Mettez du bio dans votre carrière

Tiphaine Réto

Un peu de vert sur votre cv, vous y aviez déjà pensé ? En Rhône-Alpes, le secteur du bio connaît un fort développement et devient un enjeu stratégique pour les entreprises. A la pointe des innovations techniques, commerciales et marketing, le bio investit tous les marchés, se professionnalise et recrute des profils de plus en plus exigeants.

Fini le temps où le secteur du bio se voyait reléguer au rang d'économie de seconde zone. En Rhône-Alpes, première région en nombre d'exploitations bio, la filière attire de plus en plus de grands groupes et les entreprises misant sur un mode de consommation plus naturel se développent.

40 % de croissance dans les cosmétiques

« Au niveau de l'agroalimentaire, c'est un marché qui croît de 10 % par an », explique Séverine Chastaing, chargée de mission à Bioconvergence Rhône-Alpes, une association regroupant les professionnels du secteur agrobiologique de la région. Une croissance qui atteint même 40 % par an dans la filière cosmétique.

Une belle diversité agricole

« Historiquement, la Drôme, notamment, a toujours été un département leader sur le bio, souligne Olivier Markarian, directeur commercial de Markal. Notre situation géographique nous permet d'avoir une belle diversité agricole. » Petit-fils du fondateur de la minoterie, l'entrepreneur ne peut s'empêcher d'admirer les évolutions de son marché : « il y a dix ans, personne ne pariait une cacahouète sur nous. Aujourd'hui on nous envie. » Et pour cause : Markal conquiert chaque année de nouveaux marchés. « Nous nous développons très bien en Angleterre et aux Etats-Unis, et nous venons de démarrer l'export sur le Moyen-Orient, l'Asie du Sud-Est et l'Europe de l'Est », énumère le chef d'entreprise.

Commercial, marketing et logistique

Idem pour la société Euro-Nat. Partie de l'idée d'une commercialisation française du quinoa (une céréale sud-américaine), la société a diversifié ses gammes et développé la distribution de ses marques. Aujourd'hui, 177 salariés travaillent pour le groupe. « Depuis trois ans, nous recrutons régulièrement des commerciaux et de nouveaux collaborateurs en marketing et en logistique », annonce Séverine Daujam, attachée de direction de l'entreprise.

Des opportunités pour les cadres

Et pas question de restreindre les embauches aux seuls rescapés de l'époque baba-cool : « il faut démystifier l'idée qu'on n'emploie que des convertis ou des fanatiques, souligne Olivier Markarian. Moi, ce qui m'intéresse ce sont des gens qui ont envie de prendre part à un projet d'entreprise. »
Pour lui, la professionnalisation du secteur rend judicieux le choix d'une carrière dans le bio pour un cadre. « S'il existe encore une myriade de toutes petites entreprises, commente Olivier Markarian, la plupart d'entre nous ont réussi à atteindre la taille de PME et recherchent sans cesse à croître. »

Les géants sur le secteur

Croître pour mieux s'adapter aux lois du marché. Car loin de la petite structure vivotant sur ses terres, le bio attire de plus en plus de géants de la consommation. Danone, Picard ou L'Oréal investissent de plus en plus dans la filière.
Un attrait dû tout autant à l'engouement des consommateurs pour le bio qu'à un réel dynamisme des acteurs du secteur. Travaillant sans cesse sur de nouvelles entrées de gamme, la filière bio accorde une grande place à l'innovation. En Rhône-Alpes, le programme Bio'innov accompagne d'ailleurs chaque année dix entreprises dans leurs stratégies de développement.

Recherche et Développement

« Que ce soit dans la transformation des matières premières, dans le design des produits, dans l'adéquation des emballages, le bio est un secteur qui demande de plus en plus d'investissements dans la Recherche et le Développement », précise Séverine Chastaing, à Bioconvergence. Preuve s'il en est encore besoin, que le bio n'a pas fini de faire parler de lui.

Tiphaine Réto
Tiphaine Réto

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