Jeunes dip’ : 4 secteurs où progresser (très) rapidement

Sylvie Laidet-Ratier

Certains jeunes diplômés connaissent des progressions de carrières fulgurantes. Leur secret ? Avoir misé sur le bon secteur. Rencontre avec 4 cadres qui ne manquent pas d'audace.

La distribution spécialisée 

Tiphanie Garcia, 24 ans, devenue responsable d’un showroom Decoplus Parquet (République, Paris) au bout d’un an.

12 mois ! C’est le temps qu’il aura fallu à cette jeune femme pour décrocher un poste de responsable. Après des études de commerce (BTS NRC et Licence professionnelle responsable de développement commercial), elle s’envole pour l’Australie pour parfaire son anglais. L’aventure tourne court. Elle rentre à Lyon bien décidée à ne pas chômer.

« Au bout de 2 semaines, j’ai décroché 3 entretiens et j’ai finalement accepté le poste de commercial itinérant proposé par Decoplus Parquet à Paris ». Durant un an, elle arpente Paris, Lille, Toulouse, Genève et Marseille pour assumer au pied levé les absences des responsables des showrooms de l’enseigne. Sa fiche de poste est claire : vendre. Le service après-vente revient au responsable.

« Mais moi, j’ai pris des initiatives. J’ai réglé des litiges et géré des ventes de A à Z. Je n’allais pas dire au client, « revenez demain, ce n’est pas mon boulot », explique-t-elle. Sa pro-activité paye. Au bout d’un an, l’enseigne lui confie la gestion du showroom parisien de République. Côté salaire, pour l’instant pas de changement, elle perçoit un fixe et une commission sur ses ventes.

 

L’informatique

Matthieu Moreau, 34 ans, directeur d’agence chez Alten. Au cours de ses 5 postes dans la boîte -en 8 ans-, il est passé de zéro management à la gestion d’une business unit de 110 consultants. 

Chez Alten, on voit pour payer, on ne paye pas pour voir. Donc, dès sa prise de poste comme consultant, Matthieu Moreau a pris les devants pour devenir ingénieur d’affaire.

« Pour montrer mes compétences et mon appétence pour le développement du business, j’ai rencontré des prescripteurs d’un niveau supérieur, ce qui nous a permis d’adresser de nouveaux secteurs d’activité chez nos clients », se souvient-il.

De même, dès le départ, il a fait part à sa direction de sa volonté d’évoluer régulièrement. Comme tous les nouveaux entrants, il a également bénéficié des conseils avisés d’un mentor, la personne qui l’a recruté il y a 8 ans. « Il m’a aidé à définir mes objectifs et à construire des plans d’actions cohérents pour les atteindre. Il a également parfois calmé mes ardeurs de vouloir évoluer trop vite », conclut-il.

 

La banque


Armand*, 40 ans, directeur dans une très grande banque. En 13 ans, et 5 postes, Il est passé d’agent commercial dans une banque mutualiste à directeur d’agence.

Depuis son entrée dans la vie active en 1999, Armand a bien compris qu’une carrière se jouait avant 45 ans. Donc tous les ans, lors de son entretien annuel d’évaluation, il se déclare en écoute active.

« Sans vouloir passer pour quelqu’un qui a la bougeotte, j’exprime à mon manager que je suis preneur si tel ou tel challenge se présente. Si on ne demande pas, on n’obtient rien », analyse-t-il.

Ce Toulousain d’origine, qui « ne se voit pas au nord d’une ligne Bordeaux-Toulouse », a toujours assumé ce choix. Selon lui, mieux vaut être transparent sur le sujet plutôt que de devoir décliner des propositions alléchantes à l’autre bout de la France. Une stratégie qui semble payante. À chaque prise de responsabilité, son salaire annuel a augmenté de 4 000 à 6 000 euros.

*le prénom a été modifié pour conserver l'anonymat. 

 

La grande distribution

Charlène Bonnefoi, 28 ans, responsable d’exploitation service après-vente chez Auchan. Elle a occupé 3 postes en 5 ans, en passant de 10 à 60 personnes à manager.

En aout 2009, Charlène Bonnefoi débute comme chef de rayon « charcuterie – traiteur- fromagerie » puis « pâtisserie » chez Auchan. « Mais ce n’était pas ma vocation. Alors j’ai multiplié les initiatives pour aller au delà de mon poste.

J’ai participé à des groupes de travail transverses, j’ai été relativement flexible et j’ai pu remplacer mon manager en comité de direction », se souvient-elle. Une audace payante car en janvier 2011, elle est détectée par la DRH comme étant une « jeune pousse ». S’en suivent alors une formation interne de 18 ans et un poste de chef de secteur avant un congé maternité.

Six mois après son retour, elle expose ses motivations pour changer de job. « Dans l’enseigne, on ne nous reprochera jamais de dire mais plutôt de se taire», commente-t-elle. À l’écoute, la DRH lui propose un job dans le e-commerce et une direction de magasin. Elle refuse car cela ne correspond pas à ses souhaits. « Il faut aussi savoir dire non. Ma franchise a été appréciée car cela prouvait que je savais quel axe donner à ma carrière », conclut-elle.

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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