Pourquoi j'ai choisi d'être ingénieur en Allemagne ?

Tiphaine Réto

Le travail en France, elle ne connaît pas. Christine Hamon, 28 ans, est salariée en Allemagne pour un groupe belge. Ingénieur-chimiste dans les R&D de l'entreprise, elle est responsable d'un projet de développement de piles à combustibles. Et ne cherche pas à tout prix à rentrer au pays.

C'est un parcours sans faute : une prépa chimie à Rennes, un diplôme d'ingénieur de l'ECPM (Ecole Européenne de Chimie Polymères et Matériaux) à Strasbourg, une année « sandwich » dans un labo aux Etats-Unis, puis un stage de fin d'études dans un grand groupe chimique belge qui lui ouvrait la porte à un premier CDD. Le CV de Christine Hamon est idéal pour être nommée chef de projet R&D... en Allemagne. « Je n'ai jamais cherché en France, précise Christine. C'est plutôt une opportunité que j'ai saisie. »

Un poste proposé très vite

Des opportunités et des choix de vie. « A la base, j'ai choisi d'aller m'installer à Bruxelles pour être proche de mon ami. Quelques mois après le début de mon contrat, l'entreprise pour laquelle je travaillais, Solvay, m'a proposée un poste près de Francfort à la suite de la création d'une joint-venture avec le groupe Umicore. C'était un beau projet et j'ai accepté, en accord avec mon ami qui a pu me suivre sur place. »

Beaucoup d'amis de promos à l'étranger

Trois ans après la fin de ses études, Christine est donc responsable de projet et assure un rôle d'expertise sur l'un des composants d'un domaine en développement : la pile à combustible.
« N'ayant jamais essayé de trouver du travail en France, je ne sais pas si c'est difficile d'y trouver un job dans mon domaine. Mais dans mes amis de promo, j'observe que beaucoup sont aujourd'hui à l'étranger, principalement en Angleterre et en Allemagne. »

Des avantages financiers...

Et pour cause puisque l'Allemagne en particulier, avec plus de 100 000 postes d'ingénieurs vacants, n'hésite pas à faire de l'œil aux diplômés des pays voisins. Et ne compte pas ses atouts-maîtres. A commencer par des salaires avantageux : selon l'enquête annuelle du Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France, en 2008, les Franzözich pouvaient espérer un salaire médian de 65 000 euros Outre-Rhin contre 52 5000 euros en France.

... et sociaux

« En moyenne, c'est vrai, les salaires sont plus élevés ici, confirme Christine, même si les avantages extra-légaux, comme les tickets-restos, sont plus limités. En revanche, on a six semaines de vacances par an, des congés maintenus dès la première année de CDD et de CDI. »
Venir s'installer en France ? Pour Christine, la réponse reste ouverte. « Peut être plus tard, pour les enfants. Mais nous sommes très contents de vivre à l'étranger. » Et d'envisager, plutôt, de tester une nouvelle contrée.

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