Des profils atypiques
On ne s'improvise pas commercial à domicile. « C'est une vocation car ce marché des particuliers fonctionne beaucoup à l'émotion et au coup de cœur. Les entreprises recherchent donc davantage de personnalités atypiques» observe Laurent Blanchard, directeur exécutif au sein du cabinet de recrutement Page Personnel. Des jeunes, des moins jeunes, peu importe. Seul compte leur bagout. Et leur éventuel bagage technique en génie mécanique, civil, électrique... ou en énergie renouvelable « Ce qui importe aux recruteurs c'est que le candidat soit capable d'apprendre rapidement les données techniques des produits de l'entreprise » précise-t-il.
Des statuts variés
Dans ce secteur, à forte croissance, un recrutement ne passe pas toujours par le statut de salarié. A peine 60% des embauches selon les pratiques constatées par Page Personnel. Pour le reste, les commerciaux sont embauchés en tant que VRP, VRP exclusif, agent commercial... bref des statuts moins protecteurs.
Des salaires peu garantis
De ces différences de statut découlent des différences de rémunération. Notamment au niveau du salaire fixe. « Il n'est pas rare que le fixe n'atteigne même pas le Smic. Parfois, il n'y a même pas de minimum garanti, tout est basé sur le variable » observe Laurent Blanchard. Un quart de ces commerciaux aurait un fixe garanti se situant entre 0 et 12 000 euros par an, 50% percevrait au minimum un Smic plus des commissions et seulement un quart auraient un fixe supérieur au salaire minimum.
Tout sur le variable
Les employeurs du secteur préfèrent raisonner en terme de package salarial à savoir un fixe (ou pas), un variable et d'éventuels avantages en nature. Les commissions, indexées sur le chiffre d'affaires ou la marge..., pèsent en moyenne pour 80% de la rémunération. Les très bons commerciaux ou les commerciaux chevronnés peuvent rapidement devenir les rois du pétrole (+ 70 000 euros annuels). A contrario, les choses peuvent virer au cauchemar pour les débutants ou les commerciaux moins compétents. « Sur le salon Ecobat, nous avons croisé de nombreux candidats ayant abandonné ce type de poste faute de résultats et donc faute de revenus car ils n'avaient pas de fixe garanti » déplore David Ascher, directeur de la publication du site www.emploi-environnement.com.
Autre point de vigilance dans le package : les avantages en nature. Les voitures de société, les téléphones, les PC portables... ne sont pas toujours proposés. Pour travailler, le candidat peut même en être de sa poche. Donc prudence.
Un fort turn-over
«Faute de contrats signés, sur les 3 premiers mois, 30 à 40% de nouvelles recrues jettent l'éponge » observe Laurent Blanchard de Page Personnel. D'où aussi la multiplication des offres d'emploi sur ce créneau.
A ne pas oublier, les horaires en décalées. Les particuliers sont rarement joignables en journée. Donc dans le secteur, les commerciaux travaillent essentiellement le soir et le week-end. Sans compter leur présence sur les foires et autres salons dédiés à l'éco construction.
Encadré
Pister le bon employeur
Une date de création récente, un capital social faible et des recrutements pléthoriques au cours des trois derniers mois doivent vous alerter. En revanche, une société ayant décroché la certification QualiPV prouve au moins que l'entreprise a été auditée techniquement. Donc moins de mauvaises surprises à craindre.
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Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.