Mais
la situation des cadres est très nuancée d'un secteur à l'autre : si
ceux de l'informatique, du conseil et de l'énergie tirent leur épingle
du jeu, la finance, l'assurance, l'automobile ou l'immobilier
connaissent en revanche plus de difficultés, s'engageant depuis
quelques mois dans des plans de restructurations. Parallèlement à cela,
on note le freinage des recrutements chez certains grands groupes,
comme Carrefour ou la Caisse d'Epargne.
Mais l'austérité a des
limites : malgré la turbulence, les cadres font l'objet de nombreuses
attentions de la part de leurs employeurs : en coupant les acquis et
les avantages, on risque de développer « une sinistrose interne, une ambiance propice à la démotivation »,
explique François Francon, DRH d'Akerys. Ainsi, la Caisse d'Epargne
continue de maintenir ses dépenses de formation à un niveau élevé, et
Akerys continue son onéreux rituel consistant à inviter, chaque mois,
tous ses collaborateurs dans un café toulousain afin de maintenir la
cohésion du groupe.
La situation ne serait que passagère : à en
croire Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des
conjonctures économiques (OFCE), « même si l'on manque de
visibilité sur le plan conjoncturel, l'avenir est clairement favorable
aux cadres sur le plan structurel ». Voilà pourquoi les
entreprises souhaitent rester attractives dans un contexte difficile :
il serait trop risqué pour elles de voir partir leurs meilleurs
collaborateurs, comme l'indique Pierre Lasry, président du directoire
du cabinet Lowendalmasaï.
