Etude Cadremploi : l'impact du confinement sur les processus de recrutement

Elodie FRANCO DA CRUZ

Depuis l’annonce des mesures de confinement liées à la crise sanitaire du coronavirus, les entreprises ont été contraintes de s’adapter rapidement pour faire face à cette situation exceptionnelle ayant eu un impact immédiat sur les organisations, les modes de travail mais également sur les processus de recrutement. Combien de cadres étaient en processus de recrutement avant le confinement ? mettent-ils à profit ce confinement afin d’entamer une démarche active ? Comment appréhendent-ils la suite ?
Etude Cadremploi : l'impact du confinement sur les processus de recrutement

Tandis que la France entame sa troisième semaine de confinement, et pour la plupart des cadres leur troisième semaine de télétravail, Cadremploi a mené l’enquête auprès de 5880 cadres pour en savoir plus sur leurs processus de recrutement et leurs inquiétudes post crise du COVID-19.  

Plus de 6 cadres sur 10 étaient en processus de recrutement avant l’annonce du confinement

Evoluant dans un contexte extrêmement positif, c’est sans surprise que 6 cadres sur 10 ont déclaré qu’ils se trouvaient en processus de recrutement avant l’annonce des mesures de confinement par le gouvernement. Bien que cette proportion de cadres en processus de recrutement soit plus importante parmi les cadres n’étant pas en poste (62%), elle n’en reste pas moins élevée chez les cadres en poste puisque 51% d’entre eux étant en phase de recrutement.

C’était sans compter sur la crise sanitaire qui a non seulement modifié les organisations des entreprises, mais aussi les intentions de mobilité des cadres. Si plus d’une entreprise sur 2 (54%) n’a pas encore été en mesure de revenir vers les candidats concernant la suite de leurs processus, l’issue se révèle plutôt positive pour les 46% de cadres ayant eu un retour des entreprises. Malgré cette situation exceptionnelle et l’arrêt de l’activité économique, les processus de recrutement en cours se poursuivent pour 23% des cadres et sont reportés pour 48%. Les entreprises auraient jusqu’ici, certainement pour préparer le redémarrage de l’activité après la crise sanitaire, tendance à privilégier le report des recrutements plutôt qu’une annulation massive des embauches.  

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Les cadres face à l’incertitude engendrée par la crise sanitaire

Côté candidats, pour les 21% de cadres ayant reçu une proposition de poste, la situation se révèle un peu plus délicate. Les effets du ralentissement de l’activité économique se font déjà ressentir et engendre de l’incertitude sur les postes en passe d’être pourvus. Parmi les 58% de cadres ayant accepté la proposition de poste qui leur a été faite 50% ne savent pas si celle-ci est toujours d’actualité et 25% déclarent qu’elle a déjà été annulée. Ces annulations concernent en particulier le secteur des services, très impacté par la crise sanitaire, 30% des cadres travaillant pour ce secteur se sont vu retirer la proposition de poste qui leur avait été faite.  

Des désirs de mobilité toujours présents

Bien que difficile et inédite, cette situation ne décourage pas pour autant les cadres à rester dans une démarche de mobilité active. Près de 8 cadres sur 10 mettent donc à profit cette accalmie de l’activité dans leurs entreprises pour se concentrer sur de nouveaux projets professionnels. Sans surprise 62% des cadres souhaitent donc tirer parti de cette période de confinement afin de refaire leurs CV et mettre à jour leurs profils sur les réseaux sociaux professionnels.

Paradoxalement, si l’on avait pu penser que cette crise sanitaire pousserait les cadres à rester prudents en ne démissionnant pas, plus de 7 sur 10 envisagent toujours de changer de job malgré le contexte. L’après crise, semble être appréhendé de façon relativement positive par les cadres. Tandis que 28% des cadres ne sont pas en mesure de se prononcer sur la capacité de leurs entreprises à traverser cette crise, 50% affirment avoir confiance en la faculté de leur employeur pour faire face à cette situation inédite. Dans la même lignée, les cadres sont confiants pour leurs emplois et 62% déclarent ne pas craindre de perdre leurs jobs.

 

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Elodie FRANCO DA CRUZ
Elodie FRANCO DA CRUZ

Responsable des études pour Cadremploi

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