Comment changer de métier après 40 ans ?

Fleur Chrétien

40 ans, c’est souvent l’heure du bilan de mi-parcours et des remises en question. La sphère professionnelle n’est pas épargnée : nombreux sont les quarantenaires à réfléchir à une reconversion professionnelle. Que vous soyez en quête de sens, souhaitiez enfin exercer le métier de vos rêves ou aspiriez à un meilleur équilibre vie professionnelle-vie personnelle, changer de métier après 40 ans est possible. Il s’agirait même d’un âge idéal pour se reconvertir. Alors si vous avez d’ores et déjà l’idée de votre futur métier ainsi que la motivation pour changer, il ne vous reste plus qu’à savoir comment vous y prendre.
Comment changer de métier après 40 ans ?

Pourquoi 40 ans est-il un âge idéal pour se reconvertir ?

Ni trop jeune, ni trop vieux, vous bénéficiez de la maturité et de l’expérience requises pour valoriser votre profil auprès des recruteurs, tout en conservant une belle énergie pour les années de vie professionnelle avant la retraite.

Durant la première partie de votre carrière, vous avez fait vos armes : découverte du monde de l’entreprise, mise en oeuvre de vos connaissances théoriques et développement de vos soft skills. Plus de 10 ans après avoir été diplômé, vous voilà donc paré pour vous lancer dans le projet qui vous tient à cœur.

Des idées de métiers pour une reconversion professionnelle après 40 ans

Après un début de carrière souvent tracé par le diplôme et le stage de fin d’études, vous avez pris le recul nécessaire pour savoir ce que vous aimiez et ce que vous n’aimiez pas. Vous souhaitez vous reconvertir mais ne savez pas quel métier choisir ?

Si vous n’avez pas encore identifié précisément le métier de vos rêves, voici un petit condensé des pistes qui pourraient vous inspirer.

Se reconvertir dans les métiers et secteurs qui recrutent

Si la sécurité de l’emploi constitue votre premier critère de choix, renseignez-vous sur les métiers et secteurs qui recrutent. Informatique, numérique, santé et service à la personne sont aujourd’hui des secteurs à forts besoins, dans lesquels l’expérience et la maturité sont valorisées. Ils sont donc particulièrement propices pour une reconversion après 40 ans.
A vous ensuite d’identifier les métiers qui pourraient vous convenir : infirmier, développeur informatique ou masseur, par exemple.

Un métier-passion pour une reconversion professionnelle après 40 ans

Vous avez toujours rêvé d’être fleuriste mais la raison (et vos parents) vous a mené vers la voie de la finance ? A 40 ans, vous disposez de l’expérience nécessaire pour lancer votre propre business, avec notamment la capacité à maîtriser tout ce qu’englobe la gestion d’un commerce (comptabilité, logistique, gestion de personnel…). La quarantaine offre également une meilleure aisance financière pour investir, que ce soit dans une formation, des locaux ou du matériel.
Parmi les métiers-passion les plus en vogue, ceux de l’artisanat et des petits commerces font fureur : pâtissier, fromager, ébéniste, fleuriste, traiteur, libraire…

Changer pour un métier qui fait sens

Après 10 années passées à analyser des tableurs Excel, vous avez perdu le sens de votre mission. Désormais, vous recherchez du concret. Aider les personnes âgées, vous investir dans une association caritative, enseigner : votre principal critère pour choisir votre nouveau métier est de donner du sens à votre activité professionnelle. Des métiers comme sage-femme, psychologue, masseur, coach ou encore professeur des écoles constituent dans ce cas des options de reconversion. 

Dans le cadre de votre reconversion, vous cherchez un nouveau poste ? Consultez les offres d'emploi actuellement à pourvoir sur Cadremploi.

Comment faire une reconversion professionnelle après 40 ans ?

Avec la quarantaine, votre souhait de changer de métier s’est confirmé. Pour que votre projet de reconversion se concrétise, il est important de savoir comment procéder.

Découvrez ci-dessous quelques étapes-clés pour réussir votre reconversion professionnelle.

Faites le bilan pour bien concevoir votre nouveau projet professionnel

Même si vous avez déjà tout en tête, prenez le temps de coucher votre bilan à l’écrit.

Quels sont vos points forts ? Quels sont les critères les plus importants pour votre futur métier ? Quelles contraintes êtes-vous prêt à accepter ? Quelles compétences aimeriez-vous développer ? Pour quelles raisons n’aimez-vous plus votre métier actuel ?

Ce bilan est un pré-requis nécessaire pour poser les bases de votre projet professionnel. Si vous éprouvez des difficultés, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un coach professionnel à l’occasion d’un bilan de compétences.

Sur cette base, vous pourrez ensuite construire votre nouveau projet professionnel : Vers quel métier vous orientez-vous ? Dans quel secteur d’activité ? Comment ce métier s’exerce-t-il (salariat, entrepreneuriat) ? Quel est le niveau de rémunération moyen ?

Si vous optez pour le métier de sage-femme par exemple, il est probable que vous ayez à travailler la nuit, voire à changer de rythme d’une semaine sur l’autre. Attendez-vous également à réduire votre salaire par rapport à un poste de cadre supérieur.

Notre conseil : n’hésitez pas à rencontrer des professionnels en poste pour connaître la réalité du métier et valider votre projet.

Comment se former pour apprendre un nouveau métier ?

A nouveau métier, nouvelles compétences !

Si vous changez complètement d’orientation professionnelle, il sera essentiel de vous former. Renseignez-vous sur les formations proposées, ainsi que sur les modalités de formation : coût, durée, formation en présentiel ou à distance, aides à la reconversion professionnelle.

A noter : pour bénéficier d’une prise en charge via votre CPF (Compte Personnel de Formation), veillez à ce que la formation choisie soit référencée au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles).

Quand et comment quitter son CDI pour se reconvertir ?

Même si vous trépignez d’impatience à l’idée de vous lancer dans un nouveau métier, procédez avec méthode avant de quitter votre poste.

Sachez, par exemple, qu’il est possible de vous former tout en conservant votre CDI pour maintenir votre rémunération durant cette période de transition. Si les heures de formation sont prévues sur votre temps de travail, l’accord de votre employeur est requis.

Si ce dernier vous donne sa validation, vous pourrez ainsi rompre votre contrat de travail à l’issue de votre formation, au moment de vous lancer dans votre nouveau projet professionnel.

Concernant le mode de rupture du contrat, vous pouvez opter pour une rupture conventionnelle (en accord avec votre employeur) ou pour une démission. Les deux modes peuvent vous ouvrir des droits à l’allocation chômage sous certaines conditions.

Témoignage de reconversion professionnelle après 40 ans

Marie-Anne Mermier Reconversion à 40 ans

A 47 ans, Marie-Anne est aujourd’hui boulangère. Une orientation que ne laissaient pas présager ses études d’ingénieur généraliste à l’école des Arts et Métiers, ni ses premières expériences professionnelles.

Après avoir été salariée dans la logistique et la planification pour le secteur agro-alimentaire pendant une vingtaine d’années, Marie-Anne décide de concrétiser un projet de création d’entreprise qu’elle a en tête depuis longtemps. C’est ainsi qu’elle ouvre Chez Marcelle en mai 2016, un salon de thé ambulant qu’elle gère jusqu’en mars 2017. « Chez Marcelle a été une expérience très riche, au contact direct du client, mais extrêmement chronophage au regard du revenu retiré (la moitié d’un SMIC pour 60 heures de travail hebdomadaires). »

Après un déménagement et une nouvelle parenthèse salariale, Marie-Anne se lance dans un CAP boulangerie en juin 2019. « Le déclencheur a été le décès de ma mère. A ce moment-là, mon mari m’a dit : "Si ce qui te plaît, c’est de faire du pain, vas-y, la vie est courte." »

Elle démarre alors un stage d’immersion en boulangerie durant 15 jours pour pouvoir être sélectionnée au CAP, dont la formation débute en septembre 2019.

Diplômée fin juillet 2020 après avoir suivi les cours du CAP et réalisé 16 semaines de stage en boulangerie, Marie-Anne travaille aujourd’hui à la création d’un laboratoire de pain bio et biscuits secs à Marseille. « Boulanger, c’est un métier noble, avec une connotation humble qui m’intéresse beaucoup. Initialement je voulais être architecte ou dessinatrice. Avec le pain, je laisse libre cours à ma créativité. Et avec ce nouveau projet, je deviens boulangère-entrepreneure ! »

Fleur Chrétien
Fleur Chrétien

Spécialisée dans la conception et la création de contenu (écrit et audio), je suis journaliste, consultante et intervenante en enseignement supérieur. Depuis 2018, je travaille pour Cadremploi en tant que rédactrice indépendante.  Mes sujets de prédilection : l’innovation managériale, les méthodologies de travail, les soft skills, et les aspirations des cadres.

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