Recrutement : des cabinets à la rescousse des jeunes dip'

Bruno Askenazi

Les universitaires sont souvent loin d'avoir un projet professionnel précis. Pour y remédier, des cabinets de recrutement viennent en aide aux étudiants, en Master ou doctorat.

Des cabinets de recrutement qui ouvrent leurs portes à des jeunes pour les conseiller sur leur recherche d'emploi, le temps d'une journée : c'est le principe de l'opération « Coup de pouce ». Mais pour cette troisième édition, organisée le 6 mai dernier, les cabinets ne s'adressaient qu'à des futurs diplômés de l'université, jeunes Master 2 ou doctorants. Et non pas, comme l'an passé, à des jeunes issus de grandes écoles de commerce ou d'ingénieurs.

Selon Maryvonne Labeille, présidente de Syntec Conseil en Recrutement, l'organisation professionnelle à l'origine de l'opération, ce changement de cible se justifiait. « Livrés à eux-mêmes, les universitaires sont les moins bien préparés à la recherche d'un emploi. Au moment de leur inscription, de 20 à 30% des candidats n'avaient aucun CV à nous présenter. A quelques mois de leur fin de cycle, ils ont vraiment besoin d'être conseillé».

Les universitaires dans leur bulle

Pour combler leurs lacunes, environ 1000 étudiants devaient ainsi rencontrer des experts du recrutement dans une soixantaine de cabinets en France. « L'occasion pour eux de s'entrainer à l'entretien d'embauche et de faire évaluer leur candidature, poursuit Maryvonne Labeille. Comment se comporter en entretien ? A quelles questions dois-je m'attendre de la part d'un recruteur ? Qu'est-ce que vaut mon diplôme sur le marché ? ... Ils veulent des conseils pratiques ».

Ces futurs candidats se rendent-ils compte des difficultés qui les attendent ? « On ne les sent pas vraiment angoissé parce qu'ils ne sont pas encore rentrés dans le processus de recherche d'emploi », estime Maryvonne Labeille. « Ils n'ont pas conscience de la forte concurrence entre candidats. Ils ne se sont pas encore poser la question : pourquoi le recruteur va me choisir moi plutôt qu'un autre », renchérit Hymane Ben Aoun, dirigeante du cabinet Aravati.

Une notion abstraite de l'entreprise

Pour beaucoup de ces bac+5, le monde de l'entreprise reste encore très abstrait. Hélène, 23 ans, en Master d'histoire médiévale à Paris 4-Sorbonne, n'a à son actif que quelques stages de guide aux Monuments Historiques. « Je m'intéresse au métier des ressources humaines et je veux savoir comment je peux y accéder ». En s'inscrivant à l'opération, c'est l'occasion de demander à un recruteur dans quelles mesures ses compétences correspondent aux attentes des entreprises dans ce domaine.

Mais bien souvent, les cabinets ont reçu des étudiants sans projet établi, parfois déboussolés. Béatrice, 22 ans, en Master 2 de philosophie à la Sorbonne (Paris 4), s'interroge sur son futur emploi. « Pour le moment, mon éventail d'idées est très large. Je n'ai pas d'objectif précis en tête. Je me pose aussi des questions sur mes futures recherches : en quoi consiste un entretien d'embauche et qu'est-ce qu'un employeur attend d'un jeune qui cherche un emploi ». Le professionnel du recrutement qu'elle a finalement rencontré l'a peut-être aidé à y voir plus clair.

Bruno Askenazi
Bruno Askenazi

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