Comment gérer une personne négative dans son équipe ?

Fleur Chrétien

Il suffit parfois d’une seule personne négative dans une équipe pour instaurer une mauvaise ambiance et saborder votre travail de manager. Colérique, égocentrique, manipulateur ou blasé : si vous devez manager ce type de profil, il va falloir vous y prendre avec tact. Objectifs : recadrer le collaborateur et limiter son impact sur le reste de l’équipe. Comment gérer une personne négative dans son équipe ? Découvrez comment manager une personne négative en fonction de son profil et comment préserver les autres collaborateurs.
Comment gérer une personne négative dans son équipe ?

1. Identifiez la personne négative dans l’équipe

Depuis quelques semaines, vous ressentez de la défiance à votre égard. Implication moindre, baisse de la motivation, moral en berne : si vos collaborateurs présentent ces signes, ils sont peut-être sous le joug d’une personnalité négative. Pour peu que celle-ci ait un profil de leader, c’est toute une équipe qui peut se laisser gagner par la négativité d’un seul.

Votre première mission de manager est donc d’identifier la personne négative ; la seconde de réagir de manière adaptée par rapport à son profil, tout en limitant les dégâts collatéraux sur le reste du groupe.

2. Définissez le profil de la personne négative pour mieux la gérer

Certains profils « négatifs » sont aisés à identifier : le râleur, le déprimé ou l’ultra-stressé, par exemple. D’autres, en revanche, sont plus compliqués à cerner : c’est le cas du manipulateur.

Apprenez à décoder les profils des personnes négatives -voire toxiques dans certains cas- et adoptez le comportement adéquat pour réussir à les manager.

Retrouvez ci-dessous 6 exemples de personnalités négatives qu'il est possible de trouver au sein d'une équipe et les méthodes qui permettront de mieux les manager.

Le râleur

Certaines personnes négatives en entreprise sont identifiées comme étant des râleurs.

Jamais content, jamais d’accord, ce type de collaborateur balade sa mauvaise humeur à longueur de journée. En plus de gaspiller son énergie, il sape le moral de ses collègues.

Anti-productif par excellence, il utilise la critique permanente pour exister aux yeux de ses collègues et de sa hiérarchie.

▶️ Comment réagir face à un râleur ? Derrière le râleur se cache bien souvent une personnalité en manque de confiance. Faites preuve d’écoute, de bienveillance et d’intérêt pour que la personne se sente considérée et puisse exprimer l’origine de son malaise.

L’anarchiste

Le monde professionnel n'échappe pas à ce type de personnalité, les anarchistes peuvent avoir un impact important au sein d'une équipe.

Rebelle, opposant, agitateur, ce type de personnalité est parmi l’une des plus difficiles à manager. Son attitude déroutante est souvent associée à un fort pouvoir d’influence. D’où son effet dévastateur sur la dynamique d’une équipe.

▶️ Comment réagir face à un anarchiste ? La solution la plus efficace est de l’isoler pour éviter que son influence néfaste n’affecte les autres collaborateurs. Installez-le dans votre bureau, surveillez-le de près. Et si ces dispositions ne sont pas suffisantes, envisagez de l’exclure de l’équipe.

Le blasé

Qui dit équipe, dit pluralité des personnalités et parfois, manque de motivation. Il n'est donc pas rare de se retrouver face à quelqu'un de blasé.

Depuis de nombreuses années au même poste, le blasé a perdu le sens de son travail. Il aimerait changer mais n’ose pas passer à l’action. D’où son faible niveau de motivation et d’implication.

Sans véritable intention de nuire, il affecte toutefois le moral des troupes.

▶️ Comment réagir face à un blasé ? En tant que manager, vous pouvez changer la donne. Echangez pour savoir ce qui motive ce collaborateur. Proposez-lui de nouveaux projets, de nouveaux challenges et de nouvelles responsabilités pour lui donner des perspectives. Si vous identifiez une résistance au changement par crainte de l’échec, accompagnez-le dans cette évolution.

Le manipulateur

Avoir dans son équipe un manipulateur peut être difficile à gérer.

Pour ce type de personne, la fin justifie les moyens. Mentir, tricher, cacher : tout est bon pour obtenir le pouvoir.

▶️ Comment réagir face à un manipulateur ? Managez de façon claire, ferme et structurée pour poser un cadre suffisamment contraignant, limitant les possibilités de manipulation. Placez le collaborateur devant ses contradictions pour lui faire comprendre que vous avez cerné son jeu. Et prenez vos distances : pas de confidences, de manifestation d’émotions ni d’implication personnelle.

La victime

Pour gérer une personnalité sensible qui a tendance à se victimiser dans son quotidien professionnel, il est important d'adopter une attitude particulière.

Souvent, cette personnalité est bouc-émissaire dans sa tête bien plus que dans les faits. Centrée sur ses malheurs, elle a tendance à beaucoup se plaindre et à considérer que la terre entière lui en veut.

▶️ Comment réagir face à une victime ? Faites preuve de patience, d’écoute et d’empathie, tout en essayant de démontrer que non, personne ne lui veut de mal. Apprenez également à couper court si la personne tourne en boucle.

Le tir-au-flanc

Pour gérer au mieux une personnalité tir-au-flanc, cela demande beaucoup d'attention pour tout manager.

Il déplore sa charge de travail et fait toute une histoire d’un petit dossier. Mais bien souvent, il brasse de l’air. Ne faisant pas longtemps illusion, il agace ses collègues et instaure une ambiance tendue et peu propice au travail.

▶️ Comment réagir face à un tir-au-flanc ? Organisez son travail et contrôlez régulièrement les rendus. Pratiquez un management de proximité en limitant son niveau d’autonomie et ses possibilités d’échappatoire.

L’ultra-stressé

Les ultra-stressés peuvent rapidement devenir des personnes négatives dans le monde professionnel.

En panique permanente, l’ultra-stressé se sent débordé par sa charge de travail, craint de ne pas y arriver, panique… et finit par ne pas faire grand-chose.

▶️ Comment réagir face à un ultra-stressé ? L’écoute et l’accompagnement dans l’organisation du travail peuvent être des pistes. Evitez de remplir l’emploi du temps d’un ultra-stressé au risque d’engendrer une situation de burn-out. Par ailleurs, veillez à ce qu’il ne communique pas son stress au reste de l’équipe en tempérant la situation et en assurant un suivi personnalisé.

3. Faites preuve d’intelligence relationnelle pour réussir à gérer une personnalité négative

Pour gérer une personnalité négative, faites appel à vos soft skills.

Observation, écoute, dialogue, bienveillance et management interpersonnel sont autant de compétences nécessaires pour réussir à canaliser une personnalité négative.

Et même si le comportement de ce collaborateur vous exaspère, vous aurez à passer outre vos ressentis personnels pour trouver des solutions permettant de transformer son comportement négatif. Votre intelligence émotionnelle sera également mise à contribution.

4. Séparez la personne négative du reste de l’équipe

Après la phase d’identification, vous devrez également procéder à une phase d’isolement.

D’une part pour limiter le pouvoir d’influence de la personnalité négative sur le reste de l’équipe. D’autre part pour réussir à régler le problème de fond avec la personne en question, en tenant compte de sa personnalité, de ses attentes, de ses besoins et de ses capacités à évoluer au sein de l’équipe.

Un management individuel s’impose alors, et doit également se pratiquer auprès des autres collaborateurs dont la motivation a pu être mise à mal.

Identifiez les blocages, les attentes, les centres d’intérêt et les sources de motivation de chaque membre de votre équipe pour proposer à chacun un projet professionnel motivant. En procédant de la sorte, l’influence de la personnalité négative sur le groupe se trouvera amoindrie, puisque les intérêts individuels seront satisfaits et que vous aurez su donner du sens au travail de l’équipe.

A vous également que devient la responsabilité de vous séparer d’un collaborateur si, malgré vos efforts, ce dernier persiste dans son comportement et continue de porter préjudice au reste de l’équipe. Une mutation interne ou la rupture du contrat de travail sont alors à envisager.

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Fleur Chrétien
Fleur Chrétien

Spécialisée dans la conception et la création de contenu (écrit et audio), je suis journaliste, consultante et intervenante en enseignement supérieur. Depuis 2018, je travaille pour Cadremploi en tant que rédactrice indépendante.  Mes sujets de prédilection : l’innovation managériale, les méthodologies de travail, les soft skills, et les aspirations des cadres.

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