Le stress est une réponse physiologique grâce à laquelle on peut s’adapter efficacement à une situation. «Il nous permet de contacter des ressources auxquelles nous n’avons pas accès en temps normal : une plus grande concentration, une plus grande réactivité... C'est une pression positive », explique Stéphane Felici, consultant coach formateur Orsys. Le stress devient négatif lorsqu'il s'installe de manière chronique ou lorsque son intensité n'est plus adaptée à la situation. Par exemple si au moment de prendre la parole en public le cadre perd ses moyens au lieu d’éprouver un léger trac. Positiver son stress, c'est avant tout apprendre à le réguler. « L'objectif est de pouvoir choisir quel degré de stress on va appliquer à la situation », souligne Stéphane Felici.
1. Savoir reconnaître son stress et en identifier les causes
Le premier réflexe à adopter pour positiver son stress est de ne pas l’ignorer. « Parfois, les gens souffrent sans s’en rendre compte. C’est là que des symptômes risquent d’apparaître, comme la migraine ou les contractures musculaires », constate Delphine Basson, psychothérapeute. Être à l'écoute de son ressenti et en identifier les causes permet d'y répondre de manière adéquate. « Si l’environnement est anxiogène, il ne faut pas hésiter à communiquer avec son entourage afin de voir comment on va pouvoir agir sur la situation », souligne Delphine Basson. Exprimer ses craintes et ses limites, c’est déjà agir.
2. Se concentrer sur le moment présent
Lorsqu'on est sous pression et qu'on a une tâche difficile à accomplir, il n'est pas rare que des pensées parasites augmentent notre niveau de stress : par exemple se remémorer une discussion houleuse avec son responsable ou anticiper un feedback négatif. Les spécialistes de la gestion du stress recommandent d'avoir recours à la "pleine conscience" afin d'éviter de penser à des situations susceptibles de perturber notre activité. « L’exercice permet d’apprivoiser son mental pour se recentrer dans l’ici et maintenant et de se couper du stress négatif », explique Stéphane Felici. Pour se situer dans le présent, le plus simple est de porter une attention particulière à ses sensations corporelles, et de se concentrer par exemple sur sa respiration (en favorisant la respiration ventrale qui a un effet apaisant) ou sur l'ancrage de ses pieds au sol. Une technique qui peut se pratiquer de manière curative ou préventive.
3. Changer sa perception de l'environnement
Le stress négatif intervient souvent lorsque l’on se sent dépassé par les événements. Selon Stéphane Felici, changer le paradigme de la situation en adoptant volontairement un point de vue différent peut aider à transformer ce stress : « si un cadre souffre d'avoir à répondre à des clients mécontents, il peut décider de les voir non comme des antagonistes mais comme des personnes qui expriment une détresse. En changeant le rapport au facteur déclenchant, il reprend le pouvoir sur la situation et est capable d’apporter une meilleure réponse. »
4. Travailler ses objectifs
Lorsque le stress est induit par une charge importante de travail, il est recommandé de déterminer des priorités. « Il faut pouvoir se fixer des objectifs clairs, sous la forme d’une action, d’un résultat et d’une échéance : terminer ce dossier pour vendredi, par exemple », conseille Delphine Basson. Un point de vue partagé par Yasmina Hardy, coach psychologue, qui pointe le risque de gérer plusieurs tâches à la fois sans but précis : « sous l’influence du stress, les cadres font parfois l’erreur de croire que zapper d’une tâche à une autre va leur permettre d’avancer plus vite, au risque de se sentir débordées. Se fixer des objectifs réalistes et progressifs permet de gagner en confiance et de s'impliquer davantage dans les tâches suivantes. »
5. Se projeter de manière positive
Les situations de blocage sont souvent liées à des croyances négatives, notamment la peur de ne pas être à la hauteur de la situation. « Dans ces cas-là, on peut se reconnecter avec des situations de stress similaires que l’on a réussi à surmonter, les imaginer précisément ainsi que les sentiments positifs qui y sont associés. Il s’agit de se rassurer, mais aussi d’éprouver les sensations corporelles liées à ce bien-être », suggère Delphine Basson. Un procédé que recommande également Yasmine Hardy : « on peut utiliser un mot ou une image que l’on aura choisi pour se reconnecter à une situation de réussite. Cet état interne positif va nous permettre de puiser dans nos ressources et d’être proactif. » De la même façon, il est possible de visualiser une tâche terminée et d'imaginer la satisfaction que l'on en éprouvera.