Dans le Sud, un cadre payé à plus de 80 000 euros fait partie d'un club très fermé. D'évidence, ces profils sont nettement plus rares ici qu'en région parisienne. La forte proportion de TPE/PME l'explique mais pas seulement. Autre raison, « la région et la qualité de vie qui y est associée attire de nombreux candidats. Cela engendre forcément une décote sur les salaires y compris pour les cadres supérieurs », indique Pierre-Louis Cisamolo, directeur régional Sud Est de Michael Page.
Le cocktail idéal
Les profils qui atteignent les 80 K€ ne sont donc pas légion. Ils correspondent à des profils bien particuliers, difficiles à trouver sur le marché, même en PACA. Cas typique, le directeur commercial spécialisé dans une activité à forte valeur ajoutée. Ce manager aguerri va superviser par exemple la vente de produits ou de solutions complexes dans l'informatique ou le bio médical. « Un savoir faire commercial sectoriel reconnu, doublé d'une expertise technique et d'une expérience en management d'équipes ... c'est le cocktail idéal pour dépasser les 80 000 euros », résume Pierre-Louis Cisamolo. Pour ces postes, peu de candidats correspondent exactement aux profils recherchés, d'où des salaires plutôt élevés.
Un savoir faire immédiatement exploitable
Le directeur QHSE (qualité hygiène sécurité environnement), un job « vert » à la mode, reste également très bien rémunéré. Là aussi, la pénurie de compétences joue à plein. Les directeurs administratifs et financiers peuvent aussi atteindre les 80 K€ à condition de présenter des compétences particulières, comme la maîtrise de l'anglais ou une expérience à l'international.
Certains experts techniques très recherchés peuvent également décrocher le jackpot. Par exemple un spécialiste du Lean Management (amélioration continue et réduction des coûts). Un directeur technique, s'il maîtrise des technologies de niche, aura également toutes les chances d'approcher les 80-90 K€ s'il est débauché. « Il est clair que pour prétendre à ces niveaux élevés de rémunération, il faut un savoir faire qui puisse être immédiatement exploitable pour l'entreprise », ajoute Pierre-Louis Cisamolo.
Une mobilité faible, des postes rares
Mais il ne faut pas rêver, les opportunités de jobs pour ces postes à fortes responsabilités sont ici beaucoup plus rares qu'en région parisienne ou en Rhône-Alpes. D'autant que, dans le Sud, où généralement « il fait bon vivre », la mobilité est plus faible qu'ailleurs, surtout sur ces postes en or. Du coup, un DRH en place à Aix, même avec un excellent parcours, aura des difficultés à trouver un nouvel employeur à proximité. Sans doute sera-t-il obligé de déménager à Nice ou même à Paris pour réaliser son objectif de mobilité.
