- Symptôme 1 : l’arrogance
- Symptôme 2 : control freak
- Symptôme 3 : déléguer ? connais pas
- Symptôme 4 : pas de partage d’infos
- Symptôme 5 : autoritarisme
- Symptôme 6 : un ton condescendant
- Symptôme 7 : s’attribuer tous les succès
- Symptôme 8 : couper court à tout élan
- Symptôme 9 : diviser pour mieux régner
- Symptôme 10 : il ne protège pas son équipe
Symptôme 1 : l’arrogance
Il prétend tout savoir du fonctionnement de l’entreprise, de la technicité de tel ou tel geste alors qu’il n’a jamais exercé le métier…. Bref, à l’entendre, il a la science infuse. « En effet, le petit chef prétend qu’il peut tout faire tout seul sans l’aide de son équipe », observe Rémi Renouleau, coach et formateur au sein du cabinet 3H Coaching.
Symptôme 2 : control freak
Telle une ombre qui plane, il est toujours derrière les membres de son équipe à contrôler ce qu’ils font. Avant, pendant et après une mission, il ne leur laisse aucune marge de manœuvre. Les remarques "t’en es où de ce dossier, t’aurais du faire comme ça, etc" sont oppressantes. Et évidemment, il n’est jamais satisfait du résultat. « Pour se rassurer et ne pas avoir peur, mais surtout pour éviter d’être jugé incompétent, le petit chef contrôle à outrance les faits et gestes de son équipe », poursuit le coach.
Symptôme 3 : déléguer ? connais pas
Évidemment, et c’est une conséquence du symptôme précédent, il ne fait confiance à personne, du coup, il préfère tout gérer tout seul. Quitte à être sous l’eau. « Il a le sentiment qu’en déléguant, il perdrait une partie de son pouvoir », précise Pierre-Yves Lagneau, coach certifié, dirigeant de Votre Parenthèse.
Symptôme 4 : pas de partage d’infos
Ne pas partager l’info, là encore, c’est le meilleur moyen, selon lui, de garder le pouvoir. Ou plutôt une illusion de détenir le pouvoir, car en réalité les collaborateurs n’évaluent pas leur boss en fonction de son titre mais sur ses compétences. Donc là, il a tout faux. « Par exemple, un petit chef ne va pas répercuter les vrais objectifs de la direction mais aura tendance à imposer les siens en relation avec ceux de la direction, de préférence encore plus inatteignables », illustre Pierre-Yves Lagneau.
Symptôme 5 : autoritarisme
Tétanisé (plus ou moins consciemment d’ailleurs) à l’idée de perdre la face, son ton est directif et ne supporte pas la contradiction : « c’est comme ça et pas autrement. C’est moi le chef, c’est moi qui décide ». Le règlement c’est le règlement. Les horaires, c’est les horaires. Pas question de déroger à la règle. « Il donne des consignes sur un ton ultra directif sans même s’assurer que son interlocuteur a bien compris et dispose des moyens pour réaliser la tâche. Ce sont souvent des gens qui cherchent à nourrir une estime de soi déficiente. Ils ont besoin d’un regard extérieur qui peut être de l’admiration. Mais s’ils ne l’obtiennent pas, alors ils recherchent un regard d’intimidation », commente Stéphanie Roels, dirigeante d’Elysée Coaching.
Symptôme 6 : un ton condescendant
« Un manager me racontait un jour qu’il aimait recevoir les candidats sur une chaise plus petite que la sienne. Il prenait un certain plaisir à dominer l’autre », se rappelle cette experte. De même, certains petits chefs ne se rendent jamais au bureau de leurs collaborateurs. Ils les font systématiquement venir à eux, sans se lever. Ou à peine. Avec l’équipe, c’est boulot, boulot, boulot. « Le petit chef réserve sa sphère plus intime à ses pairs et/ou à ses supérieurs », ajoute-t-elle.
Symptôme 7 : s’attribuer tous les succès
Quand ça marche c’est nécessairement grâce à lui et jamais grâce aux efforts collectifs de l’équipe. Il adore se faire mousser auprès de la direction. « Le petit chef s’attribue les réussites mais ne redistribue que le négatif à ses collaborateurs » précise Pierre-Yves Lagneau.
Symptôme 8 : couper court à tout élan
« S’il a un collaborateur plus rapide et plus doué que lui, il va tout faire pour l’étouffer et l’empêcher de progresser. Par exemple en s’appropriant les résultats positifs de son travail », argumente cet expert. Faire grandir son équipe et transmettre avec générosité ne font pas partie de son ADN. Au contraire.
Symptôme 9 : diviser pour mieux régner
Au lieu de favoriser la cohésion d’équipe, il monte les gens les uns contre les autres. Le management d’équipe ? Un gros mot pour lui. « Quand il réunit ses collaborateurs, c’est pour mieux pointer leurs faiblesses ou leur mettre encore plus la pression. Il met toujours en exergue les problèmes, jamais les solutions », regrette Pierre-Yves Lagneau.
Symptôme 10 : il ne protège pas son équipe
Enfin, le petit chef ne fait pas correctement l’interface entre ses supérieurs et son équipe. Quand la direction donne des ordres impopulaires, « ce n’est pas lui, ça vient de là-haut, donc faut s’y plier ». « En cas d’erreur de l’un de ses collaborateurs, non seulement, il ne le défendra pas en haut lieu. Pire, il s’empressera de faire remonter l’information. Avec toujours l’espoir de se faire mousser », explique le coach Pierre-Yves Lagneau.
Évidemment, le pire des petits chefs, le personnage le plus puant, serait celui qui présente tous ces symptômes. Et là, on n’ose à peine imaginer le quotidien de ses équipes. Mais pas besoin de cocher toutes les cases pour couver la maladie du petit chef. Le premier traitement étant déjà la prise de conscience !
Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.