
Carrière ou enfant : miser sur la qualité plus que sur la perfection pour s’en sortir
En tant que cadre, envisager grossesse et maternité reste un sujet délicat. Car même si l’entreprise met en place une politique RH adaptée aux besoins des femmes — et notamment à cette phase de vie —, les contraintes à assumer en tant que mère-cadre sont nombreuses.
Anne-Cécile Charil, 37 ans, mère de 3 enfants (3, 6 et 9 ans), et Responsable Développement chez Santé Mobilité Services, témoigne : « Après mon 3e accouchement, j’ai repris un poste à temps plein avec beaucoup de déplacements. Cette période a été difficile à vivre car le rythme était très intense. »
Vous aimeriez être capable d’enchaîner réunions, rapports de travail, courses, bain et coucher des enfants ? Malheureusement, vous n’êtes pas Wonderwoman… C’est pourquoi il est nécessaire de revoir votre niveau d’exigence à la baisse. Si votre épanouissement passe par un accomplissement professionnel, acceptez que tout ne soit pas parfait. Et surtout, déculpabilisez. Pour Anne-Cécile Charil, « il existe toujours une culpabilité latente. Mais tu parviens à passer outre si tu fais un travail qui t’épanouit, qui a du sens pour toi et pour la société. L’important est de réussir à profiter d’un temps de qualité avec tes enfants quand tu es avec eux. »
Pour Caroline Dumond, Déléguée Générale des Premières Sud, ancienne responsable de sites pour Air Liquide et mère de 4 enfants, « chaque fois que tu es à un endroit, il faut que tu privilégies la qualité de ce que tu produis. Situations de crise mises à part, quand je rentrais du travail pour m’occuper de mes enfants en bas âge, j’étais 100% disponible. »
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Souplesse d’organisation : la clé de la réussite pour combiner vie professionnelle et enfant
« Certains te disent que la clé pour combiner travail et enfants, c’est l’organisation. Mais pour moi, c’est la souplesse », affirme Anne-Cécile Charil.
Télétravail occasionnel, possibilité d’aménager ses horaires en cas d’enfant malade, horaires de nounou ajustables en fonction des urgences : la souplesse d’organisation, au travail comme à la maison, est essentielle.
Si votre employeur joue le jeu, les chances de vous épanouir dans votre double rôle de cadre et mère de famille seront ainsi multipliées. « Quand mes enfants étaient jeunes, j’étais toujours rentrée pour 18h00. Pour la petite anecdote, nous avions même activé l’alarme en salle de contrôle pour que je parte à l’heure récupérer mes enfants à la crèche ! À partir de 20h30, je me remettais au boulot. »
À la maison, votre partenaire-clé sera la personne qui assure la transition entre la fin de l’école et votre retour… Soit la nounou, la plupart du temps ; ou les grands-parents — pour les plus chanceuses — qui assurent la logistique des transports, bains et repas pendant la semaine.
« Mon mari étant souvent en déplacement, j’ai trouvé une nounou qui faisait preuve d’une grande disponibilité, explique Caroline Dumond. Étant elle-même mère de famille, elle ne travaillait pas le mercredi. Mais il lui arrivait, en cas d’urgence, de prendre mes enfants chez elle avec les siens. »
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Opter pour un emploi du temps aménagé pour ne pas avoir à choisir entre enfant ou carrière
Bien qu’il ne soit pas généralisé, le 80 % des femmes actives avec jeunes enfants est souvent la solution privilégiée. Ce temps partiel, généralement demandé à partir du 2e ou 3e enfant, s’accompagne rarement d’une baisse de la charge de travail. En revanche, il permet aux Working Mums de gérer — parfois entre 2 mails et 3 coups de téléphone —, les cours de musique, les devoirs et le goûter… Un compromis qui permet d’être présente dans la vie de famille sans abandonner ses ambitions professionnelles !
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Spécialisée dans la conception et la création de contenu (écrit et audio), je suis journaliste, consultante et intervenante en enseignement supérieur. Depuis 2018, je travaille pour Cadremploi en tant que rédactrice indépendante. Mes sujets de prédilection : l’innovation managériale, les méthodologies de travail, les soft skills, et les aspirations des cadres.