Jeunes diplômés : un business game pour se faire recruter ?

Méréva Balin

Les grands groupes internationaux multiplient les initiatives pour attirer les jeunes diplômés à haut potentiel. Et ils sont de plus en plus nombreux à opter pour une approche ludique : le business game. Êtes-vous prêt ?
Jeunes diplômés : un business game pour se faire recruter ?

Du travail en plus ? C’est sûr, mais participer à un business game c’est aussi une sacrée opportunité : acquérir une expérience qui peut valoir cher sur un CV,  rencontrer des professionnels d’un secteur auquel vous vous destinez et pourquoi pas même leur taper dans l’œil et se faire recruter pour un stage… et plus si affinités. Le tout est de savoir dans quelle aventure vous mettez les pieds pour en tirer le meilleur parti.

 

Différencier les attentes des entreprises

Chez Microsoft, les choses sont claires. Sa compétition technologique internationale, l’Imagine Cup, « n’est pas un moyen de recrutement ». Mais on imagine sans peine le bien que peut faire la participation à ce business game sur un début de carrière. Autre stratégie chez L’Oréal, considéré comme pionner dans ce secteur avec Brandstorm, qui ne cache pas ses ambitions. « Dès le départ, le recrutement en soi était un de nos objectifs », précise Carole Pasco-Domergue, directrice de la marque employeur L’Oréal. Le leader mondial des produits cosmétiques annonce plus de 150 embauches par an via son concours.

En règle générale, le recrutement intervient dans un second temps dans la stratégie d’un business game. Ainsi Decathlon a embauché 16 personnes sur ses 15 000 collaborateurs français grâce aux Coéquipiers.

 

Dans les grandes écoles de commerce mais pas seulement

« Initialement, les grandes écoles de commerce ont été notre niche d’entrée », raconte Frédéric Brun, responsable RH de Decathlon. Avec les Coéquipiers, l’enseigne de produits sportifs voulait se faire connaître des élèves d’HEC ou de l’ESSEC. Ces profils étant sous représentés dans l’entreprise.

Le challenge Auchan, quant à lui, propose de découvrir le quotidien d’un hypermarché et le métier de responsable de rayon. Ainsi la majorité des business game cherchent au départ des compétences en marketing et en vente.

Peu à peu, les concours se complexifient. Cette année, les participants du Brandstorm ont planché sur une thématique Technologie/Digital. « Nous demandons des compétences de plus en plus diverses et complémentaires », prévient Carole Pasco-Domergue. L’Oréal entend ainsi s’ouvrir aux profils venus des écoles d’agronomie ou d’ingénieurs.

Les Coéquipiers 2016 ont fait intervenir des étudiants en design ou en communication. L’ouverture vers d’autres formations universitaires ou professionnelles devrait se poursuivre en 2017.

 

Étoffer son réseau dans un cadre décontracté

Tous les responsables RH interrogés insistent sur la simplicité des rapports permis par cette approche ludique. « Les étudiants rencontrent le directeur général ou les ingénieurs des grandes marques, décrit Frédéric Brun. Tout le monde se tutoie très rapidement. »

Les collaborateurs interviennent en tant que membre du jury ou tuteur. Les finales sont alors l’occasion d’en apprendre plus sur leur quotidien, leurs responsabilités ou leurs rapports avec la hiérarchie. Tout cela avec un minimum de langue de bois.

Gagner ou non la compétition n’est au final qu’accessoire. L’important est de rencontrer, voire de se faire remarquer, par les cadres dirigeants. En obtenant leurs coordonnées, on se constitue alors le fameux réseau, indispensable pour les recherches d’emploi à venir.

 

Travailler comme un cabinet de consulting

Les business games aboutissent à des projets concrets que l’entreprise se charge ensuite de mettre en œuvre. « Les participants au challenge Auchan nous apportent une vision externe, souligne Claire Bertin, responsable sourcing et marque employeur d’Auchan Retail France. Ils planchent comme un petit cabinet pour nous faire un état des lieux sur une problématique et nous apporter des solutions. »

Les étudiants  confrontent leur savoir aux réalités de la vie en entreprise. Le budget, les contraintes de temps, les relations avec les différents services qui composent la société… Le business game apparaît comme une première expérience professionnelle. À valoriser dans son CV.

Méréva Balin
Méréva Balin

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