Passer cadre : tout ce qu’il faut savoir pour préparer son évolution de carrière

L'équipe de Cadremploi

Le statut de cadre présente certains avantages, mais aussi des différences notables avec les autres statuts de l’entreprise. Critères, avantages, changements… Voici tout ce qu’il y a à savoir pour préparer ce passage.
Passer cadre : tout ce qu’il faut savoir pour préparer son évolution de carrière

Quels sont les critères pour passer cadres ?

Le statut de cadre n’est pas encadré par la loi. Toutefois, depuis 2020, un accord national interprofessionnel (ANI) définit plus précisément ce statut. Il indique notamment qu’un poste de cadre implique de :

  • Faire appel à des compétences essentiellement intellectuelles, sanctionnées par un diplôme de l’enseignement supérieur ou une formation professionnelle, ou bien reconnues suite à une expérience professionnelle ;
  • Avoir une influence sur la réflexion ou l’action d’autres salariés, et donc un impact sur l’activité économique, sociale, sociétale et / ou environnementale de l’entreprise ;
  • Avoir suffisamment d’initiative et d’autonomie ;
  • Avoir de vraies responsabilités et un impact sur le fonctionnement et le développement de l’entreprise.

Mais l’accord ajoute dans le même temps que cette définition n’est pas contraignante : les entreprises peuvent avoir une définition en partie différente du statut de cadre pour répondre aux impératifs de leur activité. Le mieux pour connaître la liste précise des critères à remplir dans son entreprise pour être cadre est de le demander à son manager, à son N+2 ou au service des ressources humaines.

 

Quel avantage à passer cadre ?

Bien qu’imprécis juridiquement, le statut de cadres présente plusieurs avantages. Il est tout à fait indiqué pour les personnes souhaitant plus de responsabilités. Les missions à ce poste comportent un fort travail intellectuel et une implication dans l’organisation et le développement de l’entreprise. Il est donc potentiellement source de beaucoup d’apprentissage et très stimulant.

Ce statut assure aussi une grande autonomie, notamment dans l’organisation de ses journées, ainsi que la possibilité de prendre des initiatives. Il peut permettre d’encadrer des équipes et donc de mener une carrière de manager.

Le statut de cadre présente aussi un avantage symbolique. En effet, à l’intérieur de l’entreprise, c’est le signe d’une évolution de la carrière : un cadre peut devenir manager, expert ou référent dans son domaine, et ainsi voir ses compétences reconnues officiellement. Dans la société d’une manière générale, l’imaginaire collectif associe le statut cadre à la réussite.

Devenir cadre implique généralement un meilleur salaire, soit lors de la validation du statut, soit quelques mois plus tard, quand le cadre a fait ses preuves. En plus – ou parfois à la place – d’une hausse de salaire, le statut cadre peut aussi donner accès à certains avantages en nature : plus de télétravail ou de formation, meilleur bureau, téléphone ou ordinateur de fonction, accès à certains services…

 

Qu’est-ce qui change quand on passe cadre ?

Le statut de cadre implique un certain nombre de changements : plus d’autonomie, mais aussi plus de responsabilités, comme indiqué plus haut. Les conditions de travail du cadre dépendent de l’organisation interne de l’entreprise, mais aussi de son type de poste, notamment s’il est cadre intégré ou cadre autonome. Un cadre intégré travaille au sein d’une équipe et ses horaires correspondent globalement à ceux de cette équipe. Il est donc soumis à la réglementation habituelle sur le temps de travail, notamment les 35 heures hebdomadaires, repos, durée maximale du travail… Il est possible de conclure avec lui des forfaits heures s’il effectue beaucoup d’heures supplémentaires. Dans ce cas, le cadre doit effectuer un certain nombre d’heures de travail dans l’année, le mois ou la semaine, selon le type de forfait, et il a une certaine latitude sur leur répartition sur cette période. Un forfait horaire hebdomadaire ou mensuel peut être conclu avec n’importe quel salarié, cadre ou non, mais un forfait annuel ne peut être conclu qu’avec un cadre, et à condition qu’un accord collectif prévoit cette possibilité.

Un cadre autonome, lui, a une durée de travail aléatoire, qui ne peut pas être fixée à l’avance, et ses horaires ne sont pas contrôlables en avance. Il travaille soit au forfait heures, généralement annuel, soit au forfait jour : il se doit de travailler pour l’entreprise un certain nombre de jours, mais le nombre d’heures effectuées n’est pas contrôlé. Son autonomie d’organisation de sa journée de travail est très grande. L’employeur ne peut pas imposer aux cadres autonomes un planning contraignant imposant leur présence dans l'entreprise à des horaires prédéterminés. Mais de son côté, le cadre ne peut pas demander d’heures supplémentaires. Le forfait jour doit être mis en place par un accord collectif.

La forfaitisation de la durée de travail, quelle qu’elle soit, doit obligatoirement faire l’objet de l’accord du cadre et d’une convention écrite, que ce soit dans le contrat de travail ou dans un avenant.

D’un point de vue administratif, les cadres ont souvent une période d’essai plus longue, de quatre mois renouvelables une fois, soit huit mois au maximum, contre trois mois renouvelables pour les agents de maîtrise et techniciens, et deux mois renouvelables une fois pour les ouvriers et employés. De la même façon, le préavis peut être plus long en cas de fin de contrat. La loi ne fixe pas de durée minimale ou maximale pour le préavis. Chaque convention collective a donc ses propres dispositions, et le préavis des cadres est souvent plus long pour les cadres que pour les autres salariés.

D’une manière générale, passer à un poste au statut de cadre entraine une hausse de la charge de travail. Une attitude plus proactive est attendue des cadres : ceux-ci sont censés prendre des responsabilités qui ont un impact sur le fonctionnement et le développement de l’entreprise, ce qui nécessite un fort engagement de leur part. Ils peuvent avoir à gérer des équipes, mais ce n’est pas systématique. Si le salarié passe cadre tout en conservant son poste, c’est que celui-ci présente déjà ces caractéristiques. Le salarié observera alors principalement les changements administratifs.

 

Passer un salarié cadre : peut-on devenir cadre sans avenant ?

Le principe est que si un contrat de travail est modifié, l’employeur doit rédiger un avenant et le faire signer au salarié. L’employeur n’est pas obligé d’avoir l’accord du salarié via un avenant s’il modifie simplement les conditions de travail, comme les horaires ou la tenue vestimentaire. En revanche, dès qu’il modifie un élément essentiel du travail, l’avenant est obligatoire. C’est le cas dès qu’il s’agit de la rémunération, du temps de travail et notamment du passage à un forfait, ou encore de la nature de l’emploi, ce qui inclut les fonctions occupées et la classification du poste.

Or, un changement de statut comme celui de cadre est une modification conséquente de la nature même du travail, ce qui induit donc une modification du contrat de travail. En effet, cela induit a minima une modification de la classification du poste, souvent une modification du temps de travail et de la rémunération. Cela signifie que l’employeur ne peut pas passer unilatéralement un salarié au statut de cadre : celui-ci doit donner son accord.

Peut-on passer cadre sans augmentation de salaire ?

Quelle hausse de salaire pour passer cadre ? C’est une question légitime, mais il n’y a pas de réponse universelle. Dans de nombreuses entreprises, voire dans les conventions collectives de différents secteurs économiques, on trouve des grilles de salaire qui font la distinction entre les différentes classifications de poste (ouvrier, employé, agent de maîtrise, cadre…). Avec un poste de cadre, la rémunération du salarié va alors dépendre de la grille correspondant aux cadres, et non plus de son ancienne grille.

Cependant, ces grilles ne sont pas obligatoires. Dans ce cas, l’augmentation de salaire va dépendre de la négociation entre le salarié et l’employeur. Il peut même arriver que l’employeur propose une promotion à un statut de cadre sans offrir d’augmentation salariale. Le nouveau cadre peut alors demander une hausse de rémunération en l’argumentant. Pour rappel, un passage au statut cadre s’accompagne d’une hausse des cotisations sociales. C’est un élément à prendre en compte dans les négociations.

Fin de carrière : peut-on passer cadre après 50 ans ou avant la retraite ?

Il n’y a pas d’âge minimum ni maximum requis pour passer cadre. Certaines personnes sont cadres dès la fin de leurs études supérieures, car leurs diplômes et les fonctions qu’elles occupent correspondent à cette classification. Selon l’Association professionnelle pour l’emploi des cadres (Apec), les cadres mettent en moyenne douze ans à obtenir leur statut. Mais il est aussi possible de devenir cadre tardivement, et même quelques années seulement avant la retraite. En revanche, devenir cadre ne protège pas des conséquences du chômage sur les seniors : selon Pôle Emploi et l’Apec, seuls 29% des cadres chômeurs de plus de 55 ans retrouvent un emploi dans les six mois, contre 48% pour les cadres tous âges confondus.

Si les cotisations sociales sont plus importantes pour les cadres, depuis 2019, cela ne concerne pas leurs cotisations retraite, alignées pour tous les salariés. Être promu cadre quelques années avant la fin de sa carrière n’aura donc pas d’incidence directe sur le montant de sa pension de retraite. Ce qui influe sur celle-ci, c’est le montant du salaire. Un passage au statut cadre après 50 ans est donc intéressant s’il s’accompagne d’une hausse de salaire.

Vaut-il mieux passer cadre ou rester Etam ?

Si on propose à un employé, un technicien ou un agent de maîtrise (regroupés sous l’acronyme Etam), celui-ci doit se poser la question de l’intérêt pour lui d’accepter la promotion. Le statut de cadre présente certains avantages (voir ci-dessus), mais aussi certains inconvénients. Il exige souvent une plus grande charge de travail et un plus grand engagement dans l’entreprise. Il faut aussi se renseigner sur la politique salariale de l’entreprise pour chaque catégorie, car un cadre paye plus de cotisations sociales qu’un Etam. Enfin, une plus grande autonomie dans son travail et ses horaires, une plus grande part du travail intellectuel (et donc potentiellement plus de travail de bureau) et dans certains cas du management sont source d’attrait pour de nombreuses personnes, mais ne conviennent pas à tous les tempéraments.

Passer cadre sans diplôme

Il n’est pas légalement obligatoire de posséder un diplôme de l’enseignement supérieur pour devenir cadre, mais dans les faits, c’est très souvent exigé, d’autant que l’accord national interprofessionnel encadrant le statut de cadre rappelle que les compétences d’un cadre doivent être sanctionnées ou par un diplôme ou par la reconnaissance de son expertise développée au fil des ans. Il est cependant possible de devenir cadre sans diplôme, soit avec de la formation continue, soit avec une validation des acquis de l’expérience, soit parfois par une reconnaissance interne à l’entreprise.

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