Profiter de l’été pour fayoter au bureau ? Les conseils avisés de Benjamin Fabre

Benjamin Fabre

[Chronique] Ce n’est pas seulement pour la rime : de toutes les saisons, l’été est la meilleure période pour fayoter au bureau. À condition de savoir s’y prendre… Comment profiter des chaleurs pour amadouer votre chef ? La réponse de Benjamin Fabre.
Profiter de l’été pour fayoter au bureau ? Les conseils avisés de Benjamin Fabre

Jeudi soir. Dix-neuf heures. Votre bureau est une fournaise. La climatisation est en panne, comme d’habitude, et vos locaux sont équipés de fenêtres qui n’ouvrent pas sur l’extérieur (ce qui est assez curieux pour des fenêtres) et génèrent, en ces jours caniculaires, un magnifique effet de serre. Les chemises sont fatiguées. Humides. Pour ne pas dire odorantes. Qu’y a-t-il à espérer de cet enfer ?

Tout. Car il représente, pour ceux qui savent l’entrevoir, une formidable chance pour votre carrière. En cette période décalée, suspendue, où les open space sont plus paisibles, les comités plus rares, les rapports humains plus souples, les masques fêlés, on voit émerger une solidarité tacite, presque enfantine, entre les combattants, les vrais, ceux qui sont sur le pont, tandis que les autres sont à la plage (les lâcheurs), les liens se resserrent, on fait des apéros, on efface la frontière pro/perso, un peu, beaucoup, tout cela peut conduire on ne sait où, bref, vous avez là le climat rêvé pour faire des mamours à votre hiérarchie... Ce qui est la clé du succès professionnel, vous le savez bien, combien de fois faudra-t-il le répéter, en dépit des réfractaires, qui refusent de voir le système comme il est et s’évertuent à prôner des valeurs comme la franchise et la droiture… Mais au fond libre à elles de choisir leur rôle dans la chaîne alimentaire, et d’emporter avec elles leur vertu dans l’estomac du loup.

 

Trois conseils :

1. EN PUBLIC (réunions, machine à café…) : ne parlez pas de vos vacances. Jamais. C’est un sujet qui ne vous intéresse PAS. Ce qui vous intéresse, c’est la mise en œuvre du plan stratégique décidé par la Direction Générale, à la fois puissant conceptuellement et limpide opérationnellement, allez-y franco, nulle place dans votre bouche pour les transats et autres planches à voile (imaginez la bouche qu’il faudrait), votre engagement professionnel ne connaît aucune pause.

2. EN PETIT COMITÉ : discutez à cœur ouvert avec vos boss. C’est le moment ou jamais. On a beau dire, l’été, dans les sièges sociaux, on ne fout plus grand-chose. On papote. Un peu comme le reste du temps, vous me direz, mais là le papotage est plus informel, plus débridé, tâchez de lui donner une tournure intime, celle qui rapproche. Livrez-vous. Dites à votre boss combien vous vous êtes épanoui à son contact. Combien vous avez grandi. Faites-lui aussi une ou deux critiques (pas trop dures) histoire de crédibiliser vos compliments, et rapportez-lui des bruits de couloir sur la manière dont il est perçu (mieux : inventez-les). Un chef n’est jamais aussi réceptif que lorsqu’on lui parle de sa réputation de chef. Regardez comme il vous mange dans la main.

3. EN DEHORS DU BUREAU : emmenez votre chef dehors. Au barbecue. À la pêche. Au karaoké. Où vous voulez, mais partagez avec-lui des moments conviviaux. Particuliers. Quelque chose qui restera, une forme de clin d’œil (laissez-le payer en revanche, c’est LUI le chef). Mélangez les familles. Parlez du futur. Des vrais défis du monde. Laissez le mettre la tête sur votre épaule. Vous le tenez pour toujours. Enfin, jusqu’à l’été prochain.

 

Et vous ? Quelles sont vos bonnes pratiques de fayot estival ? Votre témoignage sur la page Facebook de Benjamin Fabre

 

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