Une perte de confiance envers la hiérarchie qui se dessine
Après plus d’un an ponctué par de multiples confinements et des mesures sanitaires contraignantes, les cadres se montrent globalement satisfaits de la façon dont leur entreprise a jusqu’ici géré la situation (77%). Pour les 23% d’insatisfaits, c’est principalement un manque de prise en compte du bien-être des salariés (60%) et de bienveillance (59%) qui est reproché.
Pour autant, si les cadres affichent un niveau de satisfaction plutôt élevé, cette gestion de crise semble aussi avoir laissé quelques traces… moins positives. La moitié du panel relève en effet un impact négatif sur leur confiance envers leurs supérieurs hiérarchiques (50%), sur leur motivation (46%) ainsi que sur leurs relations avec leur manager (40%).
C’est donc sans surprise que les cadres expriment des souhaits de mobilité assez élevés au vu du contexte actuel : si 55% des répondants souhaitent rester dans leur entreprise, 45% envisagent actuellement d’en partir.
Du changement attendu après la crise, principalement au niveau du bien-être des salariés
Après avoir subi de nombreux bouleversements organisationnels, les cadres sont une majorité (75%) à penser que le monde de l’entreprise va fondamentalement changer après la crise sanitaire. Alors que l’adaptabilité est le mot d’ordre depuis mars 2020, ils estiment qu’il y aura principalement du changement concernant les lieux (65%), les modes (62%) et l’organisation du travail (62%).
Pour autant, ces transformations ne correspondent pas tout à fait à ce qu’ils souhaitent voir évoluer dans leur entreprise. 1 cadre sur 2 attend en effet du changement sur la prise en compte du bien-être des salariés ayant pu faire défaut à certains durant cette crise sanitaire. On note par exemple que 53% du panel déclarent que leur employeur ne les a jamais interrogés sur leur ressenti vis-à-vis de la manière dont il gérait cette crise.
Concernant les modes de travail et son organisation, les évolutions semblent déjà en marche. A titre d’exemple, 59% des personnes interrogées pensent que la généralisation du télétravail va perdurer même après la crise sanitaire.
Des cadres plus exigeants à l’avenir
En parallèle des changements induits par la crise sanitaire dans les entreprises, cette période semble également avoir eu de forts impacts sur les attentes des cadres. Près de 80% d’entre eux projettent de devenir plus exigeants à l’égard de leur employeur, principalement sur le maintien de l’équilibre vie pro-vie perso (68%) et donc logiquement sur la possibilité de pratiquer le travail à distance (64%).
Si le bien-être était déjà au cœur de leurs préoccupations, leurs attentes envers sa prise en compte au sein de leur entreprise se sont plus que jamais renforcées. Ils sont 70% à juger ce sujet « prioritaire », suivi par « l’importance accordée au sens donné à l’activité » (57%).
Enfin, d’un point de vue plus personnel, cette crise a généré de nombreuses remises en question chez les cadres, notamment sur leurs ambitions professionnelles (55%) et leur rythme de travail (54%).
Cette étude met en exergue ce qu'il est possible d'observer depuis le début de la pandémie au sein de la population cadre : une attention portée sur le bien-être de plus en plus forte, et la quête de sens, qui est au cœur de leur questionnement depuis plusieurs mois.
On note également sans surprise de fortes attentes au sujet du télétravail, qui demeure l’une des clés pour préserver un équilibre pro-perso.
Les entreprises qui pourront répondre favorablement à ces différentes aspirations devraient fidéliser leurs talents.
*Méthodologie de l’étude : questionnaire administré en ligne auprès des bases opt-in Cadremploi du 7 au 9 mai 2021 - 1343 répondants.
Responsable des études pour Cadremploi