappelle jamais. Tout n'est pas très clair pour moi. J'aimerais savoir ce qui se passe dans leur tête. » Quelques minutes plus tard, Charles a obtenu sa réponse : « Parfois les recruteurs n'aiment pas dire non et ils ne décrochent pas forcément leur téléphone pour annoncer de mauvaise nouvelle », lui a-t-on répondu... L'informaticien est rassuré car ce n'est pas son profil qui semble en cause. Les recruteurs sont tombés sur une crème. Des chômeurs de longue durée ne se seraient certainement pas contentés d'une réponse aussi sobre.

A lire aussi :

CV anonyme : les cabinets de recrutement sont partagés

Sébastien Tranchant
Sébastien Tranchant

Vous aimerez aussi :