Indécis ? Trouver le bon coach « mobilité »

Sylvia Di Pasquale

Changer de poste ou d'entreprise ? Se réorienter ou persévérer ? Il n'est pas toujours facile de prendre la bonne décision en comptant sur ses seuls neurones. Des conseillers privés peuvent vous aider, à condition de ne pas vous tromper de pros... et d'accepter de financer leurs services à vos frais.

Est-ce le bon moment de changer de job ? La conjoncture est favorable, des opportunités se présentent. Mais vous, vous sentez-vous prêt à franchir le pas ? Pas simple de prendre une décision concernant son propre avenir.

Pourquoi faire appel à un coach ?

Quand ça bloque, une aide extérieure peut s'avérer salvatrice. Et si traditionnellement le recours aux coachs, conseiller en bilan de compétences ou psychologues est à l'initiative des entreprises, qui « offrent » ces services à leurs cadres les plus méritants, des cadres de plus en plus nombreux font eux-mêmes appel à des conseillers privés qu'ils paient sur leurs propres deniers. Soit parce que leurs employeurs restent sourds à leurs envies ou qu'ils souhaitent préparer une reconversion en toute discrétion. Dans certains cabinets, ces consultations représentent déjà plus de 10 % du chiffre d'affaires. Malgré leur coût élevé, elles sont payantes à court terme. A condition de sonner à la bonne porte et ne pas s'égarer dans le dédale des experts du « conseil en évolution » ou en « repositionnement professionnel ».

Coach : stimulateur de carrière

L'envie de bouger n'est pas formulée, mais l'ennui, la routine et le manque d'évolution commencent à se faire sentir. Le recours à un coach en évolution ou en repositionnement professionnel sert à clarifier les choses, à identifier les envies, les goûts et les possibilités du candidat à l'aventure. L'avantage ? « Il va vite, reste dans un cadre pro, ne psychologise pas à outrance, résume Alain, DSI dans l'industrie, qui a recours au service d'un coach « en décision » comme il l'appelle. Rien à voir avec le coach que ma boîte m'avait offert en tant que manager. Le mien m'aide à faire un choix de carrière, à décider s'il n'est pas dangereux d'accepter l'offre d'une ONG pour me faire plaisir. Sachant que je perds 30 % de mon salaire mais que je gagne une corde internationale au passage. J'ai fait appel à un ancien PDG industriel reconverti en coach. Il sait ce que je vaux sur le marché, il connait les besoins des mastodontes industriels du secteur que j'espère un jour intégrer, il m'aide à évaluer objectivement la parenthèse que je veux m'offrir. Je suis guidé dans ma décision par quelqu'un d'informé et de futé. C'est ce que je cherchais. »
Le nombre de séances individuelles - trois ou quatre heures suffiront dans le cas d'Alain - dépassent rarement les douze, quota fixé par la plupart des professionnels. Et s'il en coûte de 250 à 400 euros de l'heure pour les entreprises, les cabinets qui se sont ouverts aux particuliers ont également adapté leurs tarifs. Il faudra donc prévoir entre 70 et 150 euros par séance, selon la notoriété du prestataire. Pour le choisir, il est préférable d'en passer par le bouche à oreille. L'expérience réussie d'un ami ou d'un collègue avec un coach vaut mieux que toutes les cartes de visite. Les plus sérieux d'entre eux se retrouvent au Syntec Conseil en évolution professionnelle (liste sur Syntec Conseil en évolution professionnelle) ou à la société française de coaching (société française de coaching) qui regroupe 600 membres.

Psy : mieux se comprendre pour mieux choisir

Les coachs sérieux le répètent : « nous ne sommes pas des psys ». Et dans les cas où les questions ne relèvent pas seulement d'évolution de carrière, mais traduisent un mal-être plus général, alors le recours à un psy n'est pas aberrant. « Je ne savais plus si je détestais mon job, ma boîte, le secteur ou la terre entière, reconnaît Suzanne, 43 ans et ex manager d'agences bancaires devenue directrice d'une maison de retraite. Une psychologue spécialiste des milieux professionnels m'a aidé à identifier mes frustrations et à trouver ma voie. Avec ce nouveau job, je réconcilie mes compétences et un besoin d'altruisme que je ne nourrissais pas dans la banque. Etrangement, ça m'a pris neuf mois... le temps d'une grossesse. »
La plupart des consultations durent moins longtemps et permettent de mettre fin à une relation parfois délétère : « En quatre séances, j'ai identifié la relation dangereuse qui me liait à mon employeur, explique Marwin, responsable logistique. Un substitut au père que j'avais perdu, et qu'il me fallait satisfaire en bossant comme un dingue. Un psychothérapeute m'a aidé à en prendre conscience et j'ai décidé de démissionner. Aujourd'hui, j'ai appris à travailler pour moi et je fais très attention à la nature des relations que je tisse au boulot. »

S'il s'agit de problèmes plus graves, tels qu'un cas de harcèlement moral ou sexuel, voire des cas de stress aigu, mieux vaut s'orienter vers une consultation chez un médecin-psychiatre. Certains d'entre eux sont d'ailleurs spécialisés sur ces maux de l'entreprise. En région parisienne et dans les grandes villes françaises, il existe même des consultations gratuites de « souffrance au travail ».

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Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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