
Comment définir le social learning ?
Nous ne retenons que 10% de ce que nous lisons, 20% de ce que nous entendons, 30% de ce que nous voyons et 70% de ce que nous écrivons… Mais 90% de ce que nous faisons ! C’est de ce constat posé par le psychologue Albert Bandura dans les années 70 que part le social learning. Il démontre que les modèles de formation "classiques", avec un expert qui partage son savoir de façon descendante avec une classe d’apprenants passifs, ne permettent pas une rétention optimale de l’information.
De nouveaux modes de formation ont donc vu le jour afin de favoriser l’apprentissage grâce au partage, en changeant le rôle des personnes formées.
Le social learning, ou l’apprentissage social, vise à rendre les apprenants acteurs de la formation. L’idée consiste à les inciter à se former entre eux, à interagir pour échanger leurs connaissances. Il n’y a plus un formateur et des formés, mais autant de formateurs qu’il y a de membres du groupe.
On appelle aussi le social learning le peer learning, l’apprentissage par les pairs, ou le collaborative learning, l’apprentissage collaboratif.
A quoi le social learning sert-il en entreprise ?
Le social learning permet aux entreprises de former leurs collaborateurs en capitalisant sur les compétences de chacun.
C’est la communauté qui se forme elle-même, chaque collaborateur apprenant des autres.
L’apprentissage social permet aussi aux salariés de résoudre des problèmes ensemble : lorsque l’un d’entre eux rencontre une difficulté ou a une question, il peut la soumettre au groupe, qui l’aidera à y répondre. Les collaborateurs progressent ainsi ensemble.
Quels sont les avantages et inconvénients du social learning ?
Outre le fait de rendre la formation plus efficace, le social learning présente trois grands avantages :
- Une réduction des coûts : Puisque l’entreprise dispose déjà des ressources nécessaires en interne, à savoir les compétences de ses propres salariés, la formation par les pairs coûte moins cher que d’autres modèles.
- Un sentiment d’appartenance : Le social learning permet de créer une dynamique de groupe, de consolider les liens au sein d’une équipe, d’un groupe de métiers, ou d’un service. C’est en outre un concept valorisant, qui booste l’estime de soi des collaborateurs. Le sentiment d’appartenance à l’entreprise est lui aussi renforcé.
- De meilleurs résultats : Les actions de formation collaborative favorisent la créativité et le partage des idées, entraînant une meilleure productivité et de meilleurs résultats pour l’entreprise.
Malgré tout, il existe aussi des inconvénients :
- Une organisation difficile : Il ne suffit pas de mettre les personnes concernées dans la même pièce, ou sur le même réseau social, et d’attendre que les choses se passent. Le social learning doit être structuré, mais parce qu’il s’agit d’un mode de formation informel, il peut être difficile de trouver un équilibre entre liberté et encadrement.
- Des objectifs flous : Une autre conséquence du côté informel est qu’il est compliqué de fixer des objectifs à atteindre et d’évaluer les compétences acquises et celles qui restent à acquérir.
Comment mettre en place le social learning dans les entreprises ?
Pour mettre en place l’apprentissage social, l’entreprise peut commencer par :
- Définir des groupes : Qui sera concerné par l’initiative ? S’agit-il de la mettre en place dans toute l’entreprise, ou seulement pour certains, par exemple un groupe de métiers ?
- Fixer des objectifs : Une partie difficile, mais pas impossible ! S’il peut être compliqué de quantifier les progrès, il reste possible de fixer des buts. Par exemple, l’entreprise souhaite qu’au bout d’un certain temps, tous les membres du groupe maîtrisent une technologie en particulier ou, parce que le social learning concerne aussi les soft skills, soient devenus de meilleurs communicants.
- Désigner un responsable : Attention, il ne s’agit pas d’un formateur qui partagera son expertise, mais d’un animateur qui pourra encadrer les discussions, organiser des réunions, proposer des travaux de groupe, créer des moments de pause, lancer des challenges…
- Fournir les outils : Si le social learning explose depuis quelques années, c’est notamment grâce aux réseaux sociaux et aux outils de partage (vidéos, documents, discussions…), eux-mêmes d’autant plus importants depuis l’avènement du télétravail. Il est important de fournir au groupe concerné les moyens d’échanger leurs savoirs, leurs informations et leurs éventuels supports pédagogiques.
A noter que le social learning est plus facile à mettre en place dans les entreprises qui placent déjà la coopération au cœur de leurs modes de travail.

Diplômée en presse écrite, Séverine Dégallaix travaille depuis plus de dix ans sur des sujets concernant la recherche d’emploi et la gestion de carrière. A travers des interviews d’employeurs et de spécialistes du marché du travail ainsi que des années de recherches, elle a développé une expertise qui lui permet d’apporter des réponses actuelles aux problématiques rencontrées par les salariés et candidats de tous secteurs.