Comment réagir à l'approche de la charrette

L'équipe de Cadremploi

Comme la plupart des catastrophes, un licenciement est précédé de signes annonciateurs. Comment les détecter ? Et surtout, comment transformer la "catastrophe" en triomphe ? La réponse de Benjamin Fabre, auteur de la chronique #FYI (for your information).
Comment réagir à l'approche de la charrette

Description de la situation

La charrette est à l’approche. Placide, sûre de son dessein, elle chemine tranquillement vers la porte de votre entreprise. Bientôt, elle accueillera de nouveaux passagers. Vous êtes peut-être sur la liste. Mais, à cause de ses essieux bien huilés et de la gestuelle feutrée de son cocher, elle ne fait quasiment aucun bruit... Comment savoir si vous serez du voyage ?

 

En ouvrant les yeux. Car s’il existe des signes avant-coureurs pour nombre d’événements tragiques (infarctus, séismes, AVC,…), il en est de même pour les congédiements. Voici, dans le désordre, quelques indices qui devraient vous alerter :

- Les résultats de votre boîte suivent une pente descendante du type Vallée Blanche (parts de marché anémiées, EBE négatif…). On voit des charrettes se promener joyeusement autour d’entreprises en pleine santé, une situation financière dégueulasse est donc un indice sérieux. Surtout si vous faites partie, comme c’est la mode, d’un centre de coûts à l’utilité relative.

- Depuis quelques temps, votre N+1 affiche à votre égard un comportement changé : plus sec, plus froid, plus fuyant. Plus fuyant, surtout…

- Depuis quelques temps, votre hiérarchie vous invite (avec des petites fleurs dans la voix) à utiliser votre compte formation ou à poser vos congés payés.

- Votre CE (si vous en avez un) montre une agitation inhabituelle. Par exemple, des réunions en sessions extraordinaires (au lieu d’une par mois d’habitude). De manière générale, gardez un œil sur toutes les instances représentatives du personnel (délégués syndicaux, délégués du personnel, sans oublier le très imprononçable mais néanmoins sympathique CHSCT). Elles sont toujours sur la brèche.  

- Les bons éléments de l’entreprise annoncent leur démission.

- Les ressources humaines affichent une mine préoccupée, voire surbookée (chose assez rare pour elles). Tétanisés à l’idée de commettre un délit d’entrave, ces braves gens sont néanmoins capables de lâcher, en échange d’un mot gentil (« Vous faites du bon travail à la DRH »), des confidences intéressantes.

- Votre entreprise entretient des liens croissants avec des régions sympathiques comme le Maroc, la Bulgarie, la Roumanie...

- La communication managériale change radicalement de style (passage du silence radio à une pluie de mails, ou l’inverse).

- On vous informe des réunions importantes une fois qu’elles ont eu lieu (ce qui rend votre contribution peu commode).

- Vous êtes un boulet.

 

Les clés pour s’en sortir

Si une majorité de ces critères se vérifie, vous ne devriez pas tarder à trouver, au chaud dans la carriole, une petite place pour vous. Conscient de votre sort, vous voilà désormais en position de le retourner en votre faveur. Cinq conseils :

1. N’essayez pas de faire de la résistance. La partie est déjà jouée. Et puis, vu le contexte décrit ci-dessus, s’accrocher à un tel job relèverait du masochisme.

2. Restez maître de vos nerfs. Évitez toute réaction à chaud (cassages d’objets…) et abstenez-vous de dire à votre hiérarchie que vous « savez ». Gardez sur elle un temps et une longueur d’avance.

3. Montrez à vos chefs, dans cet entre-deux, un zèle professionnel absolu et un comportement délicieux. Ils ne vont pas en revenir. Pour eux, l’opération va devenir psychologiquement plus compliquée ; leur main pourrait même se mettre à trembler. Profitez-en pour négocier des choses intéressantes (proratas de primes, indemnité supérieure au tarif légal, budget d’outplacement…). 

4. Organisez le rebond. N’attendez pas une minute pour arroser la planète de CV (on est mille fois plus attractif quand on est en poste). Et puis qui sait, c’est peut-être l’occasion de consacrer votre vie à autre chose…

5. Partez en beauté (bisous, pot de départ gargantuesque…). Ne laissez que des regrets. Tenez-vous bien droit, et montez dans le carrosse comme un empereur.

 

Et vous, avez-vous déjà fait l’expérience de la charrette ? Témoignez sur la page Facebook de Benjamin Fabre https://www.facebook.com/benjaminfabre2000

 

 

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