L'union fait la force. Pour se faire entendre, les réseaux de femmes sont de plus en plus nombreux à se regrouper. Pour preuve, MixCity de BNP Paribas et Société Générale au Féminin ont décidé de s'unir en créant Financi'Elles en février dernier. « Il s'agit d'un regroupement sectoriel des réseaux de femmes cadres de la banque et de l'assurance » précise-t-on chez BNP Paribas. Pour l'heure, le projet est encore embryonnaire mais il montre bien la volonté des entreprises de s'unir pour renforcer leur influence. En coulisses, on murmure que les réseaux féminins de HSBC, Axa ou Generalli seraient sur les rangs pour rejoindre Financi'elles.
Ces regroupements ne sont pas nouveaux mais leur périmètre s'élargit. En 2001, les femmes dirigeantes de France Télécom, IBM, Schlumberger et GE Healthcare avaient ainsi créé le cercle InterElles. Aujourd'hui, ce cercle regroupe dix entreprises du secteur technologique et organise de nombreux événements dont un colloque annuel de plus en plus couru. Même dynamisme dans le réseau Du rose dans le gris. Ce programme qui regroupe six réseaux de femmes cadres supérieures (Accent sur elle, action de femmes, arborus, european professional women's network, femmes haut fonctionnaire et HRM Women ) milite pour une plus grande mixité dans la vie publique et se fait l'écho des avancées sur le sujet.
Ils se multiplient un peu partout
Business Woman Rhônes-Alpes, Univers 9, Inform'elles, Avenir, Force Femmes... « Il se crée des réseaux tous les jours ou presque » constate Isabelle Germain. Il y en a pour tous les goûts : pour les femmes dirigeantes, les cadres en entreprise, les créatrices d'entreprises, les femmes business-angels, les architectes.... Il n'y a pas de limites pour réseauter et pour échanger.
« Au départ, il s'agit toujours d'initiatives restreintes, lancées avec peu de moyens. Puis petit à petit, ces réseaux grossissent et prennent de l'importance » explique Emmanuelle Gagliardi. C'est exactement ce qui s'est passé en 2009 pour les réseaux Mompreneurs de France et les Mampreneurs, destinés aux mamans entrepreneurs. Ils ont tous les deux été lancés en petit comité. Aujourd'hui, Les mampreneurs regroupent plus de 200 adhérentes.
Se professionnalisent
De plus en plus de réseaux internes fonctionnent avec de vrais budgets et bénéficient de l'appui de la direction générale ou de la direction des ressources humaines. C'est le cas d'Accent sur elles, le réseau d'Accenture. En 2008-2009, soutenu par la direction, il a ainsi pu organiser 130 évènements, rassemblant plus de 2 200 participants.
De manière générale, tous les réseaux montent en puissance et se professionnalisent. Ils échangent leurs bonnes pratiques, montent des partenariats et organisent des évènements. WE, le réseau d'Areva, a ainsi participé en 2009, avec Accent sur Elles et EPWN, au premier « Baromètre de confiance des Femmes cadres ». Les résultats de cette étude ont été intégrés au Rapport sur l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes remis au gouvernement par Brigitte Grésy le 8 Juillet 2009.
Mais restent fragiles
Dans les entreprises, les réseaux ne tiennent pourtant qu'à un fil. « Leur pérennité tient à la personnalité et à l'engagement des femmes qui les dirigent » note Isabelle Germain. Le réseau Les esperluettes, de France Télécom, lancé en 1998 a ainsi disparu suite au départ de son animatrice. L'entreprise n'a pas pour autant oublié la problématique de la parité mais sans leur club, les cadrettes se sentent sans doute un peu moins entendues.
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