Comment définir le management visuel ?
Basé sur un concept anglo-saxon, le management visuel s’appuie sur la perception visuelle des informations. Il s’inspire notamment du lean management, une méthode d’organisation du travail et de gestion de la production qui cherche à limiter le gaspillage pour plus d’efficacité et de performance.
Le management visuel vise à rendre l’information concrète, lisible, compréhensible et mémorisable. Tous les membres de l’équipe ont ainsi accès au même niveau d’information.
Son objectif : faciliter la prise de décision.
Le management visuel s’utilise pour tout type de problématique, qu’elle soit technique, commerciale, logistique, marketing. Il constitue une approche innovante pour poser un problème, communiquer une information, manager une équipe et travailler sur un projet.
Comment pratiquer le management visuel ?
Avant de représenter visuellement une problématique, la première étape consiste à poser les bases. En amont, vous aurez donc à définir les besoins de l’entreprise, la problématique à résoudre, les collaborateurs impliqués et les objectifs à atteindre.
Une fois ces éléments posés, listez et hiérarchisez les informations que vous avez à communiquer. Enfin, à vous de choisir, parmi les différents outils de management visuel, celui qui répondra le mieux à votre problématique.
Quels sont les outils de management visuel ?
Différents outils et méthodes permettent de pratiquer le management visuel. Votre choix se portera sur l’un ou l’autre en fonction de vos besoins : organiser le travail de l’équipe, assurer le suivi d’un projet ou formaliser un concept innovant en un temps record.
La méthode Kanban comme outil de management de projet et d’équipe
N’avez-vous jamais vu des vitres de bureaux entièrement redécorées de post-its ? Probablement s’agit-il de la mise en œuvre de la fameuse méthode Kanban. Le principe : utiliser un mur ou une vitre comme support, que vous diviserez en 3 colonnes. La première colonne est dédiée aux missions « À faire », la seconde aux travaux « En cours » et la troisième à ce qui est « Terminé ».
Chaque tâche est inscrite sur un post-it, déplacé au fur et à mesure de l’avancée du projet.
L’intérêt de la méthode Kanban :
- Un gros projet divisé en une liste de taches, ce qui le rend immédiatement plus abordable.
- Une vision exhaustive du détail d’un projet et de la quantité d’actions à mener pour le finaliser.
- Un outil qui permet de répartir les rôles et les missions au sein de l’équipe.
- Un outil de suivi de projet : respect des deadlines, visualisation des points bloquants. Si un post-it n’a pas été déplacé depuis plusieurs semaines, il est temps de tirer la sonnette d’alarme.
- Une visualisation immédiate, pour toute l’équipe, de l’état d’avancée du projet.
Le mind mapping comme outil de visualisation
Particulièrement adapté aux projets complexes, le mind mapping, autrement appelé carte heuristique ou carte mentale, consiste à cartographier un projet selon le principe de la ramification.
Le thème-clé est positionné au centre, dans une bulle ou une étiquette. À ce thème-clé sont associés d’autres thèmes, qui y sont reliés par des flèches. Des sous-thèmes peuvent éventuellement être détaillés.
Ce mode de présentation de l’information offre une lecture globale et structurée.
L’utilisation de mots-clés, codes couleurs et pictogrammes facilite la compréhension et la mémorisation de l’information.
L’intérêt du mind mapping :
- Représenter des problématiques ou schémas de pensée complexes.
- Pouvoir rentrer dans un niveau de détail maîtrisé.
- Constituer une étape intermédiaire entre le niveau conceptuel très abstrait et la phase opérationnelle.
- Être un outil dynamique qui se complète au fur et à mesure du temps et des différentes sessions de réflexion collaborative.
Le design thinking
Très en vogue ces dernières années, le design thinking est un outil particulièrement adapté aux projets d’innovation. Il s’appuie sur une première étape de co-créativité, avec différentes équipes qui brainstorment sur une même idée. L’idée est ensuite transformée en concept. La troisième étape consiste à formaliser le concept pour évaluer sa faisabilité.
Pourquoi tester le management visuel ?
Si vos techniques traditionnelles de communication et de gestion de projet vous semblent peu efficaces, l’occasion est toute trouvée pour innover dans votre management d’équipe.
Nombreuses en sont les retombées positives.
Un meilleur partage de l’information
Le management visuel offre la vision globale d’un sujet, et propose le même niveau d’informations à tous. Il contribue donc au sentiment de transparence et d’équité au sein de votre équipe.
L’information visuelle étant par ailleurs plus facilement mémorisée que l’information écrite, vous vous épargnerez quelques heures de réunion, soit un précieux gain de temps et de productivité pour vous en tant que manager.
Une cohésion et un travail d’équipe optimisés
Dès lors que tous les collaborateurs partent sur la même base d’informations et connaissent leur périmètre d’action, chacun gagne en autonomie et en efficacité. Plus qu’un simple outil de communication, il permet de manager les équipes en favorisant la prise de responsabilité et le développement des compétences.
Un management participatif facilité
Le management visuel est particulièrement adapté au management participatif : brainstorms, prise de décisions collectives, processus de co-création. C’est un outil dynamique, qui évolue au fil du temps et des contributions.
De la stratégie à l’opérationnel
En formalisant par des mots-clés, dessins ou pictogrammes les éléments d’une stratégie, c’est déjà un premier pas vers la mise en œuvre opérationnelle. Ainsi, une méthode de design thinking ou de mind mapping facilitera la réalisation de projets complexes et innovants, ainsi que l’implication de tous les collaborateurs.
Une évaluation de la performance et de la motivation
De la même façon qu’un concept complexe peut être visualisé en un clin d’œil, l’état d’avancée d’un projet est immédiatement lisible. Effectuer un suivi de projet en direct, adopter une posture agile, trouver des solutions rapides aux problèmes, intégrer les feedbacks des collaborateurs : telles sont les possibilités offertes par les outils de management visuel.
Une communication externe maîtrisée
« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement » : cette citation de Boileau incarne bien la puissance des outils de management visuel. À partir du moment où chaque collaborateur connaît, comprend et maîtrise les éléments clés d’un projet, il sera en mesure de les communiquer correctement à l’externe.
Spécialisée dans la conception et la création de contenu (écrit et audio), je suis journaliste, consultante et intervenante en enseignement supérieur. Depuis 2018, je travaille pour Cadremploi en tant que rédactrice indépendante. Mes sujets de prédilection : l’innovation managériale, les méthodologies de travail, les soft skills, et les aspirations des cadres.