Un stage en poche pour un job clef en main

Sylvia Di Pasquale

On ne présente plus les avantages du stage. Sachant que la plupart des entreprises utilise cette formule comme période d'essai pour tester les futurs diplômés, bien choisir son entreprise n'est pas du luxe. Et une fois le stage décroché, il faut assurer.

Même si la loi l'interdit, le stagiaire de l'enseignement supérieur est très souvent considéré comme un salarié, la rémunération en moins... Normal : s'il a bien négocié son stage, l'étudiant a décroché une mission à responsabilités, une mission grâce à laquelle les salariés du service le voient plus comme un atout que comme un boulet.

 

Des stagiaires intégrés

Dans les entreprises bien organisées, les stages font l'objet d'une véritable gestion centralisée par une personne de la DRH. C'est surtout le cas dans les grandes entreprises où des flots de stagiaires se déversent tout au long de l'année dans les bureaux. Gros avantage pour le stagiaire : les règles du jeu sont régulièrement rappelées aux collaborateurs qui encadrent les petits jeunes. Inutile de prendre un stagiaire si l'on manque de temps pour l'encadrer, ne pas confier de missions dont personne ne veut, l'impliquer dans la vie du service, l'inciter à découvrir le reste de l'entreprise en le présentant à d'autres responsables...

 

Stagiaires délaissés : prenez les choses en main

Si l'entreprise où vous effectuez votre stage n'est pas aussi prévenante, mieux vaut prévoir quelques mises au point pour éviter tout dérapage. Si, à votre arrivée, personne ne prend la peine de vous expliquer le métier de l'entreprise et l'originalité des produits, sollicitez votre tuteur. S'il n'a pas le temps, demandez-lui de vous mettre en contact avec une personne plus disponible du service. Autre cas : lors des réunions du service, vous n'êtes pas conviés à participer. Ne vous démontez pas et demandez à votre tuteur d'y prendre part. Dans le meilleur des cas, il n'aura pas pensé que cela pouvait vous être utile. Rassurez-le sur votre curiosité toute professionnelle : expliquez par exemple que la conduite de réunion est au programme de votre formation. Au pire, il vous refusera l'accès aux réunions pour des problèmes de confidentialité.
Evidemment, de son entregent comme de ses qualités de pédagogue dépendent énormément la réussite, ou l'échec, de votre stage. Car s'il est isolé, détesté de ses collaborateurs et refuse de livrer une once de sa longue expérience, il va falloir vous débrouiller seul. En commençant par vous intégrer à l'équipe avec laquelle vous allez passer quelques temps. Essayez toujours de découvrir si l'une des personnes est une ancienne de votre école ou université. Ce point commun facilite souvent la vie.

 

Stage café : s'affirmer

Autre grand classique des épreuves qui peuvent gâcher la vie d'un stagiaire : la corvée du café. Moment difficile à gérer sans un minimum de sang froid. Car il s'agit de s'affirmer sans pour autant se montrer discourtois. Et lorsque l'on vous demande un café, la réponse qui s'impose est « pas de problème, j'allais justement m'en servir une tasse ». C'est une manière de s'en tirer la première fois, mais lorsque la demande est réitérée chaque matin, il faut s'affirmer et expliquer que l'on n'est pas là pour ça. Cette affirmation de soi doit être de tous les instants, pour pouvoir être réellement impliqué dans des actions opérationnelles et ne pas se contenter d'un rôle de sous assistant qui, d'utile qu'il soit dans l'absolu, ne risque pas d'apporter une quelconque plus value à un CV.

Histoire de recadrer de temps à autre le parcours périlleux du stage, il est également utile de faire un point régulier avec son tuteur de stage, s'il y consent. Chaque semaine, il peut ainsi corriger vos faux pas ou éclairer des zones d'ombre, forcément nombreuses chez un débutant. Sans négliger le fait que ces quelques semaines ou quelques mois ne sont pas qu'un bon point sur un CV, il permettent souvent de se créer un réseau et peuvent, le cas échéant, déboucher sur un emploi dans l'entreprise où on l'effectue.

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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