Haro sur la rumeur

L'équipe de Cadremploi

La rumeur s'avère être le principal vecteur d'informations en entreprise. On pourrait presque en rire si cette importance de la rumeur n'était pas le symptôme d'un manque de communication, typiquement français entre la direction et ses collaborateurs.

La rumeur : spécialité française

Notes internes, réunions ou affichage, on se dit que le premier vecteur d'informations en entreprise figure forcément parmi ces trois-là. En réalité, il serait plutôt le fait d'un media beaucoup plus puissant : la rumeur. C'est du moins ce qui ressort d'une étude européenne réalisée par le cabinet ISR (International Survey Research) où il apparaît que 67 % de nos compatriotes estiment apprendre les choses importantes concernant leur entreprise par le biais de cette bonne vieille rumeur, bien avant toute autre forme de communication. Un phénomène qui ne touche que 50 % des cadres. Autre enseignement tiré de cette étude, il s'avère que cette non communication française s'aggrave puisque, lors de la précédente enquête en 2000, seuls 59 % des salariés s'estimaient informés par « radio couloirs ». Une augmentation qui place la France à la dernière place du classement européen, ex-aequo avec la Grande-Bretagne. Comme d'habitude, c'est un bon élève nordique qui s'offre la palme : au Danemark, la rumeur n'emporte que 41 % des suffrages. Des chiffres quelque peu inquiétants qui démontrent, si besoin en était, le manque de communication entre les dirigeants hexagonaux et leurs collaborateurs, mais aussi entre les cadres et leurs subordonnés.

Un média coûteux

Certes, tout serait pour le mieux dans les meilleures des entreprises si cette fameuse rumeur était un média comme tant d'autres, se contentant de véhiculer les informations établies entre les membres du personnel. En plus, les bavardages à la machine à café sont totalement gratuits et ne mobilisent absolument pas les énergies du service de communication interne. Sauf que les bonnes ou mauvaises nouvelles ainsi véhiculées sont au mieux tronquées et au pire déformées. Et pour être démenties, réhabilitées et livrées telles qu'elles sont ou telles que l'encadrement souhaite qu'elles soient, il faut, du coup, déployer une énergie et donc des moyens décuplés.

Contre la rumeur : la transparence

Alors que faire ? Assécher les rumeurs lorsqu'elles apparaissent, certes. Mais mieux vaut éviter de les faire naître. Et le seul remède s'appelle transparence. Tout dire, tout le temps et à tout le monde est évidemment un vœu pieux. Même si la communication ouverte et tous azimuts est possible sur bon nombre d'information non stratégiques. Restent les projets importants, décisifs et, bien sûr, confidentiels. Il n'est pas rare qu'un groupe de cadres travaillent de concert sur un même projet classé « secret défense ». Et pas question d'en divulguer les tenants, avant qu'ils ne deviennent des aboutissants. Alors pour éviter la propagation, on peut observer deux règles essentielles : le cercle de grands initiés au secret doit être le plus restreint possible et l'étude du projet, avant la prise de décision, se doit d'être la plus rapide. Il faut toujours aller plus vite que la rumeur et sitôt la dite décision prise, elle doit être communiquée immédiatement à l'ensemble du personnel. Des préceptes jamais simples à appliquer, mais le simple fait de tenter de les mettre en œuvre fera gagner un peu de terrain à la lutte contre cette bonne vieille ennemie de l'information objective, qu'est la rumeur.

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