- Coralie Michel, chargée de la mission accessibilité handicap, Kone :
- Annick Radovic, responsable de la mission handicap, Club Med :
- Agathe Fossier, en charge de la Mission Handicap, Bosch :
- Vanessa Dépret-Biout, responsable de la mission diversité, Cetelem :
- Pascal Fert, directeur associé, Candicap Conseil :
Coralie Michel, chargée de la mission accessibilité handicap, Kone :
« Nous mettons en place, en interne, de nombreux évènements pour sensibiliser nos collaborateurs, notamment des pièces de théâtre et des concours photos sur le thème de l'accessibilité et du handicap. Nous remarquons qu'à chaque fois que nous renouvelons ces opérations, les participants sont de plus en plus nombreux. Nous savons donc qu'il faut que nous continuions à organiser ce type d'évènements de manière récurrente afin que le message reste et fasse son effet sur le long terme. Nous devons toutefois composer avec le fait que nos salariés sont éparpillés sur plusieurs sites en Ile-de-France et en province, dans des agences de différentes tailles. Notre enjeu est donc de mettre en place une communication à destination de tous. »
Annick Radovic, responsable de la mission handicap, Club Med :
« On estime souvent à tort qu'accueillir un travailleur handicapé va venir bouleverser le fonctionnement d'une équipe ou altérer la productivité d'une entreprise. Or, tous les handicaps ne nécessitent pas d'aménagements de poste de travail. Lorsque c'est le cas, nous travaillons de concert avec la médecine du travail pour proposer aux salariés des solutions viables pour mener à bien leurs missions. En cinq ans, nous avons accompagné une trentaine de salariés handicapés. Dans nos villages de vacances, là où nous recrutons toute l'année, tous les postes leur sont ouverts. Certains nécessitent des diplômes, d'autres non, ces derniers sont souvent facteur de premier emploi ou de retour à l'emploi. »
Agathe Fossier, en charge de la Mission Handicap, Bosch :
« Pour sensibiliser nos collaborateurs au handicap, nous organisons des ateliers de découverte à la langue des signes ainsi que des sessions de formation privilégiant les mises en situation en fauteuil roulant ou avec une canne, par exemple. En parallèle, la Mission Handicap est associée à chaque manifestation de l'entreprise, pour qu'y soit mis en place un évènement de sensibilisation au handicap. Ainsi, lorsque notre comité d'entreprise organise un tournoi de football, nous proposons de découvrir le cécifoot. Nous restons intimement persuadés qu'une fois levé le frein lié à la méconnaissance du handicap, nous pourrons avancer plus rapidement avec nos collaborateurs et proposer des CV de travailleurs handicapés plus facilement à nos managers. »
Vanessa Dépret-Biout, responsable de la mission diversité, Cetelem :
« Chez Cetelem, notre objectif n'est pas de faire de la discrimination positive. Nous recrutons une personne avant tout parce qu'elle est compétente et expérimentée dans un domaine, et non parce qu'elle est en situation de handicap. Pour autant, il est vrai que nous avons un regard différent sur une candidature d'une personne handicapée. Notre lecture du CV n'est pas la même : nous sommes certainement plus bienveillants lorsque ce dernier présente, par exemple, une période de non activité expliquée par une hospitalisation longue, un accident de travail, un accident de la route... »
Pascal Fert, directeur associé, Candicap Conseil :
« Les pays en Europe qui sont les plus en retard en terme d'intégration des salariés en situation de handicap sont l'Allemagne, la Belqique et la France. Leur point commun est de vouloir protéger ceux qui présentent des handicaps innés (environ 15% des deux millions de salariés concernés). Pour cela, ces pays ont créé des écoles, des instituts de formation et des entreprises (en France, les établissements et service d'aide par le travail) adaptés. Nous donnons donc une visibilité à une minorité qui présente des pathologies lourdes et renvoie une image fausse du handicap ; une image du handicap qui ne peut s'intégrer à la vie active. Par conséquent, ces personnes sont chez nous rarement mélangées avec le reste de la population. En outre, ceux qui ont un handicap invisible (85%) peinent à trouver une place correspondant à leur compétence professionnelle. C'est pourquoi, dans la grande majorité des entreprises aujourd'hui, les préjugés sur le handicap ont la vie dure. »
Aurélie Tachot © Cadremploi
