1. « Cette année, tu as livré une performance honorable. »
=
Vous avez cartonné. Votre N+1 n’ose pas vous le dire en ces termes, pour éviter de vous gonfler la tête, mais vous êtes en position de réclamer des choses intéressantes. Donnez-vous toutes les chances de réussir votre entretien annuel d'évaluation.
2. « La lecture de tes points forts ne doit pas occulter certaines voies d’amélioration que nous t’encourageons à emprunter rapidement, voire très rapidement. »
=
Vous avez fait une année de merde. Si vous continuez ainsi, il n’y aura pas de prochain entretien d’évaluation, vous risquez la procédure de licenciement.
3. « Désolé, on ne peut pas t’augmenter cette année… Mais sache que tu vaux bien plus que ton salaire. »
=
Si la deuxième partie de cette phrase a suffi à vous faire passer la pilule de la première, c’est que votre égo vous rend hautement manipulable. Travaillez-y. Non seulement votre boss s’est foutu de vous, mais il en a tiré un plaisir de fin gourmet. À l’heure qu’il est, il raconte sa punchline à tous ses amis du Rotary club, ravi.
4. « J’aimerais qu’en 2018 on fonctionne mieux ensemble… On a des choses à s’apprendre toi et moi, travaillons plus étroitement, qu’en dis-tu ? »
=
Votre boss vous apprécie. Pas pour les raisons que vous espérez, mais il vous apprécie. Surveillez la porte de sortie.
>>Retrouvez toutes les chroniques de Benjamin Fabre
5. « Le moment est venu de passer à l’exercice du 360. Dis-moi ce que tu as sur le cœur, parle-moi sincèrement de mes capacités managériales. Tu peux tout me dire ! »
=
J’espère que vous n’avez pas pris cette invitation débile au pied de la lettre ? Les évaluations 360° sont des pièges que vous devez enjamber avec l’altitude de l’aigle royal. Couvrez votre boss de compliments sur ses "capacités managériales" et arrosez-moi cela d’un tout petit reproche pour crédibiliser votre prose. Le cocktail parfait.
Et vous ? À quelles perles avez-vous eu droit lors de votre entretien d’évaluation ? Témoignez sur la page Facebook de Benjamin Fabre