Se servir du storytelling pour manager : 4 situations concrètes

Sylvie Laidet-Ratier

L’art du storytelling, ou comment savoir raconter une histoire, est désormais un outil indispensable dans une carrière, particulièrement pour un manager. Résoudre un conflit, remotiver un collaborateur désabusé, attirer de brillants candidats… Cadremploi vous explique comment le storytelling peut devenir un allié dans toutes ces circonstances.
Se servir du storytelling pour manager : 4 situations concrètes

Le storytelling est une méthode de communication qui consiste à raconter une histoire séduisante et convaincante pour faciliter la compréhension et l’adhésion à un message. Évidemment, les pros du marketing mais aussi les politiques en ont fait, depuis belle lurette, une arme de persuasion pour vendre leurs produits ou leurs idées. Mais le storytelling est aujourd’hui de plus en plus utilisé en entreprise et notamment par les managers de proximité. 

 

Le storytelling pour remotiver un collaborateur

Le pitch : l’un des membres de votre équipe baisse ostensiblement les bras, n’arrive plus à trouver les ressources nécessaires pour mener à bien son plan d’action, etc. « Visiblement, il existe un décalage entre l’histoire souhaitée par l’entreprise et l’histoire vécue par le collaborateur », décrypte Stéphane Dangel, consultant en storytelling.

L’enjeu : faire en sorte qu’il se réapproprie l’histoire voulue par l’entreprise en l’aidant à transposer les enjeux de la boîte dans son monde à lui, à son niveau.

L’apport du storytelling : il s’agit dans ce cas-là de raconter une histoire concrète dans laquelle le salarié va pouvoir se projeter et donc retrouver des sources de motivation. Exemple : « un ingénieur, donc un collaborateur plutôt technique, à qui l’on demande d’avoir le sens de la relation client peut tout à fait être démotivé par cette demande. Le manager peut lui montrer que  c’est possible, en lui racontant l’histoire et les bonnes pratiques mises en place sur le sujet par un autre salarié dans un domaine connexe », illustre Stéphane Dangel.

>>Lire aussi : Comment utiliser le storytelling dans sa recherche d’emploi ?

 

Le storytelling pour recadrer un salarié

Le pitch : votre collaborateur sort des rails, ne tient plus ses objectifs, ne respecte plus les règles édictées dans l’entreprise, vous devez le recadrer.

L’enjeu : transformer l’histoire négative qu’il se raconte en récit positif capable d’enrayer son désengagement professionnel.

L’apport du storytelling : sur le sujet deux possibilités sont envisageables. D’abord, parcourir l’histoire personnelle du collaborateur afin d’identifier les points positifs et d’essayer de comprendre pourquoi il a, d’un coup, changer de posture. Et donc conduire ce collaborateur à remobiliser les ressorts de ses précédentes réussites. Autre option : l’effet miroir. « Racontez-lui l’histoire, véridique, d’un autre salarié qui, lui aussi, ne tenait pas ses engagements et demandez-lui ce qu’il a pensé de la situation. Décentrer le problème permet souvent à l’autre de mieux comprendre les conséquences de certains actes », explique Sébastien Durand, expert en storytelling.

 

Le storytelling pour gérer un conflit

Le pitch : deux de vos collaborateurs s’écharpent quotidiennement sur leurs méthodes de travail. Chacun arguant qu’il est le plus efficace et donc que sa méthode doit s’imposer.

L’enjeu : faire la synthèse de leurs deux points de vue pour les amener à travailler de nouveau ensemble de manière efficace.

L’apport du storytelling : « plutôt que d’entretenir le conflit en écoutant les arguments des deux parties qui ne sont que des opinions, le manager doit les aider à faire émerger les histoires positives qu’ils vivent ensemble et insister sur les points de connexion. Ces derniers serviront alors de base à la construction d’une nouvelle histoire commune », recommande Stéphane Dangel

 

Le storytelling pour attirer un candidat

Le pitch : sur certaines fonctions, la guerre des talents est belle et bien déclarée. Il est donc devenu primordial de convaincre sur l’intérêt d’un poste, les possibilités d’évolution ou encore le respect de certaines valeurs.

L’enjeu : attirer les meilleurs candidats pour rester concurrentiel.

L’apport du storytelling : «déjà, adapter l’histoire au profil du candidat. Un recruteur ne peut pas dire la même chose à un candidat de la génération X ou Y », prévient Sébastien Durand, également auteur de  Storytelling, réenchanter votre communication (Dunod, 2011). Autre conseil : incarnez au maximum vos propos. Vous évoquez les perspectives de carrière ? Illustrez avec un exemple en chaire et en os : « Monsieur Leroy a débuté comme serveur dans l’un de nos restaurants. 20 ans plus tard, il dirige une équipe de 2 000 personnes ». Attention, l’histoire doit être véridique sous peine de faire fuir le candidat mais aussi tout ses petits camarades auxquels il aura fait part de votre arrangement avec la réalité. Il faut raconter une histoire et pas des histoires.

 

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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