Description de la situation
Il est passé à l’attaque. Grisé par votre silhouette de rêve, et enhardi par le climat de complicité qui règne entre vous deux (climat que vous aurez peut-être, si vous êtes « bon fayot », savamment tissé), votre boss a décidé de lever le voile sur ses intentions. Ce ne sont plus des signaux, mais des appels de phare : convocations intempestives (pour des broutilles), petits mots via l’outil de messagerie interne (avec smileys), allusions répétées à son couple « qui bat de l’aile », invitations à l’opéra… Ces marques d’attention, aussi limpides que pressantes, ne vous laissent plus le choix : vous devez réagir.
Les différentes solutions
- Option 1 : céder.
Qui suis-je pour vous l’interdire ? La vie de bureau est déjà suffisamment lénifiante, si on ne peut même plus prendre un peu de bon temps… Au-delà des voluptés qu’on imagine, ce pourrait être une occasion, avec un peu de malice, de mener votre N+1 à la baguette et d’en tirer quelques avantages ? Et puis qui sait, recevoir des avances est peut-être, pour certains d’entre vous, un événement qui survient une fois par décennie ? En tout cas, soyez sûr d’une chose : vos amis feront tout pour vous en dissuader. Vent debout, ils vous inonderont d’interdictions et de menaces terribles, en invoquant des sanctions divines et autres adages de haute volée du type « No zob in job » qui gagneraient, en tout cas pour celui-là, à se confronter un peu aux statistiques (1/3 des couples se forment sur leur lieu de travail). Tenez bon.
- Option 2 : faire semblant de ne pas comprendre.
J’aime assez cette posture. Elle consiste à regarder la bestiole multiplier les assauts en gardant un masque placide, souriant et vaguement stupide. Face à ce mur d’incompréhension, l’autre devrait finir par se décourager… ou bien par perdre carrément ses nerfs. Sang-froid et jeu d’acteur exigés.
- Option 3 : lui dire que vous êtes déjà pris.
C’est mignon, mais pas tellement productif… Si cela suffisait à décourager les offensives galantes, cela se saurait, non ?
- Option 4 : éteindre ses ardeurs sans lui faire perdre la face.
La voilà, la vraie prouesse. Mettre un râteau à quelqu’un, c’est facile. Mais ne faites jamais cela à votre boss : le pauvre est convaincu d’avoir sur vous un ascendant charismatique de tous les diables, imaginez un peu sa désillusion... Non, la meilleure stratégie, c’est de poser un éteignoir musclé sur ses envies sans toucher à son amour-propre. Pour cela, j’en suis navré, vous allez devoir vous transformer en tue-l’amour ambulant. En attendant les vôtres, voici quelques pistes efficaces :
| Vous êtes une femme | Vous êtes un homme |
| Parler de votre chat | Parler de vos problèmes de peau (psoriasis…) |
| Parler de votre père avec des relents d’admiration dans la voix | Parler du Paris Saint-Germain (quoique, c’est presque devenu « hype »…) |
| Essayer de faire des blagues | Peupler votre conversation de réflexions totalement inintéressantes (« Internet a tout chamboulé », « Léonard de Vinci était drôlement brillant », « Aujourd’hui ça fait 7 ans et 7 mois pile que j’ai eu mon permis de conduire, dingue non ? », etc.) |
| Minauder comme Carrie Bradshaw de la série Sex and the City | Rire comme un marcassin / porter les mêmes vêtements 12 jours consécutifs (j’insiste sur le 12) |
| Insister en permanence sur les notions de fidélité et d’engagement | Insister en permanence sur les notions de camaraderie, de convivialité et de 3e mi-temps... |
Et vous, quels sont vos plus beaux tue-l’amour professionnels ? Témoignez sur la page Facebook de Benjamin Fabre
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