Choisir un sujet intéressant… et suivi par d’autres
« Fais ce que voudras. » Alphonsus Stewart reprend volontiers cette injonction de Rabelais à son compte quand il aide ses étudiants à choisir un MOOC. Responsable du département des langues du Groupe Léonard de Vinci, cet enseignant les oriente régulièrement vers ces cours en ligne gratuits et ouverts à tous. « Je leur recommande de choisir avant tout un sujet qui les motive sur la plateforme d’une université anglo-saxonne. Les sujets sont importants, mais ce que j’apprécie avant tout dans les MOOC, c’est la façon dont ils obligent les participants à se parler entre eux. Il est donc très important de s’assurer que le cours soit motivant et surtout un minimum suivi. Un bon MOOC doit proposer des échanges et des groupes de travail car, en général, on apprend au moins autant des autres participants que des intervenants. »
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Vérifier le déroulement et rencontrer l’intervenant… en vidéo
« Ce qui est frappant avec les MOOC, ce sont les taux d’abandon, observe Laëtitia Pfeiffer, auteure du guide MOOC, COOC La formation professionnelle à l'ère du digital. Comme c’est gratuit, beaucoup s’inscrivent sans s’assurer qu’ils auront un minimum de temps à consacrer aux travaux pratiques ou qu’ils apprécient le format proposé. » Pour ne pas perdre son temps, cette spécialiste recommande de bien s’informer du déroulement du MOOC - nombre et périodicité des sessions, durée des vidéos et temps recommandé pour le travail personnel à fournir. Et elle invite accessoirement à bien regarder les vidéos de présentation. « Il arrive que l’on n’accroche pas avec les intervenants pour différentes raisons. On peut aussi consulter leur CV pour vérifier leur niveau d’expertise et se motiver. »
Vérifier que le MOOC a fait ses preuves
Un des moyens de ne pas être déçu sera de choisir parmi certains classiques. « Des MOOC comme Du manager au leader agile animé par Cécile Dejoux ou le MOOC Gestion de projet de Rémi Bachelet comptent déjà plusieurs éditions, ce qui est une garantie de sérieux et de professionnalisme », analyse Clément Lhommeau, auteur du livre MOOC L'apprentissage à l'épreuve du numérique. Toutes sessions confondues, ces deux MOOC affichent déjà plus de 100 000 inscrits et des taux de complétion supérieurs à la moyenne.
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S’assurer que la plateforme du MOOC est réputée
Attention, en effet, à ne pas s’inscrire n’importe où et avec n’importe qui. « J’ai tendance à penser que le choix de la plateforme est souvent plus important que le contenu du MOOC », avance Alphonsus Stewart. Dans le doute, l’enseignant préfère ainsi privilégier une plateforme réputée à un intitulé trop séduisant. « Une plateforme comme FutureLearn collabore avec les meilleures universités du monde. Le contenu est soigneusement sélectionné et toutes ne peuvent pas y prétendre. Coursera et EdX abritent également des MOOC remarquables en collaboration avec des universités prestigieuses comme Harvard, Stanford, Berkeley ou le MiT. »
Choisir un MOOC en anglais (if possible)
Parce que les universités anglaises et américaines ont pris une longueur d’avance, elles proposent plus de MOOC, et souvent plus réputés. « Si un candidat est capable de suivre en anglais, je lui recommande de privilégier un MOOC anglophone, poursuit Alphonsus Stewart. C’est intéressant pour sa pratique de la langue, pour le contenu en lui-même mais aussi pour le réseau plus international que l’on pourra nouer en ligne. » Mais que les profils plus moyens en langue se rassurent, beaucoup de MOOC francophones sont tout à fait à la hauteur. « Tous les MOOC du CNAM, et globalement tous ceux de la plateforme France Université Numérique ou certaines écoles de commerce sont de grande qualité », rassure Clément Lhommeau.
Savoir comment s’en servir sur son CV
« Tout dépend de ses attentes, mais il est toujours intéressant de choisir un MOOC certifiant qui permettra de valoriser sur LinkedIn ou sur son CV le parcours que l'on a pu faire », estime Laëtitia Pfeiffer. Malgré tout, l’optimisation d’un MOOC bien suivi peut se faire de diverses façons. « Pour ma part, je demande aux étudiants de me prouver leur participation aux fils de discussions, ajoute Alphonsus Stewart. Certaines captures d’écran peuvent aussi être utiles pour la suite ou en entretien. Si l’un d’eux a lancé une discussion suivie par 30 participants par exemple sur un sujet pertinent, cela m’intéresse. »
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