Recrutement : réussir un cas pratique de manière magistrale

Benjamin Fabre

Circonspects devant vos diplômes et vos exploits professionnels, les recruteurs recourent de plus en plus à des cas pratiques pour évaluer vos capacités corticales. Comment sortir vainqueur de cette mise à l’épreuve ? La réponse de Benjamin Fabre, auteur de la chronique # FYI (for your information).
Recrutement : réussir un cas pratique de manière magistrale

Description de la situation

Vous pensiez avoir fait vos preuves. Avec les examens, expériences gagnantes et autres acrobaties inscrits sur votre CV, vous pensiez que personne ne demanderait plus de garanties sur votre robustesse intellectuelle.

Et pourtant.

Pour évaluer votre capacité à « résoudre des problématiques complexes dans un environnement mouvant », les recruteurs se dotent d’arsenaux de plus en plus terrifiants.

Ils vous imposent, parfois pendant une journée entière, des batteries d’épreuves à base de cas de stratégie, d’exercices de créativité ou des tests de QI dont ils inscrivent méticuleusement les résultats dans des radars multicritères.

Ce n’est pas une raison pour avoir peur.

 

4 clés pour s’en sortir

1. Agitez vos pupilles

La grande joie des auteurs de ces cas pratiques, c’est de constituer des dossiers de 40 pages bourrés de données numériques et d’histoires épouvantables (usines en panne, hôtels déserts…) et de vous laisser un minuscule quart d’heure pour tout dépatouiller. Allez-y l’esprit clair. En vous étant exercé, au préalable, à l’art de la potasserie accélérée : il s’agit d’entraîner votre regard au balayage furtif en lisant à toute vitesse un contenu lambda (ELLE, la Bible…) et en forçant au maximum votre concentration et votre esprit critique. De la gym neuronale, en somme.

 

2. Entrez dans leur délire

Avant d’exposer vos recommandations, reformulez soigneusement leur énoncé avec vos propres mots. Vos juges vont frétiller de bonheur. Ils se sont crevés la patate à concevoir une histoire plus ou moins fictive (avec des noms d’entreprises subtilement cryptés du genre « AIRBOSS, leader mondial de l’aéronautique », hi hi hi), faites-leur croire que vous la prenez à cœur. Vibrez. Ne soyez pas, comme je l’ai vu parfois dans des jurys d’assessment, celui qui méprise le côté scolaire de l’exercice. Empoignez la chose comme si votre vie en dépendait.

 

3. Soyez cohérent

Montrez-leur que vous avez une « vision stratégique ». Peu importe laquelle. Ce qu’ils veulent, c’est des préconisations qui se rattachent toutes à un socle unique. Tant pis si celui-ci est idiot (SWOT, matrice BCG…). Servez-leur une histoire homogène, avec des angles droits, de sorte qu’ils puissent cocher les mots "structuré" et "cohérent" dans leurs petites grilles de notation. Pour faire bonne mesure, jetez-leur trois recos classiques (mettre en place une organisation matricielle, stopper une activité non-rentable…) et une un peu plus cinglée, histoire de faire monter la température.

 

4. Révisez la règle de trois

Les cabinets de conseil en stratégie, friands de ces joyeusetés depuis des années, adorent tester les candidats (aussi centraliens soient-ils) sur leur capacité à calculer le nombre de kilos de bonbons qu’ils pourraient s’offrir avec 10 euros sachant que le kilo en coûte deux. Préparez-vous-y. Et puis, il y a les pourcentages : si le chiffre d’affaires de la société Aircar (ha ha ha) augmente de 10 % entre 2010 et 2015, quel est d’après vous le taux de croissance moyen annuel ? 2 % ? Mais non. C’est (1 + 10 %) puissance (1/5ᵉ) - 1 = 1,92 %. Le piège favori de ces petits canaillous. Amusez-vous bien.

 

Et vous, quelles sont vos bonnes pratiques de cas pratiques ? Témoignez sur la page Facebook de Benjamin Fabre

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