Reconversion : et si vous deveniez coach ?

Céline Chaudeau

Le boom du coaching donne des idées à de plus en plus de cadres désireux de donner un nouveau souffle à leur carrière. Une idée intéressante… à condition de ne pas brûler les étapes. Un projet en quatre temps.

1 – Les formations en coaching

Dans une vie passée, elle a été chef de publicité. Hélène Picot a osé prendre la tangente en 2011 suite à un licenciement économique. Elle a écrit un livre, Sans emploi ? Trouvez votre voie et rebondissez !, et décidé de devenir coach. « J’ai rencontré plusieurs formateurs et anciens élèves pour être sûre de moi et des débouchés possibles », se souvient-elle. « C’est une profession encore mal réglementée », remarque quant à elle Nathalie Ducray, coach et chargée de communication auprès de l’ICF (International Coach Federation), l’une des trois principales fédérations françaises avec EMCC France et SFCoach. Autrement dit, d’un point de vue réglementaire, n’importe qui peut s’installer comme coach. « Néanmoins, nous recommandons de suivre une vraie formation pour être pris au sérieux et développer une clientèle », note Nathalie Ducray. Des listes indicatives de formations sont mises en avant sur les sites internet des trois fédérations. « La plupart coûtent autour de 6 000 € et durent une quinzaine de jours. Elles se déroulent parfois le weekend, étalées sur une période de plusieurs mois », rapporte cette dernière.

2 - Établir un business plan pour devenir coach

Mais pour certains candidats au coaching, le plus difficile reste à faire. « J’avais prévu qu’il me faudrait deux ans pour gagner des revenus corrects, se souvient Hélène Picot. Reste que quand on a été salarié, il faut soudain apprendre à travailler seul, à gérer des revenus aléatoires et à maîtriser de nouvelles notions de comptabilité ! » Concrètement, un coach facture généralement ses prestations entre 90 € l’heure à un particulier et 400 € à une entreprise, voire 800 € dans le cadre d’un coaching de dirigeant. À ces gains potentiels, il faut encore soustraire de nouvelles charges. « La donne n’est pas la même pour tout le monde. Sur les 10 personnes qui ont suivi la même formation que moi, seuls deux vivent aujourd’hui du coaching… », observe Hélène Picot.

3 - Coaching : choisir un statut

« Il existe quelques postes de coachs salariés en entreprise, mais il sont encore rares », constate en outre Nathalie Ducray. Malgré tout, certains parviennent à se lancer… en douceur. « Beaucoup commencent à temps partiel en gardant leur métier initial. Il est aussi possible de choisir des statuts moins lourds comme celui d’auto-entrepreneur ou le portage salarial quand on débute. » Hélène Picot, pour sa part, a créé d’entrée une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL). « Je croyais dans le potentiel de ce métier et je ne l’ai pas regretté », note cette dernière.

4 – Obtenir une certification de coach

Pour mettre toutes les chances de son côté, Hélène Picot a également suivi une formation supplémentaire pour décrocher une certification. « Ce n’est pas obligatoire pour travailler mais c’est indispensable pour s’affilier ensuite à une fédération professionnelle et développer son réseau et sa clientèle. » Car la certification implique aussi le respect d’un code de déontologie. Le site Coach-pro.org présente ainsi la déclaration commune des trois principales associations de coaching en France. « À elle seule, l’ICF a vu son nombre d’adhérents augmenter de 43 % en un an, souligne Nathalie Ducray. Ce n’est pas seulement parce qu’il y a plus de coachs, mais aussi parce que les clients, notamment en entreprise, demandent de plus en plus des coachs certifiés. »

  

Damien Clerget : prof et coach à temps partiel

Tout le monde peut-il devenir coach ? « À condition d’avoir une offre unique à proposer », juge Damien Clerget. Ce professeur agrégé de philosophie, spécialisé dans les problèmes de philosophie morale, s’est lancé dans le coaching il y a un an. « Après une étude de marché, j’ai constaté le peu de prestations offertes par des professionnels de la philosophie, alors j’ai créé mon activité. » Son site, Philosophie-pratique.fr, s’adresse aujourd’hui aux entreprises et aux particuliers, car « la philosophie a toujours été considérée comme une "médecine de l’âme" ». Damien Clerget reconnaît qu’il n’a pas grand-chose à perdre. « J’ai conservé mon activité d’enseignant et opté pour le statut souple d’auto-entrepreneur. J’ai contacté environ 60 médecins dans la région pour me faire connaître et je compte sur le bouche-à-oreille. Cela m’a déjà permis de coacher quelques dizaines de clients. » Et pour lui, abandonner son métier initial n’est pas l’objectif. « Dans mon cas, ces deux activités restent complémentaires », observe l’enseignant.

   

Céline Chaudeau © Cadremploi.fr

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