Ces coachs qui boostent l’image des cadres

Céline Chaudeau

Né aux États-Unis, le coaching en image se développe à pleine vitesse en Europe depuis quelques années. Même si les clients restent encore discrets sur le sujet, ils ont généralement de bonnes raisons de tenter l’expérience…
Ces coachs qui boostent l’image des cadres

Un petit tour et puis s’en va ? Pas tout à fait. « C’est un travail en profondeur qui prend du temps, pas juste un relooking », prévient Laurence Gallet. Fondatrice de l’agence Laurence Allure, cette coach invite d’emblée à ne pas confondre le conseil en image avec un changement de garde-robe express. « Ce qui m'intéresse, moi, c’est sa personnalité et les besoins profonds des gens. » Sa clientèle, discrète, est largement constituée de cadres et de professionnels en quête d’un déclic. « On vient surtout me voir pour des problématiques professionnelles, parce que l’on a eu ou que l’on espère une promotion et que l’on souhaite se positionner intelligemment par rapport à ses collègues par exemple. Je travaille aussi beaucoup avec des managers ou dirigeants de TPE qui veulent mieux convaincre et rassurer leur clientèle. » Parmi ses derniers clients, elle cite ainsi un cadre, frustré de rencontrer des prospects apparemment emballés par son produit mais, qui au final ne signent que rarement. De quoi se poser des questions, sur son produit, mais peut-être un peu sur soi…

 

Quand l’image conditionne la performance

L’impact de l’image de soi n’est plus à démontrer depuis la théorie des 7 %- 93 % développée par le psychologue américain Albert Mehrabian en 1967. Dans le détail, le sens des mots ne pèserait que 7 % contre 93 % de non verbal, c’est-à-dire la manière de prononcer les mots et le langage corporel et vestimentaire. « Quand il s’agit de convaincre un recruteur ou un client, l’image que l’on donne compte autant, sinon plus, que le discours que l’on tient », abonde Karine Averseng, auteure du guide Les 5 minutes qui comptent pour réussir un entretien d'embauche. Cette conseillère en image à l’agence Kosy travaille avec des particuliers comme avec des entreprises désireuses de booster l’efficacité de leurs cadres, notamment les commerciaux en contact avec une clientèle. « Car la performance d’une entreprise est étroitement liée à l’épanouissement des collaborateurs, ainsi qu'à l'image que ces derniers véhiculent à travers leurs comportements et leurs attitudes. » Mais la bonne nouvelle est que tout cela peut s’apprendre. « Il faut juste prendre le temps de savoir choisir la bonne tenue ou la bonne posture… », assure-t-elle.

 

Un audit à 360° de son image

Quand elle reçoit un nouveau client, Aude Roy lui propose un bilan très particulier. « C'est un 360° semblable à ce qui se fait en entreprise en matière de management, explique cette coach en image et en développement professionnel. On se demande d’abord comment l’intéressé est perçu. Nous donnons à des personnes choisies dans son entourage des questionnaires à remplir que l'on me renvoie directement et je dresse un premier bilan. » But de l’exercice : comprendre ce que l’on dégage… mais aussi se rassurer. « C'est souvent plus valorisant qu’on ne l’imagine car on s’aperçoit souvent que les autres ont une image plus positive de soi qu’on ne le pensait. Ce sont des points forts sur lesquels on peut commencer à travailler. » Cette experte est l’auteure du livre Ayez le bon look, donnez une bonne image de vous qui en est déjà à sa troisième édition. La promesse est séduisante : « Pour vous sentir bien, faire la différence et convaincre ». Aude Roy évalue le besoin du client, généralement entre trois et dix séances. Chaque séance est facturée 150 € en moyenne pour un particulier qui peuvent être vite amortis. « Quand j'ai bien travaillé, le client sort de chez moi parfaitement autonome. Il gagne un temps fou et connaît par exemple les couleurs, vêtements et coiffures qui le mettent en valeur. Il sort avec un mode d’emploi qui va faciliter ses achats, et simplifier le choix des vêtements le matin. C’est un investissement, mais on gagne de l'argent et du temps. »

 

Un investissement amorti de plusieurs façons

« Pour beaucoup de mes clients, cela a été une envolée professionnelle », assure Laurence Gallet. Chez elle, le travail commence en profondeur par une journée entière de travail. « Cette première séance pose les fondations, permet de déterminer où le client veut aller. Je lui fais une restitution avec un livret et des conseils personnalisés, et nous voyons si nous pouvons aller plus loin ensemble. » Investissement minimum : 700 € pour un particulier. Mais là encore, le tarif serait vite amorti. « Il y a les résultats professionnels que l’on va obtenir mais aussi les économies que l’on va faire », sourit-elle. Parmi ses prestations, Laurence Gallet propose par exemple un tri de dressing ou un accompagnement shopping. « Non seulement on n’achète plus n’importe quoi, mais on découvre aussi parfois que l’on a tout ce qu’il faut au fond de ses placards. » Pour certains de ses clients, l’accompagnement se termine par une séance photo. Pas pour un « avant-après » mais pour capter cette nouvelle image qui en dit déjà long. « Car le conseil en image, c’est aussi ce que l’on va afficher de soi sur les réseaux sociaux professionnels… ».

Céline Chaudeau
Céline Chaudeau

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