- N’hésitez pas à partager vos préoccupations
« Toute recherche d’emploi, a fortiori quand elle se prolonge dans le temps, plonge le candidat dans des phases de doutes, observe Emilie Devienne, auteure du guide Savoir écouter. Cette coach en entreprise, qui accompagne aussi des particuliers, invite les candidats à profiter des signes de reconnaissance et d’encouragement qu’ils trouveront souvent aisément auprès de leur famille. « Il n’y a pas que le confort matériel, que peut apporter un conjoint par exemple, qui compte. C’est aussi une écoute réconfortante car souvent, les amis, n’ont pas envie d’entendre parler du chômage. Dès lors, la bienveillance des proches peut et doit aider à entretenir l’ego du candidat pour pouvoir se vendre auprès d’un futur employeur. »
- Montrez votre CV
La famille, c’est aussi un cercle plus élargi d’oncles, tantes et autres cousins et cousines que Valérie Moissonnier apparente volontiers à un vrai réseau trop souvent négligé. « Parler tout de suite de piston serait caricatural et injuste, analyse cette consultante en management, également intervenante à l’ECP (Ecole centrale Paris). En revanche, quand on a refait son CV, il faut absolument le diffuser à toute sa famille. » L’idée se défend, selon cette experte, pour des raisons sociologiques. « Il n’est pas rare que des membres d’une même famille, issus du même milieu, naviguent dans des secteurs professionnels proches. » Seule précaution : formuler clairement sa démarche. « S’ils savent qu’un proche est en recherche d’emploi, il est toujours surprenant de voir combien les membres d’une famille peuvent en même temps ignorer la réalité de leur métier et, plus encore, le dessein poursuivi. Si votre oncle sait que vous êtes architecte, sait-il seulement si vous l'êtes en profession libérale, en cabinet, avec une spécialité d’urbanistes ou de paysagiste ? »
- Prenez rendez-vous avec chaque membre de votre famille
L’idée peut paraître saugrenue, pourtant, elle est belle et bien sérieuse. Valérie Moissonnier recommande de prendre rendez-vous avec chaque membre de sa famille pour relayer sa recherche. « Il ne faut surtout pas s’en remettre à des réunions de famille à plusieurs, plaide-t-elle. Un proche ne vous refusera jamais une rencontre. Et en lui expliquant calmement son projet, on s’ouvre un nombre de portes insoupçonnées. »
- Demandez conseil en gardant le recul nécessaire
La famille peut aussi vous aider à vous positionner, à élaborer votre projet professionnel. Grâce à un questionnement intelligent et bienveillant, l’entourage peut aider un proche au chômage à accoucher d’un nouveau projet. Il s’agit de s’offrir une pause bien entourée pour réfléchir à des questions simples sur ses rêves ou ses frustrations. Certes, « certains auront besoin de poursuivre avec un professionnel, mais c’est déjà une bonne façon de commencer à réfléchir à comment transformer une perte d’emploi en nouvelle opportunité », estime Stéphanie Roels, coach de managers et de dirigeants chez Elysée coaching. Même lorsque l’on sait ce que l’on veut faire, on aurait tort de ne pas profiter de ce regard privilégié. Malgré tout l’exercice garde quelques limites qu’il ne faut pas négliger. Il faut savoir recevoir certains conseils avec le recul nécessaire. « Beaucoup de personnes bien intentionnées auront des avis, parfois tranchants, sur quelle entreprise contacter ou quel salaire accepter, prévient Christophe du Pontavice, dirigeant du réseau immobilier Efficity. À un moment, il faut aussi savoir qui décide et garder la main. » Il peut donc arriver que la famille génère des tensions pendant sa recherche d’emploi. « Mais ces débats sont aussi salutaires et aident le candidat à forger un projet. »
- Entraînez-vous à l’entretien d’embauche
On le répète souvent : le secret d’un entretien d’embauche réussi, c’est la préparation. Or, pour ça, vous pouvez demander de l’aide à vos proches. « Vous trouvez un copain ou une copine qui accepte de jouer le jeu de l’entretien d’embauche. Il se met dans la peau du recruteur, vous dans celle du candidat, nous conseillait récemment Yves Maire du Poset, du cabinet Piloter ma carrière et auteur de "2 minutes pour faire bonne impression" (septembre 2014, éd. Leducs). Si vous pouvez vous filmer, c’est encore mieux. Ça permet de faire son autocritique, de se rendre compte de sa gestuelle : pourquoi je mets ma main dans mes cheveux ?, etc. Mais ça, il faut le faire dans un deuxième temps, une fois qu’on a préparé sa présentation, ses points forts, ses points faibles, etc. »
- Copiez leur emploi du temps
« Ce qui est difficile, c’est quand le chômage dure, poursuit Colette Coutarel, conseillère de Decazeville (Aveyron) et auteure du témoignage Promenade romantique à Pôle emploi. Dans ce cas, la bienveillance ne doit pas devenir complaisance. » Lorsqu’un candidat est en recherche depuis plusieurs mois, il peut vite perdre confiance et oublier ses repères. « Souvent, le candidat a l’impression de passer ses journées à chercher alors que ce sont souvent de recherches décousues et stressantes. » Cette experte suggère alors au candidat, avec l’appui de sa famille d’essayer de maintenir un rythme de salarié. « L’idéal est de s’accorder des plages claires et définies pour sa recherche d’emploi, avec des tâches à accomplir réparties dans la semaine comme on le ferait dans un bureau. Mais aussi en soufflant le soir et le weekend… »
