
Demandez pourquoi on vous refuse une augmentation
Un scénario courant est d’être vexé et de s’emporter. Or, on ne peut pas décréter que l'on mérite une augmentation. Il faut la demander en se basant autant que possible sur des arguments factuels et des résultats chiffrés. Et si elle est refusée, il ne faut surtout pas rompre le dialogue mais plutôt demander sereinement une explication à son interlocuteur pour pouvoir rebondir le mieux possible, voire pouvoir obtenir ce que l’on veut plus tard.
Il faut également se préparer à entendre les arguments de son employeur, et notamment au fait que l'augmentation n'est pas méritée. Dans cette hypothèse, la bonne attitude est de se remettre en cause et d'accepter ses lacunes.
Face à un refus d’augmentation : tentez de négocier autre chose
Ne vous laissez pas aller si vous n’avez pas obtenu la promotion que vous attendiez. N’affichez pas ouvertement votre déconvenue, ne réclamez pas, ne soyez surtout pas agressif. Acceptez le refus calmement, aussi neutre que possible émotionnellement, et restez actif dans l’échange avec votre employeur. Votre objectif : montrer que vous restez motivé et déterminé, légitime à obtenir quelque chose à l’issue de votre entretien.
Négociez un avantage
Même si votre employeur vous refuse une augmentation, il est possible qu’il accepte de vous octroyer un autre avantage. Ainsi, vous aurez tout de même obtenu quelque chose de votre effort de négociation, ce qui vous aidera, outre le plaisir de bénéficier de votre avantage, à relativiser le refus opposé à votre demande d’augmentation.
Peut-être même que la possibilité d’une compensation différente sera proposée par votre employeur. Dans le cas contraire, essayez poliment d’aborder le sujet : vous pouvez par exemple demander si d’autres compensations seraient envisageables, ou s’il a été prévu d’accorder prochainement des avantages à certains salariés dont vous pourriez aussi bénéficier.
La rémunération est un élément important de votre contrat de travail, mais ne restez pas bloqué sur une augmentation mensuelle. Vous pouvez envisager un tas d’autres petits plus qui feront la différence s’ils vous sont accordés.
Exemples :
- Demandez une prime exceptionnelle ou régulière (prime sur objectifs), ou le versement de bonus ou d’un treizième mois.
- Renseignez-vous concernant l’attribution de chèques cadeaux (chèques vacances, culture) ou de Tickets-Restaurant.
- Sollicitez l’octroi de matériel ou d’un véhicule de fonction.
- Questionnez votre employeur pour savoir si vous pourriez suivre une formation pour élargir ou renforcer vos compétences ou encore bénéficier d’un accompagnement de type coaching professionnel.
- Négociez un 4/5e ou d’exercer une journée par semaine en télétravail.
Tenez compte des besoins ou des difficultés éventuelles de l’entreprise lorsque vous demanderez votre compensation, afin de faire en sorte que ce que vous obtenez puisse aussi être utile à votre employeur.
Exemple : en suivant une formation, vous pourrez peut-être permettre de faire économiser un poste ou le recours à un prestataire à votre employeur. Ou, si vos résultats sont excellents, mais si votre entreprise est en difficulté, demander une prime exceptionnelle ou un treizième mois pourra se révéler une solution équitable pour les deux parties : l’entreprise n’assumant que ce qu’elle peut, et le salarié se trouvant tout de même récompensé.
Négociez une promesse d’augmentation
Une autre possibilité face à un refus d’augmentation est d’essayer d’obtenir de votre employeur la promesse d’une augmentation ultérieure.
Répondez à votre employeur que vous comprenez qu’une augmentation n’est pas possible actuellement, ou qu’il s’agit d’un engagement important pour lui possiblement prématuré, mais expliquez que vous aimeriez savoir si votre promotion sera envisageable à plus long terme, et dans quelles modalités.
Vous pouvez exprimer votre désir, par exemple, de construire votre carrière, de savoir où vous allez professionnellement. Ou encore, proposez de prendre en charge plus de travail, ou plus de responsabilités en échange de votre augmentation.
Bon à savoir : pour obtenir une promesse d’augmentation et concrétiser cet engagement, il est important que vous soyez à la fois souple et motivé dans la construction de votre projet professionnel. Par ailleurs, sachez qu’un engagement oral n’a pas de valeur juridique. De ce fait, laissez tomber cette solution si vous n’avez pas confiance en votre employeur, il y a peu de chances qu’il accepte de s’engage par écrit à vous augmenter.
Demander une formation
À la place de l’augmentation, la formation peut être une alternative intéressante pour acquérir de nouvelles compétences et ainsi doper son salaire pour l’année prochaine. Par exemple des formations haut de gamme comme le MBA visent les cadres de 7 à 15 ans d'expérience souhaitant évoluer (en interne ou en externe) ou se reconvertir, se révèlent à moyen terme d'excellents accélérateurs de carrière. Si vous envisagez un MBA pour acquérir une double compétence tout en y ajoutant une touche internationale, vous pouvez même doubler votre salaire. Ces dernières peuvent être financées, du moins en partie, par votre employeur et via vos droits à la formation (le CPF).
Face à un refus d’augmentation : retentez votre demande plus tard
Avant de vous préparer à réitérer votre demande, il est important que vous fassiez le point sur le refus de votre employeur et que vous compreniez pourquoi votre tentative a échoué. Pour mettre toutes les chances de votre côté, vous veillerez à continuer de donner le meilleur de vous-même à votre entreprise. Il n’a pas de raison, si vous travaillez avec implication et résultats, que vous ne parveniez pas à négocier l’augmentation que vous désirez.
Identifiez les raisons qui ont fait obstacle à votre demande d’augmentation
De nombreuses raisons peuvent expliquer le refus de votre employeur, que celui-ci vous les aies ou non exprimées.
Vous avez peut-être demandé votre augmentation au mauvais moment.
Exemples : votre supérieur était occupé ou tracassé par d’autres problèmes, les résultats de l’entreprise sont en baisse cette année, votre employeur a perdu un client important, des recrutements viennent d’être effectués, le contexte est à la hausse des prix, etc.
Vous n’avez pas su soutenir votre demande par des arguments solides et suffisants, et/ou vous n’avez pas encore suffisamment de légitimité à demander une augmentation.
Exemples : vous ne travaillez pas depuis longtemps dans l’entreprise, les résultats de votre travail ne sont pas exceptionnels, vous revenez tout juste de congé, etc.
Dès lors que vous pouvez identifier des raisons au refus de votre employeur de vous augmenter, ou si celui-ci vous en a fait part, analysez-les et tirez-en les conclusions nécessaires au renouvellement de votre demande.
Notre conseil Cadremploi : si vous ne voyez vraiment pas ce qui a pu freiner l’acceptation de votre demande, prenez contact ou rendez-vous avec votre employeur ou avec votre supérieur hiérarchique. Mieux vaut que vous en discutiez, et que vous demandiez pourquoi votre augmentation a été refusée. Il est fort probable que vous obtiendrez une réponse assez neutre, mais cela vous permettra d’écarter une cause que vous n’auriez pas perçue, et de pouvoir renouveler votre demande ultérieurement s’il n’existe aucun obstacle particulier à une possible promotion.
Restez actif et attendez le bon moment
Ne vous démotivez pas et continuez de faire de votre mieux.
Réfléchissez au renouvellement de votre demande, car si vous ne la réitérez pas à votre employeur, il y a peu de chance qu’il revienne vers vous de lui-même.
Sachez saisir le bon moment pour négocier votre augmentation et des circonstances adéquates.
Exemples : l’entreprise se porte bien, on vient de vous confier de nouvelles responsabilités, vous avez achevé votre formation pour devenir manager ou pour acquérir de nouvelles compétences profitables à l’entreprise, etc.
Vous pouvez profiter de votre prochain entretien annuel, mais sachez qu’il est également possible de demander une augmentation sans attendre votre entretien d’évaluation.
À noter : il y a des erreurs à éviter pour demander une augmentation. Préparez-vous correctement, avec de bons arguments, solides et valables.
Bon à savoir : cela fait plusieurs années que vous vous investissez sérieusement et que vous réclamez une augmentation sans parvenir à l’obtenir, ne serait-ce que partiellement, alors que vos résultats sont satisfaisants. Peut-être est-il temps pour vous d’envisager de changer d’employeur et de donner un nouveau souffle à votre carrière.

Éditrice et rédactrice juridique, Mathilde Palfroy s’intéresse à tous les sujets pratiques du quotidien. Elle rédige pour Cadremploi des articles sur des thématiques liées à l’emploi et à la carrière. En plus de ses collaborations avec différents éditeurs spécialisés, elle assure également le suivi d’ouvrages de littérature générale aux éditions de la Rémanence dont elle est la fondatrice.