Les voitures de fonction préférées des cadres

Michel Holtz

Graal de l’avantage en nature, la voiture de fonction répond à des codes et des modes bien précis. Des choix faits par les entreprises, mais aussi par les cadres, pour des raisons d’image et d’économie. Quels sont les modèles qui ont la cote ?

C’est la médaille sur le plastron : les clés de sa voiture de fonction restent pour le cadre la clé d’une certaine reconnaissance de la part de son employeur. Quand bien même ce dernier userait de ce cadeau stratagème pour éviter une augmentation de salaire. Et même si cet avantage en nature est soumis à des charges. Car il ne faut pas le confondre avec le véhicule de société ou de service, que le salarié n’a pas le droit d’utiliser pour son usage personnel. Le véhicule de fonction, quant à lui, transporte le cadre au boulot, en week-end et en vacances. Il s’accompagne même souvent d’une carte essence, permettant de faire le plein gratuitement, avec des limites fixées entre 100 euros par mois et un crédit illimité. Coût de l’affaire : 500 euros, en moyenne, pour l’entreprise, et autant de gagné pour le salarié. Une somme qui comprend la location de l’auto (car elle est généralement la propriété d’un loueur longue durée), l’assurance, les charges, la taxe sur les véhicules de société et l’essence.

Une short list pour choisir son auto

Les règles, en matière de choix, sont assez immuables. La DRH soumet au cadre une short list comprenant plusieurs modèles. Évidemment, le niveau hiérarchique d’un col blanc… va déterminer le type de voiture dont il aura usage. Un niveau qui se définit par « segments ». Aux cadres moyens, véhicules moyens et compacts. Un domaine où les VW Golf, Mercedes Classe A et depuis peu Nissan Qashqaï arrivent en tête des choix.

Pour les cadres plus supérieurs, des voitures de tailles et de prix supérieurs. Et si dans le domaine des autos moyennes, le trio de tête est constitué de deux véhicules allemands, dans ce segment supérieur, il est entièrement squatté par les premium germaniques. BMW, Audi et Mercedes sont les grands gagnants de cette course. Ce marché représente d’ailleurs pour les trois marques la majorité de leurs ventes à travers toute l’Europe.

Ce choix germanique est également une bonne affaire pour les entreprises qui louent ces autos. Car les Allemands sont les spécialistes des moteurs puissants et non polluants. Et les gestionnaires de flottes d’entreprises ont l’œil vissé sur l’émetteur de dioxyde de carbone. Car au-delà du seuil de 140g au km, ces voitures sont soumises à une très forte hausse de la TVS (taxe sur les véhicules de société).

Des voitures de fonction en fonction des modes

Comment faire son choix ? Évidemment, les cadres sacrifient aux mêmes tocades que les autres automobilistes. Et hors les grandes berlines statutaires, eux aussi ont craqué pour les SUV. Ces simili 4x4 ont supplanté dans leur cœur les monospaces qu’ils affectionnaient jusqu’il y a quatre ans. Dorénavant, les BMW X5 et Audi Q5 figurent parmi les premiers choix des cols blancs. D’autant que la première marque a enfin réussi à perdre son image de "voitures de voyou" qui lui collait à la peau depuis deux décennies. Résultat : en 2012, BMW a doublé Audi son concurrent de toujours dans la course aux autos de fonction.

Des entreprises militantes

Restent quelques boîtes hexagonales qui mettent un point d’honneur à faire rouler leurs cadres dans des autos françaises. Elles sont rares. Comme le spécialiste du matériel anti-incendie Eurofeu (900 salariés), qui ne propose à ses collaborateurs que des Renault. D’autres, comme Veolia Environnement, glissent systématiquement dans leur short list des modèles PSA (Peugeot 508, Citroën DS5). Mais les voitures proposées ne sont pas souvent retenues. Dans le domaine des autos de fonction, comme dans celui des voitures vendues aux particuliers, les marques françaises perdent des parts de marchés. Et l’avantage reste, très largement, en faveur du modèle allemand.

Michel Holtz @ Cadremploi.fr

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Michel Holtz
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