5 conseils à lire avant de passer un entretien d’embauche dans une start-up

Benjamin Fabre

Les start-up offrent un quotidien nettement plus coloré que les multinationales de nos ancêtres. Mais l’entretien d’embauche est-il si différent ? La réponse de notre chroniqueur Benjamin Fabre.
5 conseils à lire avant de passer un entretien d’embauche dans une start-up

1. Faut-il venir en costume-cravate ?

Et pourquoi pas avec des cheveux propres, pendant que vous y êtes ? Venez avec vos fringues de week-end. Ceux du dimanche soir, de préférence. Le costume-cravate est une double erreur : il montre que vous n’avez rien compris aux codes de la nouvelle économie et renvoie vos recruteurs, de manière plus insidieuse, à ce monde conventionnel auxquels ils ont tourné le dos mais dont ils regrettent, dans le secret de leur cœur, les délices de la sécurité financière. Attention cependant : le look décontracté n’est qu’une apparence. Il ne vous exonère en rien, par exemple, de cet affreux langage de consultant (« Chaîne de valeur », « User experience »…) que vos recruteurs, malgré leurs barbes de vingt jours et leurs paquets de chips, pratiquent du matin au soir pour se donner une crédibilité.

 

2. Faut-il s’attendre à des pratiques d’évaluation particulières ?

D’abord, vous êtes à l’abri de l’analyse graphologique, puisque vos recruteurs ne possèdent aucun stylo. En revanche, les mises en situation et les cas pratiques ne sont pas à exclure. Mais la vérité, c’est que tout se joue sur le feeling de la rencontre. Montrez de la PASSION. Dites que vous vibrez pour le projet, que vous adorez l’aventure, que l’entrepreneuriat est la plus belle invention depuis Colbert. Ce sont les seules motivations crédibles, car si vous postuliez pour le CE et la stabilité de l’emploi, vous risqueriez d’être déçu. Dites aussi que le salaire est pour vous une chose secondaire. Si ces braves gens pouvaient vous rémunérer en chips, ils en seraient ravis.

 

3. Y a-t-il un langage technique à maîtriser ?

Rien de spécial. Il suffit de savoir broder un peu sur l’art du responsive, sur les data reports de Google analytics ou les KPIs des epics et des sprints, le but étant bien sûr d’augmenter le taux de conversion et de réduire le churn. Mais à part cela, rien de particulier.

Lire aussi : Petit lexique à lire avant de postuler dans une start-up

 

4. S’il n’y avait qu’une qualité à mettre en avant lors de l’entretien, laquelle serait-elle ?

Ayez un discours ciblé. Les start-up cherchent des profils bien spécifiques, qui soient avant tout motivés, talentueux, passionnés par le web, créatifs, analytiques, bon communicants, à l’écoute, autonomes, ayant une vision globale, attachés au détail, humbles, grandes gueules, deux ou trois fois prix Nobel et ne souhaitant pas gagner d’argent. Une fois en poste, vous pourrez être amené à faire du graphisme, du démarchage par téléphone et un peu de vaisselle. Tâchez d’orienter votre argumentaire.

 

5. Le fayotage est-il recommandé lors de l’entretien ?

Quelle question stupide… Le créateur de start-up a une faille narcissique beaucoup plus développée que la moyenne, sans quoi il serait resté contrôleur interne chez Lafarge. Très vulnérable, son estime de lui-même fluctue d’un extrême à l’autre en fonction du trafic sur son site ou du nombre de likes de sa communauté. Tâchez donc de le flatter abondamment sur son concept, sur son énorme potentiel de croissance, en lui jurant qu’il sera bientôt la licorne que la France attendait. Avec vous à son bord, bien sûr.

 

Et vous, quelles sont vos expériences d’entretiens dans des start-up ? Témoignez sur la page Facebook de Benjamin Fabre

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Benjamin Fabre
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