Salaires, primes et bonus : que doivent attendre les cadres en 2012 ?

Clémentine Monperrus

Comment les cadres vivent-ils leur rémunération ? Cadremploi a interrogé 2 810 cadres pour connaître leur ressenti à ce sujet, souvent à discorde. Et le dilemme tient en trois points : le mode de rémunération, l'équité salariale et, enfin, son évolution. Analyse d'Antoine Morgaut, CEO Europe continentale et Amérique latine du cabinet de recrutement Robert Walter, qui vient par ailleurs de dévoiler son étude Salary Survey.

1 – Le mode de rémunération. Les cadres perçoivent-ils, en plus d’un salaire fixe, des primes sur objectifs ou bonus en fonction de l’activité de l’entreprise?

Un peu plus de la moitié des cadres interrogés ont déclaré percevoir des primes sur objectifs. Ce sont, dans 2/3 des cas, des primes annuelles. Pour Antoine Morgaut ces chiffres ne sont pas surprenants : « la majorité des cadres est clairement pour ce genre de pratique ». « Pour eux, il est normal d’avoir des challenges, souligne le consultant, si ceux-ci sont raisonnables et atteignables ». Pour ce dernier, pas de doute : la tendance est à l’augmentation des primes, car « chaque partie y trouve son compte ».

Concernant les bonus, la moitié des répondants déclare en percevoir lorsque l’activité de l’entreprise est bonne. Le plus souvent, ils touchent ces bonus annuellement. Là encore, la réponse prend sons sens pour Antoine Morgaut. Si les patrons peuvent recevoir d’importantes sommes d’argent au moment du bilan final de l’année écoulée, il est tout aussi normal que les salariés, clairement acteurs de l’activité de l’entreprise, y soient intéressés. D’autant que pour les PME de plus de 50 salariés, cette pratique, dite de participation, est obligatoire.

2 – L’équité salariale : les cadres n'y croient pas.

Mais là où le bas blesse, c’est sur la question de la notion d’équité, faiblement ressentie par les cadres. Les 2/3 des personnes interrogées estiment que leur entreprise ne pratique pas cette équité. « C’est leur grande frustration », confirme Antoine Morgaut. Le CEO explique :  « il y aujourd’hui un réel obscurantisme sur les salaires, les choses ne sont pas claires, transparentes, les patrons doivent fixer des objectifs à la fois discrétionnaires et factuels et c’est d’ailleurs pour cela qu’ils peuvent être mal perçus. Il s’agit pourtant de chercher une plus grande stabilité et équité des rémunérations pour qu’enfin la prime sur objectifs soit plus digeste, pour tout le monde. »

3 – Evolution salariale : les cadres risquent d’être déçus en 2012

Enfin, les 2/3 des cadres comptent demander une augmentation en 2012. Dans la plupart des cas, elle sera inférieure à 5%. Positif ? Rien n’est moins sûr. Pour Antoine Morgaut, les résultats de ce sondage laissent apparaître « un aveuglement bien français. Nous sommes dans la plus grande incertitude économique jamais connue. Pour 2012, nous nous orientons vers une stabilisation des salaires. C’est une réelle période d’austérité. »

Pour autant, le CEO Europe continentale et Amérique latine de Robert Walter affiche un certain optimisme : « les cadres experts devraient assister à une probable relance des embauches, qui, à plus long terme, entrainera une inflation des salaires. » Tout vient à point à qui sait attendre : la rengaine se fera entendre, encore, en 2012.

Méthodologie du sondage Cadremploi : Les données ci-après sont les résultats d’une enquête menée auprès de 2 810 cadres, candidats inscrits sur Cadremploi.fr. L’étude a été menée par questionnaire auto-administré en ligne du 23 novembre au 5 décembre 2011.

Pour aller + loin : l’étude Salary Survey du cabinet de recrutement Robert Walters.

Clémentine Monperrus © Cadremploi.fr

Clémentine Monperrus
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