
Les 5 styles de management à favoriser en entreprise
Difficile de donner des recettes toutes prêtes, car il y a évidemment autant de styles de management que de managers en entreprise. Détaillons les différents styles de management en entreprise issus du Modèle Process Communication, souvent appelé Process Com.
1er style de management : le management bienveillant
Comment définir le management bienveillant, premier style de management ? La personne avant tout. Le manager bienveillant s’intéresse à ses collaborateurs en tant que personnes plus qu’à leurs activités.
Quel est la baseline de ce style de management ? Des gens à l’aise et heureux au travail sont des collaborateurs efficaces et motivés. Donc il est en permanence à leur écoute (parfois même de leur vie personnelle) et favorise les interactions entre les uns et les autres.
Dans quelle circonstances le management bienveillant est-il utile ? Dans toutes les situations quotidiennes. La bienveillance n’a jamais fait de mal à personne.
À déconseiller avec … une équipe qui met un point d’honneur à séparer vie pro et vie perso. En effet, ces marques d’attention chagrineront ceux qui sont mal à l’aise avec la dimension affective d’une relation pro.
2e style de management : le management autonome
C’est quoi le management autonome ? Comment définir ce style de management ? Ici, le manager délègue au maximum l’autorité et les responsabilités. Pour lui, il n’y a pas de chef qui tienne, tout le monde doit être autonome.
Dans quelle circonstances le management autonome est-il utile ? Ce style de management peut parfaitement convenir dans une équipe où les rôles de chacun sont clairement définis et où tout le monde apprécie l’autonomie dont il jouit. Il est même idéal dans une situation où la créativité est requise.
À déconseiller avec … des collaborateurs doux rêveurs qui ont besoin de cadre pour avancer.
3e style de management : le management démocratique
Idéal pour le mode projet, le management démocratique permet à chacun de laisser exprimer ses opinions, avis et autres réflexions au sein d’une équipe. C’est seulement après cette consultation que le manager agit et décide.
Ce type de de management permet également de renforcer la motivation de chacun.
Dans quelles circonstances ce style de management est-il utile ? Par exemple, le management démocratique peut être mis en place pour une mission en mode projet ou avec des équipes juniors, plus friands que leurs aînés, de débats plus participatifs.
À déconseiller avec … des collaborateurs qui sont davantage dans l’action/réaction. « Pour eux, ces échanges et autres débats s’apparentent à une perte de temps et les irritent », observe Pierre-Yves Sanséau, professeur à Grenoble École de Management (GEM).
4e style de management : le management autocratique
Utile en temps de crise, le management autocratique permet au manager de donner des ordres et des directives, mais également à demander à ses collaborateurs de rendre compte de ce qu’ils font.
Ce style de management est centré sur le résultat à atteindre, la tâche à accomplir et fait passer les personnes et la créativité au second plan.
Le management autocratique peut être mis en place dans des circonstances bien définies. « Ça marche par exemple en temps de crise, comme celle que nous connaissons actuellement avec la Covid-19, où il faut prendre des décisions rapides pour passer à l’action », souligne l’expert de GEM.
À l’inverse, ce type de management est à déconseiller dans deux types de situation :
- avec des collaborateurs ultra autonomes qui pourraient se décourager. Voire se rebeller.
- avec des salariés qui aiment discuter et échanger avant de passer à l’action. En effet, ce type de management ne supporte pas vraiment la communication ascendante.
5e style de management : le management appréciatif
Comment définir le management appréciatif ? Ce style de management nécessite de capitaliser sur les forces des membres de l’équipe. Le manager doit être en mesure de valoriser les points forts des collaborateurs, quelle que soit la situation, afin de créer un environnement motivant et engageant.
Ce type de management est utile dans de nombreuses circonstances. Par exemple,
- Dans les situations positives, il permettra de faire émerger les raisons du succès.
- Dans les situations plus complexes, il amènera de la sérénité dans l’équipe en faisant une focale sur le positif. « Par exemple, dans l’accompagnement du changement, un manager appréciatif saura d’abord mettre en avant ce qui ne change pas et valoriser ce qui a fonctionné, au lieu de faire un focus sur ce qui change et les nouveautés, ce qui peut être anxiogène pour les équipes. Il posera la question "pourquoi ça fonctionne ?" au sujet de ce qui marche, et "comment faire pour ajuster ?" afin de développer cette bonne pratique. En revanche, il proscrit la question "pourquoi ça ne fonctionne pas ?" », illustre Jean-Christophe Walter, responsable de l’offre Management, Leadership et coopération chez CSP – The art of Training.
À déconseiller avec … personne. C’est la bonne nouvelle : il est possible d’être appréciatif avec tout le monde, quel que soit son style de personnalité. En effet, qui n’aime pas qu’on valorise son travail ? « Alors, bien sûr, des personnes qui sont plus facilement orientées vers la résolution de problèmes pourront avoir des difficultés à comprendre qu’on ne pose pas la question du "pourquoi ça ne fonctionne pas ?". En réalité, c’est simple. Il s’agit de réaliser qu’on ne peut pas refaire le passé. Donc, quel est l’intérêt de parler des problèmes du passé qu’on ne peut pas changer ? », insiste-t-il.
Y-a-t-il un type de management à bannir ?
Si certains styles de management sont vivement conseillés, il en existe un que tout manager doit fuir à tout prix. Il s’agit du management théocratique.
Il consiste, pour le manager, omniscient et omnipotent, à se positionner en être supérieur qui connait tout sur tout. Sans laisser de place à d’éventuelles contradictions. On parle aussi de manager toxique.
Comment déterminer son style de management ?
Pour identifier son style de management « dominant », il faut d’abord s’interroger sur ce qui fonctionne bien à un instant T et pourquoi.
« En parallèle, identifiez les situations concrètes plus problématiques. Interrogez-vous sur les causes des dysfonctionnements et sur ce qu’il faudrait mettre en place pour que cela marche », conseille Thierry Pacaud, dirigeant de Team4development. Et puis, ne perdez jamais de vue, que le style de management varie selon le type de managés. Avec certains, vous devrez peut-être être plus directif et moins dans le démocratique. D’autres apprécieront davantage un management bienveillant que les autres. La principale qualité d’un manager est justement d’être capable d’adapter son style de management à chaque membre de son équipe (par exemple apprendre à manager un HPI), de réajuster ses décisions et de savoir s'entourer des meilleurs.
Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.