Relations interpersonnelles : sortir de l’impasse avec un collègue

Marine Relinger

Un collaborateur a dit du mal de vous ? Une collègue vous a piqué un dossier ? Voici comment régler les conflits au travail. Avec Noëmie Cicurel, directrice chez Robert Half International France.

« Voir soudainement un collaborateur que vous estimiez et avec lequel vous aviez plaisir à travailler s’attribuer tous vos efforts sur un projet ne peut que vous décevoir ou vous mettre en colère… Ceci n’est qu’une des diverses situations où ‘l’amitié de bureau’ peut basculer vers une profonde voire grave mésentente », remarque Noëmie Cicurel, directrice chez Robert Half International France. Pour faire face et surmonter les circonstances qui peuvent faire de vos relations de travail un enfer, 5 attitudes sont indispensables :

- vous interroger sur votre comportement

- éviter les suppositions

- résister à l’envie de contre-attaquer

- maintenir une communication professionnelle et formelle

- et, enfin, prendre le point de vue de votre manager.».

1 – Interrogez-vous d’abord sur votre propre comportement

Gardons l’exemple de situation cité par Noémie Cicurel. Voilà qu’un collègue s’attribue vos mérites, dans le cadre d’un projet sur lequel vous avez travaillé. Pas très sympa. Mais êtes-vous sûr, de votre côté, de n’avoir rien à vous reprocher qui puisse expliquer son attitude ? « Il se pourrait que, quelque part, vos propres actions contribuent à générer une certaine forme de concurrence... En effet, certains gestes et comportements subtils, et en apparence anodins (comme supposer que vous en savez plus que votre collègue parce que vous travaillez depuis plus longtemps dans l’entreprise) peuvent altérer votre relation », note la directrice chez Robert Half International France.

2 – Un collaborateur aurait dit du mal de vous ? Evitez les suppositions

Au travail, ce sont bien plus souvent des malentendus qui gâchent les relations plutôt que de réels conflits profonds... « Ne le perdez pas de vue ! », conseille Noémie Cicurel. Un collaborateur, paraît-il, a dit du mal de vous ? « Surtout, ne réagissez pas de manière excessive ». S’il s’agit d’un problème mineur, essayez de laisser passer la chose. En revanche, si le problème vous semble plus grave, posez directement la question au collaborateur concerné car il se pourrait que l’on vous ait simplement mal informé(e)… « Si ce n’est pas le cas, cherchez à identifier ce qui a pu conduire l’autre à se sentir vexé(e), demandez-lui s’il s’agit d’une réaction à quelque chose que vous avez dit ou fait et qu’il ne comprend pas », propose l’expert.

En procédant ainsi, quelle que soit la réponse, vous avez alors l’occasion de montrer que vous êtes au courant, que son ressenti vous importe et que vous êtes capable d’en discuter. Trois bonnes attitudes pour contribuer à dénouer la situation.

3 – Résistez à l’envie de contre-attaquer

Il est très tentant de réagir, quand le comportement désobligeant d’un collaborateur est confirmé, en lui « rendant la pareille »… Autre tentation : expliquer la situation à vos collègues. Gardez-vous en : le risque est de voir se transformer une petite querelle en conflit ouvert. En cédant à ce genre de stratagème dans le cadre professionnel, non seulement vous risquez pour de passer pour quelqu’un de mesquin et d’indigne de confiance. « En outre, cela vous prend aussi un temps et une énergie que vous feriez mieux d’investir dans votre travail… », rappelle Noémie Cicurel.

4 – Le problème persiste ? Privilégiez une communication formelle

Quoi qu’il arrive, il est déconseillé de chercher à couper toute communication avec ce collaborateur. Bien au contraire. Vous avez tout intérêt à maintenir une communication professionnelle : cette dernière devra être de préférence formelle et écrite, quand vous avez des doutes sur son comportement. Dans la mesure du possible, privilégiez la communication par e-mail car il s’agit d’un échange factuel, contrairement à une conversation téléphonique ou dans les couloirs dont vous oublieriez la moitié du contenu...

Autre conseil : cherchez à mettre en place un partage clair des tâches, si vous travaillez en collaboration avec cette personne. Ce dernier doit être connu de votre manager.

5 – Enfin, prenez en compte le point de vue de votre manager

« Attention, si jamais vous vous plaignez prématurément d’une relation de travail auprès de votre manager, vous courez le risque d’envenimer les choses et de retourner la situation contre vous », avertit Noémie Cicurel. Son conseil ? « Avant de parler à votre manager du problème que vous estimez subir, imaginez comment vous aimeriez gérer la situation si vous étiez à sa place ». Vous avez encore du mal à vous décider ? « Rédigez par écrit une version purement factuelle de votre vécu/ressenti, en omettant tout jugement subjectif ou contrariété personnelle ». Si vous pensez que cette version est recevable par votre manager, présentez-la-lui avec le plus d’objectivité possible en expliquant pourquoi la situation peut nuire à la productivité de l’entreprise. Bref, éviter l’affect et éviter de rentrer dans le domaine personnelle : cette attitude ne serait pas professionnelle.

Marine Relinger © Cadremploi.fr

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