Votre recherche d’emploi fait du surplace ? 5 idées à tester

Sylvie Laidet-Ratier

Vous êtes en recherche d’emploi depuis plusieurs semaines, ou mois ? Vous avez l’impression de faire du surplace ? Il est temps de prendre les choses en main. Voici 5 idées pour passer à la vitesse supérieure.

1 – Faites-vous aider individuellement par des pros

Après avoir passé de longues semaines à postuler, seul, derrière son ordinateur, on baisse les bras. L’estime de soi et la confiance en soi sont au plus bas. Pour reprendre du poil de la bête et avoir un avis objectif sur ses techniques de recherche d’emploi, on peut se faire aider par plusieurs types de professionnels.

D’abord, les coachs. « Ils ne sont pas là pour conseiller mais pour aider les personnes à mieux gérer leurs émotions, à apprendre à mieux se connaître pour être en état d’avancer vers un point précis. Rien à voir avec une thérapie. », insiste Edwige Trancart, assistante de l’Association européenne de coaching. Entre les rendez-vous individuels et le travail personnel, un coaching peut durer quelques semaines à quelques mois. Le prix est donc très fluctuant. L’initiative de « coaching solidaire » de l’AEC-EMCC France permet aux personnes dont les revenus mensuels n’excèdent pas 1 000 euros par part fiscale de bénéficier d’une prestation de coaching pour seulement 30 euros (frais de dossier).

Les consultants en outplacement (reclassement) sont en revanche là pour vous aider à retrouver du boulot. Leur méthodologie varie d’un cabinet à l’autre mais globalement, tout commence par un bilan de carrière puis l’élaboration d’un projet professionnel, d’un plan d’actions, des conseils de recherche d’emploi, une aide à la négociation du contrat de travail et un accompagnement durant les premiers mois dans la nouvelle entreprise. « Le consultant doit réellement mettre la main à la pâte et ne pas se contenter de dire, « revenez dans une semaine en ayant changé ça et ça ». C’est à nous de rendre le CV et le profil attractifs et compréhensibles pour un employeur », souligne François Auer, directeur du cabinet Recrut-Innov. En outplacement illimité, la prestation du cabinet se terminera à la fin de la période d’essai. Un reclassement coûte entre 16 % et 20 % du nouveau salaire obtenu. Mais de plus en plus de cabinets pratiquent un forfait ou un mix des deux. Recrut-Innov facture 15 000 euros plus un pourcentage du salaire. Une prestation onéreuse dont vous êtes en droit d’attendre une qualité de service optimale. Donc prenez le temps de choisir une prestation qui vous convient.

2- Participez à des ateliers de groupe 

Toujours dans un souci de rompre l’isolement et de se remettre en marche, travailler en groupe peut être opportun. Outre les sessions de technique de recherche d’emploi proposées par Pôle emploi et l’Apec, on trouve sur le marché des ateliers de recherche d’emploi collectifs. « Ces rencontres leur font prendre conscience que, quels que soit l’âge, la CSP ou le métier, ils sont tous confrontés à la même problématique. Se développe alors de la solidarité entre participants voire du mentoring. Un senior, ancien directeur commercial, a par exemple pris son aile un jeune candidat technico-commercial. Ils se sentent à nouveau valorisés et reconnus. C’est essentiel pour se remettre dans une dynamique positive », observe  Caroline Carlicchi, coach, fondatrice du cabinet Coaching Go et organisatrice d’ateliers collectifs. Des réseaux de cadres comme l’Avarap proposent également des travaux en groupe d’une quinzaine de personnes, « une petite communauté d’entraide mutuelle, un centre de ressourcement et de remise en forme professionnelle ».

3 – Suivez une formation

Que ce soit pour se lancer dans une reconversion professionnelle, pour asseoir ses compétences ou élargir son spectre de connaissances, se former est toujours un atout pour retrouver du travail. Cela permet de mettre à jour ses compétences, de rencontrer des professionnels, d’échanger avec ses pairs (ou futurs pairs) et de reprendre une vie active quasi normale. Toutefois, attention à opter pour une formation en phase avec le marché de l’emploi. 20 % des 80 000 auditeurs du CNAM sont ainsi des demandeurs d’emploi. « Les unités d’enseignement du CNAM sont par exemple largement reconnues par les employeurs. Se lancer dans un MBA, pourquoi pas, mais à condition que cela soit indispensable dans l’obtention d’un poste. Je le propose vraiment avec parcimonie », illustre François Auer. Selon sa renommée, un MBA coûte entre 15 000 et 80 000 euros. Certaines écoles adaptent leurs tarifs. L’Executive MBA de Toulouse Business School est ainsi facturé 19 000 euros aux demandeurs d’emploi contre 25 000 euros en prix public.

4 – Acceptez une mission en intérim 

« Quand on cherche un emploi depuis longtemps, il faut ouvrir tous ses chakras. Plus on est mobile et flexible sur le type de contrat, plus on est employable », insiste François Auer. Le travail temporaire fait partie des pistes à explorer pour rebondir après de longs mois sans travailler. « Pour que cela fonctionne, le candidat doit être dans sa zone de confort et donc n’accepter que des missions qu’il maitrise à 200 %. Surtout, ne pas plongez sur une mission qui ne serait pas dans ses cordes. Il risquerait de se griller et surtout, il reprendrait une grosse claque », conseille Fabrice Coudray, directeur de Robert Half. En entretien de recrutement, insistez uniquement sur les compétences en lien avec la mission proposée. « Et surtout, n’allez pas dire que vous souhaitez un CDI, vous feriez tout capoter. Ne soyez pas trop gourmand mais juste opportuniste », conclut-il.

5 – Faites une immersion dans une entreprise

Le meilleur moyen de retrouver du boulot est de montrer concrètement de quoi vous êtes capable. L’immersion constitue un outil privilégié de retour à l’emploi. La période de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP), introduite par la loi du 5 mars 2014, va être largement promue par Pôle emploi dans les mois à venir. D’ores et déjà, des grandes entreprises privées et publiques, dans le cadre du collectif FACE (GDF Suez, AG2R La Mondiale, la RATP, Bouygues Construction, etc.) se sont engagées à accueillir 5 000 demandeurs d’emploi cette année. En particulier des jeunes et des seniors. «Toutes les mesures en faveur d’une immersion sont bonnes car lorsqu’on est au chômage, on est complètement déconnecté de l’entreprise qui a pourtant un rôle central à jouer », revendique Hélène Cazalis, responsable communication de Solidarités Nouvelles face au Chômage (SNC). Cette association créé et finance pour sa part des « emplois solidaires » pour les chômeurs qu’elle accompagne.  « Il s’agit de CDD sur des postes de gestionnaires administratifs, de juristes, de chargés de développement de communication ou encore d’hôtesses d’accueil, dans le secteur de l’économie sociale et solidaire, d’une durée maximum de 12 mois renouvelable une fois. Cela permet à certaines personnes de se requalifier professionnellement et de reprendre confiance, à d’autres de remettre enfin le pied dans la vie active et à tous de retrouver des droits à l’assurance chômage », argumente-t-elle. Le salaire est pris partiellement ou totalement en charge par SNC dans la limite de 115 % du SMIC. « En fin de dispositif, la moitié des personnes retrouve un emploi. Cela améliore de toute façon leur employabilité et leur permet de capitaliser sur une ligne récente de leur CV », conclut-elle.

 

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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