Le directeur informatique : Quelle a été votre dernière mise en service d'une application ? Comment cela s'est-il passé ?
Le candidat : C'est tout récent, le mois dernier. Les réformes se succèdent et nous n'arrêtons pas les aménagements. Cela se passe toujours dans l'urgence, et les mises en service doivent être opérationnelles pour la veille. Alors, c'est souvent le week-end, la nuit que nous travaillons pour que tout soit en place dès l'ouverture des caisses. Le problème n'est pas technique, il est plutôt familial. Là aussi, on gère. C'est devenu une caractéristique de ce métier. Heureusement, on récupère par la suite et on peut alors s'occuper de sa famille. C'est un choix, je l'ai fait, l'urgence comme la difficulté technique font partie de l'intérêt d'un métier que j'aime et ne quitterais pour rien au monde.
Le directeur informatique : Très bien, mais connaissez-vous un peu le secteur de la grande distribution ? Quels moyens avez-vous utilisé pour vous renseigner sur notre secteur ?
Le candidat : J'ai lu plusieurs titres de la presse professionnelle, j'ai découvert dans votre salle d'attente un magazine que je ne connaissais pas et auquel je vais m'abonner rapidement. Je sais qu'il est très important, même si cela n'a pas de rapport direct avec mon exercice professionnel, de connaître l'environnement dans lequel j'interviens. C'est aussi ce qui rend notre métier intéressant. Savoir prendre en compte une transversalité et développer une approche macro dans laquelle l'informatique n'apparaît pas en tant que telle, mais dont elle est l'un des piliers. J'imagine que si le système de remontée des informations bancaires « bogue » dans tous les magasins d'une région, c'est la catastrophe au niveau corporate et cela peut provoquer des émeutes dans les points de vente. Intervenir en amont pour que ça n'arrive pas, comme prévoir des solutions immédiates de dépannage sur une situation de crise, est parmi les aspects les plus passionnants de notre profession. Mais je pense que je ne vous apprends rien et que je prêche un convaincu.
L'avis du RH
« Le candidat fait preuve de souplesse et, surtout, il se démarque de l'esprit "fonctionnaire"dont pourrait le soupçonner son interlocuteur. À ce stade de l'entretien, la partie est presque gagnée. Il a démontré ses qualités techniques, ses facultés d'adaptation. En bref il a su faire tomber les réticences du recruteur. Le reste de l'échange continue sur un ton encore plus détendu. »
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Extrait du Guide de l'entretien d'embauche, de Cédric Morin, Groupe Express Editions